Cet ensemble bâti ancien, à la fois résidence seigneuriale et exploitation agricole, est situé à l'ouest du bourg de Trémel dans un écrin boisé (bois de Trébriant et de Kernous). Situé à 106 mètres au-dessus du niveau de la mer, il a été établi à proximité immédiate d'une source qui alimente un petit affluent du Douron. Le manoir – entouré de plusieurs fermes ; K[er]nours bras ; K[er]nours bian ; K[er]arc'hant ; Le Gorrec Huet ; Le Gorrec Jarand - était accessible par trois chemins principaux.
Vers l'ouest, un chemin menait du manoir Trébriant au moulin et à un pont homonyme permettant de franchir le Douron (source ; cadastre de 1848). Le toponyme "Trebriant" est mentionné sur les cadastres de 1814 et 1848.
Ce manoir est vraisemblablement datable des 15e et 16e siècles ; plus de la moitié de la surface du manoir apparaît cependant comme ruinée sur le cadastre de 1814. Le logis a été fortement restauré et modifié dans la deuxième moitié du 19e siècle.
En l'état, le logis en équerre est accosté à l'est d'une tour en demi-hors-œuvre. Vers le sud, la porte d'entrée à arc en tiers-point (arc dans lequel s'inscrit un triangle équilatéral) est encadrée de deux ouvertures de tir de type "archère cruciforme". Cette ouverture de tir verticale avec fente de visée horizontale permet le tir d'armes à flèche : arc ou arbalète puis, plus tard, le tir d'arquebuse ou d'autres armes à feu...
La partie ouest du logis est coiffé d'un pavillon encadré de deux hautes tourelles en demi-hors-œuvre. Le balcon des deux fenêtres de l'étage s'inspire des mâchicoulis médiévaux. L'ensemble donne un édifice de style néo-gothique. Le logis porche de Barrac'h a sans doute servi de modèle à cette "reconstruction-création".
En 1481 Jehan Le Rouge de Tuibrieust [Trébriant] (300 livres de revenu), comparaît comme homme d'armes à la Montre de Tréguier. Un Le Rouge est également seigneur de Marc'hallac'h dans la paroisse de Plestin.
En 1906, selon le recensement de population, la ferme de Trébriant est habitée par François Bivic (fermier "cultivateur"), Philomène Thos, sa femme, leurs 3 filles et Jean-Marie Dizez, domestique exerçant la profession de laboureur.
Le manoir de Trébriand, édifié par la famille Le Rouge et remanié ou restauré lors des guerres de la Ligue, par le fameux Guy Eder de la Fontenelle. Les Le Rouge, seigneurs d'Ancremel (en Plouigneau) étaient aussi seigneurs de Treffrien, de Begaignon, de Kerbiriou et de Mezoulouarn (en Plestin), de Kerveguen (en Plouzélambre), de Kerhuel (en Saint-Michel-en-Grève). Ils apparaissent dans les Réformations et Montres entre 1427 et 1543 et porte " D'argent fretté de gueules " [Note : Yvon, écuyer de Bertrand du Guesclin en 1371 ; Guyon vivant en 1481, épouse Isabeau de la Lande, dont : 1° François, conseiller aux Grands-Jours, maître des requêtes de l'hôtel du roi François Ier, marié à Guillemette Loz, père et mère d'Aliette, mariée en 1513 à René de Coëtlogon, sr. de Méjusseaume ; 2° Gilles, président universel de Bretagne en 1500, sénateur de Milan en 1515, marié à Jeanne de Romelin et mère d'Anne, mariée en 1536 à Julien, seigneur de Coëtlogon. De la maison de Coëtlogon, la seigneurie d'Ancremel a passé aux du Rufflay (voir Pol Potier de Courcy : " Nobiliaire et Armorial de Bretagne ")]. On trouve un Jehan Le Rouge à Plestin en 1481, un Guyon Le Rouge, seigneur de Trébriand, en septembre 1515 et janvier 1519 (dans un acte de par lequel le seigneur de Trébriant (ou Trébriand) reconnaît " le fieff de ligance avec les debuoirs seigneuriaux deubz audit seigneur de Lezormel "). Un aveu est fourni le 23 mai 1619 à Guillaume de Lesormel, à cause de sa seigneurie de Lesormel par " Escuyer Ian Geffroy, seigneur de Treoudal, curateur de messire Lancelot le Chevoir, seigneur de Coatulan et Trebriand ".