Manoir de Keramborgne au Vieux-Marché

ferme de Keramborn

Manoir de Keramborgne (Le Vieux-Marché)
Catégorie : Monuments non religieux
Famille associée au lieu : de Keramborgne

Cet ensemble bâti ancien, à la fois résidence seigneuriale et exploitation agricole, est situé à 2000 mètres au sud-sud-ouest du bourg de Le Vieux Marché et à 140 mètres d´altitude. Il se trouve à 700 m à l'est du Saint-Ethurien. Le manoir était isolé dans la campagne ; on y accédait originellement par le sud-est via une allée. Le toponyme "Kamborgne" (Keramborgne) est mentionné sur le cadastre de 1835. il est aujourd'hui orthographié "Keramborn" qui signifie littéralement en breton : "le lieu habité par un borgne". Les parcelles qui le cernent sont d´assez grandes dimensions comparées au parcellaire paysan. Elles traduisent une action de concentration des terres autour du domaine manorial. Le cadastre ancien nous renseigne sur la présence en 1835 de six bâtiments organisés autour d'une vaste cour.

La seigneurie appartenait à la famille de Keramborgne (la Haye-Keramborgne). Cette famille a notamment fondée la chapelle de Sainte-Barbe à Plouaret. Leurs armoiries sont d'ailleurs visibles sur le calvaire daté de 1612. Cette seigneurie possédait un droit de haute, moyenne et basse justice qu'elle exerçait au bourg de Plouaret. On peut citer dans cette famille : Merien de Keramborgne (1437), Jean de Keramborgne (époux d'Anne Loz), Guillaume de Keramborgne (époux de Catherine de Coatvoult, il comparait à Tréguier en 1481 avec 400 livres de revenu comme homme d’armes) et Pierre de Keramborgne (1498). La seigneurie passe ensuite entre les mains des familles La Haye (suite au mariage de Jeanne de Keramborgne avec Jean de La Haye), de Bellisle (cité en 1526 et 1556), Perrien (en 1583, suite au mariage de Louise de Bellisle avec Charles de Perrien).

L'édifice actuel a été reconstruit en 1826 mais subsistent des éléments et des dispositions datables du 16e siècle (cheminées, potager, pierre ornée d'une tête humaine à droite de la cheminée, tomettes marquées d'une fleur de lys...) et de la fin du 18e siècle ou du début du 19e siècle (boiseries). Le bâtiment en retour d'équerre reprend des éléments des 16e et 17e siècles tandis que celui qui est accolé au logis est postérieure à 1835. Immédiatement au sud du manoir, on trouve un logis à étage daté 1798 et portant le nom de ces propriétaires : "F : MERRIEN / F : M : LUZEL" et une ferme - l'ancienne métairie du manoir ? - reprenant des éléments anciens dont une porte charretière provenant sans doute de l'ancien portail d'entrée.