"Chaix d'Est-Ange écrit (XV p. 119) à propos de du Pont d'Aubevoye : La famille Dupont ou du Pont d'Aubevoye a occupé un rang distingué dans la noblesse de l'Anjou et des provinces voisines. La Chesnaye des Bois, Saint-Allais, Lainé, Carré de Busserolle et les autres généalogistes qui ont écrit son histoire ont cherché a lui attribuer une origine très reculée et à la rattacher à celle des seigneurs du Pont, situé près de L'Isle-Bouchard, en Tourraine. Dans la réalité, il ne semble pas que les premiers porteurs certains de la famille du Pont d'Aubevoye aient habituellement porté les qualifications nobliliaires et elle paraît simplement tirer sa noblesse de la charge de conseiller au Parlement de Bretagne dont un de ses membres fut pourvu en 1576. Des tableaux généalogiques conservés dans le Cabinet d'Hozier et dans les Carrés d'Hozzier donnent la filiation depuis Thomas du Pont, sieur d'Aubevoye, sur les confins du Maine et de l'Anjou, qui viviait au XVe siècle.
Il convient très certainement de se ranger à l'avis de Chaix d'Est-Ange et de ne tenir la filiation comme solidement établie qu'à partir de Thomas, ou peut-être de Guillaume ; la fausseté de certains actes implique que les qualifications nobles antérieures à Thomas sont vraisemblablement usurpées. Et l'on peut penser très vraisemblablement que les du Pont d'Aubevoye n'ont accèdé à la noblesse que par l'acquisition, en 1576, de la charge de Conseiller au Parlement de Bretagne par Thomas. Saulnier précise que les du Pont d'Aubevoye obtinrent plusieurs arrêts de la Cour de Paris (5/8/1607, 15/1/1636, 31/1/1657) qui ont reconnu sa noblesse et qu'un arrêt du Parlement de Bretagne du 17/8/1761 l'a maintenue noble d'ancienne extraction, ce qui n'étonnera pas, vu la complaisance du Parlement vis-à-vis des familles anoblies par leur entrée en ce même Parlement. Quoiqu'en dise Saint-Allais (XI, 415), il ne semble pas qu'ils aient été reçus aux Honneurs de la cour ; en effet, Bluche ne les cite pas parmi les bénéficiaires."
Bernard Mayaud, 10e Recueil de généalogies angevines, pp. 185-186.