Pendant la Révolution, la première "Maison de Ville" avait été implantée dans le presbytère de la chapelle Saint-Eutrope, rue Moal, comme l'indique le cadastre de 1808 (lot 362, section A)

Après les années 1830, la commune cherche un endroit pour abriter l'école communale, qui sera finalement créée dans une maison nommée école et mairie sur la cadastre de 1847 (Lots 71,72,73, section I)¹.

L'école de garçons et la mairie en 1847 : lots 72 et 73. Les lots 68 et 69 appartiennent à C. Le Lons ; ils seront utilisés pour la construction de l'école mixte de filles vers 1860.
Arch. Dép. Finistère

Historique des maisons.

On trouve dans les comptes de la fabrique Saint Ronan la mention, en date du 9 octobre 1706, de la vente d'une rente censive sur une maison couverte de gled avec son petit jardin derrière donnant du couchant sur la rue qui conduit de Loc Hery au four banal, d'orient sur petit jardin à Guiomar le Bihan et femme, du midi sur maison à maître René Louis Moreau sieur de Rozaven, et du nord sur maison à Marie le Roy veuve de Guillaume Marzin ; les acheteurs sont David Conan et Marie Frenest sa femme, qui doivent payer 4 livre 10 sol par an, outre une somme de 60 livre.

            Actuellement cette rue est celle qui longe le musée ; le four banal jouxtait le cimetière et Loc Hery était situé vers la place des charrettes.

                    Cette maison est aussi celle déclarée par Corentin Leildez dans un aveu au prieur de 1783³ : elle donne du couchant sur la rue qui conduit au four, du nord sur terre à Madame de Kergadio, du midi sur terre au sieur Mancel, provient de la succession de Françoise Conan, mère de Corentin Leildez et fille de David Conan et Marie Fresnay, et elle est toujours chargée d'une rente de 4 livres 10 sols vis à vis de l'église Saint Ronan.

                    Les maisons situées au nord et au midi était également chargées vers la fabrique Saint Ronan : en 1689 et les années suivantes la fabrique perçoit 5 livres sur la maison de feu Guillaume le Roy où demeure Guillaume Marzin, et le Sieur de Rozaven Moreau paye aussi 5 livres pour fondation sur une maison nommée le Grenier près du four banal.

                    Une autre maison était chargée de 4 sols vers la fabrique Saint Eutrope. En 1703 c'était la maison de Missire Yves Kerjean, près le four, acquise par le sieur de la Marre de Michel Piriou et cy devant à Maître Louis le Grand ; en 1715 ce sont les héritiers de la Marre qui payent, puis les sieur Yves Conan et demoiselle Angélique de la Marre en 1748. Angélique était la fille de Jacques de la Marre, décédé en 1714, sénéchal de Guengat et Lezhascoët et procureur fiscal de Nevet, et de Gilette Tache. Elle demeurait avec son mari au chateau de Névet ; ils vendent la maison à reméré  à Yves l'Olivier, meunier au même chateau de Nevet par acte du 9 juin 1746⁴. Il s'agit "d'une maison couverte d'ardoises, scituée proche le four à ban de cette ville de Locronan, avec sa cour, apenti, ecurie et jardin à l'oriant d'icelle, actuellement proffitée à titre de simple ferme muable par le sieur Chardon". Cette très belle maison, habitée en 1746 par Pierre Hely Chardon, l'un des plus gros bourgeois de Locronan, négociant, officier de la Compagnie des Indes et inspecteur des manufactures de toile, est devenue aujourd'hui la mairie. L'achat d'Yves Ollivier n'était pas définitif, puisque son fils Guillaume achète la maison le 14.09.1757 selon l'acte possessoire du 04.04.1758⁵, pour la revendre le 29.07.1759 à Sébastien le Gall et Marie l'Ollivier sa femme⁶, de Meilars, cette dernière n'ayant pas de lien de parenté avec Guillaume Ollivier. Ces deniers la cède le 10 février 1761 à Maître Yves Jean Mancel et demoiselle Jeanne Thérèse Piclet son épouse⁷. L'acte la situe dans la rue du Parc, qu'on appelait rue aux parcs en 1557, et qui est maintenant le rue du four. En 1769 les quatre sols de charge "sur la grande maison auprès du four à ban sont dues par le sieur Mancel acquéreur de laditte maison".

                    Le 28 prairial an 13, elle est vendue à Yves Kervern par Marie Anne Mancel, fille du sieur Mancel, et son époux Thomas Marie Fenigan⁸. L'acte indique qu'il s'agit " d'une maison située audit Locronan et donnant du couchant sur la place nommée Leur an Autrou, du midy sur le chemin de Locronan à Kergoat, avec une cour au levant, une crèche en ruines dans la cour, et un jardin cerné de murs au levant...".

                    Ces maisons font partie de l'ilot 379 du cadastre de 1808, qui contient 4 lots avec pour propriétaires Yves Kervern (mairie actuelle), Thomas Fenigant marié à Marie Anne Mancel (sans doute héritière du sieur Mancel), le sieur Kergadio de Chateaulin et Yves Conan.

            En 1843 les héritiers d'Yves Kervern vendent sa maison à la commune de Locronan⁹, et en 1845 celle-ci fait également l'acquisition de la propriété voisine des héritiers de Pierre Leroux, ses nouveaux propriétaires¹⁰.

A la fin du XIX^ème siècle, une nouvelle école de garçon sera construite rue Saint-Maurice, mais la mairie restera à son emplacement de 1847, ainsi que l'école publique de filles jusqu'aux années 1840.

Le bâtiment a été rénové en 1994-95, en conservant l'ancienne façade.

Liste des Maires  : cliquez pour consulter.

Les recensements peuvent être consultés aux archives départementales du Finistère entre 1836 et 1946 ; ils sont accessibles en ligne jusqu'en 1911.

La première version connue date de 1831.

Notes

1 Arch.Dép.Finistère, 3 P 135 3, 4,7, Matrices cadastrales, 1809, 1847.
2 Arch. Diocésaines de Quimper, Locronan, série AAA 7 , Cahiers de compte des fabriques.
3 Arch. Dép. Finistère, 4 E 38 66, Aveu de Corentin Leildez au prieur de Locronan, 1783.
4 Arch. Dép. Finistère, 4 E 36 9, Contrat d'acquet fait par Yves L'Olivier des sieur et demoiselle Conan, 1746.
5 Arch. Dép. Finistère, 4 E 38 20, Acte possessoire de Guillaume L'Ollivier dans l'acquet par lui fait des sieurs et demoiselle Conan.
6 Arch. Dép. Finistère, 25 C 2 22 , Registre d'insinuations de Locronan, 1759.
7 Arch. Dép. Finistère, 25 C 2 23 , Registre d'insinuations de Locronan, 1761.
8 Arch. Dép. Finistère, 4 E 36 59,Vente d'une maison à Locronan par Thomas Marie Fenigan à Yves Kerven, 1805.
9 Arch. Dép. Finistère, 4 E 68 38, Vente d'une maison par Nicolas Danielou à la commune de Locronan, 1843.
10 Arch. Dép. Finistère, 4 E 68 39, Acceptation de la vente d'une maison au maire de Locronan agissant en cette qualité, 1845.