Portrait of Félix Barjou (1802 - 1867)

Félix Barjou

Benjamin Félix Marie
Signature of Félix Barjou (1802 - 1867)
  • Born on April 28, 1802 in Lesneven
  • Deceased on July 2, 1867 in Paris, at 3e, at the age of 65 years

Parents

  • Paul Barjou (1752 - 1834), notaire de la juridiction des régaires de Quemenet-Ily à Penmarc'h de 1779 à 1782, notaire impérial puis royal à Lesneven de 1807 à 1829
  • Jacquette L'Haridon (1773 - 1846)

Family

Occupations

  • notaire à Lesneven
  • commandant de la garde nationale de Lesneven en 1848
  • rentier

Links

Notes

Portrait par son neveu Jules Comdamain :

Quel joli portrait on pourrait faire de lui ! Une vieille photographie que nous avons le représente en costume de chasse, bombe de velours, guêtres aux jambes, un cor de chasse aux bras, l'air souriant et aimable qu'il avait toujours même en dehors de la chasse car c'était un très grand, très adroit et très passionné chasseur. Il ne fallait pas, pendant la saison de la chasse, chercher à le trouver à son étude au rez de chaussée de la grande maison Barjou, la maison du cadran solaire "Me lumen vos umbra regit" sur la place de Lesneven en face de l'église Saint Michel. C'est dans cette étude que j'ai pris mes premières leçons de latin de son clerc Laurent Leroux, ancien séminariste très intelligent et fort instruit devenu secrétaire de la mairie jusqu'à sa mort et à qui ont succédé ses deux fils. Le cadet l'est je crois encore. L'oncle Félix qui s'était marié le 28 septembre 1838 avec Nanine Comdamain perdit sa femme le 2 Octobre 1844. Elle lui laissait 3 enfants en bas âge. Une autre fille était morte à 6 mois en 1843. L'aînée Nanine (plus tard Mme Le Marchadour) avait 5 ans, Henri 4 ans et Félicie (plus tard Mme Marzin) quelques semaines. L'oncle Barjou confia ses enfants à sa belle soeur "tante Mézelle" Julie Comdamain, qui les éleva complètement. Lui resta habiter sa maison, toute proche, mais il venait prendre tous ses repas avec eux et c'est un de mes plus anciens et plus chers souvenirs que celui de l'oncle Félix me plantant à califourchon sur ses épaules pour passer dans la salle à manger de tante Mézelle sur le palier à gauche de l'escalier. Au temps de la chasse je ne manquais pas, à chaque fois, à son retour, d'aller à la cuisine voir tirer de la gibecière les très nombreuses pièces de gibier rapportées par lui. Il était adroit mais tirait, disait-on, un peu vite, et c'étaient des perdrix, des sarcelles, des pluviers, des bécasses en saison, des lapins et des lièvres, garnissant à profusion le grand cercle de fer à crochets, comme la couronne des rois lombards, qui servait de garde manger et dont la vieille bonne Jeannie nous régalait toute la semaine sous toutes les formes de son talent de fine cuisinière. L'oncle Barjou dessinait fort joliment et empaillait avec beaucoup de talent et dans les poses les plus naturelles les oiseaux et les petites bêtes. Il en avait des vitrines remplies qui faisaient mon admiration. Sa clientèle n'était peut être pas très nombreuse mais ses clients étaient sérieux et très fidèles, presque toute l'aristocratie de Lesneven et des environs. C'était d'ailleurs un homme de bon conseil et d'une absolue délicatesse en affaires. Nous l'aimions tous beaucoup car il était d'une égalité d'humeur charmante. Un de ses frères, Théophile, vieux garçon, habitait avec sa vieille bonne Marie-Jeanne, le rez de chaussée à droite de la maison Barjou en face de l'étude. Il mourut en 1880. Un autre frère était le beau Ferdinand, renommé jadis comme danseur pour ses "entrechats de cavalier seul" m'a-t-on souvent raconté, et pour le chic de ses toilettes. Il devint directeur des contributions indirectes à Crozon. Et l'heureux époux de tante Céline, l'originale Tante Céline, soeur de Raymond Caradec et mère de Mme Prosper Cozanet (Anna Barjou) et d'Amélie Barjou, religieuse. L'oncle Félix avait du plusieurs années aller aux eaux à Vichy. Au retour de l'un de ses voyages qu'il faisait seul on le trouva sans vie à Paris (Juillet 1867) dans le lit de la petite chambre d'un modeste hôtel, Hôtel Boucherot rue de Turenne au bout de la rue Béranger. Son fils Henri Barjou et Charles Comdamain son beau frère ramenèrent à Lesneven les restes morts de cet aimable et regretté parent. Lors d'un voyage à Paris, pendant l'exposition, fait par Félicie Marzin née Barjou et Jules Marzin son mari, nous allâmes en pieux pélerinage rechercher l'hôtel Boucherot. Ce n'étaient pas les mêmes patrons mais on se rappelait fort bien l'évènement et on nous montra la petite chambre où il avait été trouvé le matin immobile et calme dans son dernier sommeil. Le souvenir de mon bon oncle Félix est l'un des meilleurs qui me soient restés de ma prime jeunesse.

Décédé 110 rue de Turenne.