Hugues Meunier

Chevalier d'Empire par lettres patentes du 15 octobre 1809, baron de l'empire par lettres patentes du 3 juillet 1813, il est confirmé dans son titre par ordonnace royale d'octobre 1816.

Nommé sous-lieutenant dans le 27e régiment (lyonnais) avant d'avoir accompli sa dixième année, il parvint, six ans après, au grade de lieutenant. Meunier était, en 1781, au siège de Mahon, et, en 1782, à celui de Gibraltar qui fut tenté inutilement par Ies Espagnols. Il fut fait chevalier de Saint-Louis en 1791, passa peu de temps après dans le 34e régiment, et partit pour l'armée du Nord, avec le garde de lieutenant-colonel. Chargé par Dumouriez d'assurer, à la tête du 3e bataillon des grenadiers à la réserve, la retraite de l'armée, de Grand-Pré à Sainte-Menehould, il sut maintenir l'ordre dans sa troupe, mais ne put empêcher Ie désordre des autres corps. Il reçut alors une blessure qui le priva de l'usage du bras gauche. Le grade de colonel et un cheval tout équipé que lui envoya le ministre de la guerre Beurnonville furent Ia récompense de ses exploits. Créé général de brigade, en 1793, il commanda les lignes de Pont-à-Marck, de Mons-en-Puelle et la citadelle de Lille. Il passa ensuite à l'armée de l'Ouest, où il combattit les Vendéens, sous le général Hoche, et contribua au rétablissement de la paix. Membre de Ia Légion d'honneur dès la création, il reçut les insignes de commandant le 26 prairial an XII (1804). Ce fut sur la proposition de Meunier quc Berthier organisa le dépôt général de la guerre et forma Ie corps des ingénieurs géographes, qui devint la pépinière des meilleurs officiers de l'état-major. Après avoir été successivement inspecteur général des dépôts de la grande armée, commandant du département de la Méditerranée, puis de Ia succursale des Invalides à Louvain, Meunier fut appelé, le ler juillet 1812, à diriger l'école militaire de Saint-Cyr, fonctions qu'il exerça jusqu'au 10 août 1814. A cette époque, il fut nommé lieutenant général par Louis XVIII, et chargé du commandement de la Xiie division militaire. Le 12 mars 1815, il fut mis à la retraite, malgré ses réclamations el quoiqu'il ne fût âgé que de 56 ans. Il accepta, en avril de la méme année, le commandement de la Flèche ; mais il perdit cet emploi au second retour de Louïs XVIII. Le général Meunier se retira alors à Poitiers, où il mourut cn février 1832.

Il avait épousé le 30 mars 1797 Marie-Jeanne-Perrine-Louise Berube de Costentin (née en 1766, décédée le 27 juillet 1845, fille de Charles-Pierre de Costentin, issu d'une ancienne famille bretonne, et de Marguerite Ie Marie de Keranzec -veuve d'Alexandre le Melorel dc Ia Haichois, capitaine de vaisseau, décédé au Sénégal quelques mois après son mariage). II eut trois enfants :

François-Théodore (né le 6 janvier 1798, décédé le 15 janvier 1862),
Eveline (née en 1799, décédée à 14 ans à Ecouen) 
Joséphine-Aimée (née le 1800, décédée en 1869).

A la mort du général, les terres de famiIle furent partagées : le château du Houssoy à Crouy-sur-Ourcq fut attribué à François-Théodore. Il resta dans la famille jusqu'en 1908. Le château du Bois-Dousset à Lavoux (Vienne) fut attribué a Joséphine-Aimée qui l'apporta à la famille de Montmartin. Par héritage, il passa dans les familles de Feydeau de St-Christophe et de Moissac.

II appartient actuellement au comte Alfred de Villoutreys de Brignac qui a épousé Melle de Moissac (en 1987 à leur fille Mme Getten).

Le général était l'auteur de : Evolutions par brigades, ou Instruction servant de développement aux manoeuvres de ligne indiquées dans les règlements, ouvrage dédié au duc de Berri, 1814, avec 16 planches.

Armes : D'argent au pal de gueules chargé d'un meunier (poisson) du champ ; à la champagne de gueules chargée du signe des chevaliers légionnaires.

Sources : M. Michaud, Dictionnaire biographique. ; Application léonore, cote L 1852, dr 001 ; BL ; Srmorial du premier empire, A. Révérendfaris. 1897 ; Héraldique et généalogie, 1988, n°106 p 21-23, Xavier Béguin-Billecoq ; SHAT dossier GD 67112e série ; G. Six, Dictionnaire des généraux et amiraux de la Révolution et de l'Empire.