Fils aîné, seigneur de Mably, appelé le vicomte de Mably, grand prévôt de Lyon, alias prévôt général de la maréchaussée des provinces du Lyonnais, du Forez et du Beaujolais (1729, charge achetée pour la somme de 70.000 Livres), officier, chevalier de Saint-Louis. Son épouse et lui habitaient Lyon, en 1755 place Louis-le-Grand, paroisse d’Ainay. (Ils eurent dix enfants, dont quatre devinrent adultes) En 1740, le ménage Mably a pour précepteur de deux de ses enfants Jean-Jacques Rousseau. Ses deux écrits sur l’éducation adressés à M. de Mably paraissent donner toutes les garanties de sérieux que l’on peut espérer. Dans Les Confessions, c’est un autre son de cloche : le précepteur, qui se voit confier deux tout petits garçons, de quatre et de six ans, est impatient (« je les aurais tués »), et quand on lui donne la charge de la cave, il cède au goût des petits larcins qui lui étaient habituels : il emporte du vin d’Arbois dans sa chambre, il en boit quelques gorgées chaque soir. Intellectuellement, le séjour est profitable : Rousseau fait la connaissance des deux frères du grand prévôt, Gabriel, abbé de Mably et Étienne, abbé de Condillac. Au bout d’une année, Rousseau est renvoyé par son employeur mais Gabriel de Mably lui fournit des lettres d’introduction lorsqu’il part pour Paris, en 1742, où il se liera à Condillac.