Eglise notre Dame de Saint-Norvez in Bégard

Eglise notre Dame de Saint-Norvez (Bégard)
Category : Religious Monuments
Current State : vanished
Period of Existence : c. 1500 - c. 1830

Trêve de la paroisse de Trézélan, l’église Saint-Norvez est documentée à partir du XVIe siècle[1]. Cette importante chapelle est située au cœur d'un vaste quartier de la paroisse surtout connu, après la révolution, pour ses cahiers de doléances[2], pour la Gwerz Annaïg ar Bailh a Zant Norvez[3] et pour le menhir qui l'ornait jusqu'au XIXe siècle[4].

Édifiée à proximité du manoir de la Roche-Huon, l'église assume la fonction de nécropole familiale pour les seigneurs dudit lieu qui en sont les fondateurs et y détiennent les principales prééminences. Ces derniers ont également bâti le presbytère et doté la cure.Des aveux de 1583 et 1700 décrivent les nombreux éléments aux armes des La Roche-Huon, du Dresnay, d’Acigné qui s'y trouvent : cloche, linteau, vitraux.

La chapelle se trouve également associée à une foire qui s'y déroule à l'occasion du pardon annuel le 15 août, au bénéficie du seigneur de la Roche-Huon qui y possède un droit de havage (droit de prendre à chaque étal le contenu d'une poignée ordinairement réservé aux bourreaux).

La Grand-messe paroissiale de Trézélan y est célébrée chaque troisième dimanche du mois pour les 1200 communiants de la paroisse.

 Au début du XIXe siècle Bégard absorbe arbitrairement les paroisses de l’ancien territoire de l’abbaye dont Trézélan[5]. L’église Saint-Norvez, désaffectée, est vendue pour ses pierres et détruite entre 1819 et 1448. Une partie de ses pierres sont remployées dans la construction du Rest en Trézélan.

 

[1] Aveu de Pierre de la Roche-Huon, de 1583 (AD 22 E1 928/2) : droict prohibitifz darmoiries bancs accoudouers enfeus e sepultures, comme fondateurs en leglise

Aveu de François Ladvocat de la Crochais de 1700 () : - (en marge) maison presbiteralle et rectorialle de la paroisse de Trezellan "La maison presbiterialle et rectorialle de lad(ite) paroisse de Trezellan prez ledit cimithiere aprèsent couvert de genetz, porte creches, Jardin, courtil avecq une piece ce terre ditte…  Joignant en costé au cimithiere dautre au bout de la chaussée et Estanc de la rochehuon desquelles maisons et despendances jouis le sieur recteur dudit trezellan suivans les legs et concessions leurs accordés par les anciens seigneurs de La rochehuon avecq obligation d’y demeurer ou d’y establir un curé pour faire toutes les fonctions curialles, d’y venir dire la Grandemesse chaque troisieme dimanche du mois, que ce Jour la ne se dit pas dans la paroisse, Ladite eglise tressvialle ((en marge) armes) armoiée dans la grande Vistre du maistre authel en plain des anciennes armes de La Rochehuon, du dresnay, et en alliance d’Acigné, et dans toutes les autres vitres lizières, pierres tomballes tout autour du Maistre authel, et dans les pierres placées audessus des portes de ladite Eglize, dans les tours, poteaux, pilliers, sacristies, dautres lieux de remarques, tant au devant qu’au dehors, sur les cloches, avecq droit (en marge) Droit de Coustume) de havage et coustume sur les mercieres et debitans d’enrees (put-être denrées) au jour du pardon qui se tient le quinziesme aoust"

[2] Collection de documents inédits sur l’historie économique de la révolution française. Cahiers de doléance de la sénéchaussée de Rennes pour les états généraux de 1789, Rennes, 1912, tome IV, évêché de Tréguier, p. 90.

[3] Cette Gwerz, ou complainte, a été collectée en 1863. Voir https://br.wikisource.org/wiki/Annaig_Ar_Bail

[4] Ce menhir, observé par Gaultier du Mottay, mesurait entre 4 et 5 mètres de haut et semble avoir fait partie d’un ensemble local (Keranforest, Pasquiou) dont ne subsiste que le menhir de Kerguezennec. Dictionnaire archéologique de la Gaule, 1875, p. 135.

[5] Par décret de la Convention du 26 mai 1793, elle devint le centre d'une commune comprenant les paroisses de Botlezan, Guénezan, Trézélan et les trêves de Lanneven et Saint-Norvez. En vertu d'un décret impérial du 21 octobre 1809, la vente des cinq églises paroissiales eut lieu le 16 avril 1810, et celle de SaintNorvez fut alors démolie. Les habitants fie Trézélan ne cessèrent de demander le rétablissement de leur paroisse qui fut rétablie comme succursale le 9 mai i84g.