Domaine de Mont-Délices à Hennebont

Domaine de Mont-Délices (Hennebont)
Catégorie : Monuments non religieux
État actuel : disparu
Période d'existence : ap 1858 - 1944
Le domaine de Mont-Délices était autrefois la propriété de M. Charles Brault, négociant, président de la Société d’horticulture de Lorient. Il acheta en 1858 cette propriété d’une contenance d'environ 12 hectares qui occupait au XVIIe siècle l’emplacement de l’ancien couvent des capucins. M. Brault entreprit d’en faire une propriété d’agrément et de produits de la culture maraichère.
 
Perchées sur une colline de la rive gauche, où l’œil domine d’un côté le Blavet et le viaduc de chemin de fer, les terrasses superposées formaient la plus grande partie de l’exploitation utilisée pour la culture de légumes et de fruits. Tout en haut sur le plateau était bâti le château. Cette vaste étendue était en herbage avec des prés plantés de pommiers, poires et cerisiers.
 
A l’opposé de la colline, du côté nord, vers la basilique, était une tannerie donnée par M. Brault en location. Elle lui fournissait la tannée, un des principaux éléments des composts fertilisants utilisés pour ses cultures et enrichis par les eaux du Loiro qui traversait la ville à cette époque.
 
Lorsqu’il acheta la propriété, M. Brault s’était particulièrement attaché à raviver les vieux pommiers qui s’y trouvaient et qui étaient couverts de mousse. Il en planta beaucoup d’autres, plus jeunes, pour en faire un enclos de 1400 arbres.
 
En première bordure des cultures maraichères produites à Mont-délices, on trouvait des fraisiers puis, sur une seconde, des pommiers nains en cordons horizontaux et enfin une rangée de groseilliers et des plants de cassis.
 
A ces différentes plantes, s’ajoutait parfois en bordure, de la vigne palissée sur fil de fer. Les murs des terrasses étaient couverts d’arbres fruitiers taillés à la méthode Dubreuil, du nom d’un arboriculteur renommé de l’époque.
 
Le 14 août 1891, aux termes d’une adjudication judiciaire, la propriété est passée à la famille Lalau-Keraly, connue par Jean-Baptiste Étienne, avocat, bâtonnier au barreau de Lorient qui avaient épousé Angèle de Mauduit, dont 10 enfants. Les Lalau-Keraly étaient d’ardents défenseurs de l’Église, dans cette période d'hostilité à son égard. La famille a fait don d’un vitrail à la basilique.

 

En 1940, la propriété de Mont-délices fut réquisitionnée et occupée par les Allemands, et entièrement détruite par les bombardements de 1944.

A la reconstruction de la ville, cet éperon pittoresque, qui portait autrefois la propriété, était voué à devenir un parc municipal. Mais en 1956, c’est un nouveau quartier de 48 maisons qui sortira de terre. Bâties suivant les types du plan Courant, les architectes de l’opération étaient MM. Millot et Caillard. Les travaux de gros-œuvre seront confiés à l’entreprise Ducassou de Lorient et des artisans hennebontais assureront les travaux de plâtrerie, de carrelage et d’électricité.