l'ancien manoir de Kerlot (XVIème siècle). Pierre Jegado y fonde en 1653 un monastère de religieuses cisterciennes dont sa soeur Elisabeth Jegado, professe de l'abbaye de la Joie près d'Hennebont devait être l'abbesse. Ce lieu est confisqué par Michel Poulain de Pontlo en 1658 ;
Nota 8 : Anciennement Kerellot (montre de 1483) [Voir Peyron, Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, 1889, pp. 3-22]. Ce manoir était situé à quatre kilomètres Nord du bourg. Il ne subsiste plus, vers 1940, que l’extrémité Ouest de l’ancien corps de logis, construction à un étage, avec une façade en pierre de taille, percée de quelques fenêtres, dont une seule a gardé ses meneaux. A gauche, quelques vieilles murailles, et au-dessous, une belle fontaine gothique à accolades et pieds droits aux bases nombreuses. Derrière la maison, dans l’arrière façade, deux meurtrières jumelées. C’est à Kerlot que l’on a trouvé un anguipède, conservé en 1940 à Keraval. Pierre de Jégado, chevalier, sieur de Kerlot, songea en 1651 à y fonder un monastère, dont sa soeur, Elisabeth, professe de l'Ordre de Cîteaux à l’abbaye de la Joie, en Hennebont, serait la première abbesse. La fondation fut arrêtée l’année suivante et acceptée en 1653 par le Supérieur général de l'Ordre, ainsi que l’évêque de Cornouaille. Le 22 Juillet 1654, Elisabeth de Jégado était mise en possession du manoir de Kerlot. Quelque temps après, elle jetait les fondations d’une chapelle, quand des difficultés furent créées par les héritiers présomptifs de Pierre de Jégado. Aussitôt après le décès d'Elisabeth (21 Décembre 1657), le sieur du Val-Pontlo, l’un de ses neveux, se saisit de Kerlot à main armée, chassa les habitants de l’abbaye, et ruina l’église dont les murs étaient déjà debout. La nouvelle abbesse, Anne Le Coigneux, nommée en 1660, tenta de prendre possession de son monastère par un procureur, Julien Eon, prêtre d'Hennebont, mais celui-ci trouva la porte fermée et la maison gardée par des gentilshommes, armés de fusils (17 Août 1660). Le 10 Octobre, Anne Le Coigneux se présenta elle-même avec une escorte de procureurs et d’avocats devant les murs de Kerlot, mais ils trouvèrent les remparts garnis d’une quarantaine de personnes armées, sous les ordres du sieur du Val, qui les menacèrent de les fusiller s’ils ne se retiraient. Le Roi donna ordre à Charles de Kernezne, marquis de la Roche, gouverneur de Quimper, d’employer la force armée pour mettre l’abbesse en possession, mais quand celui-ci se rendit à Kerlot, avec plusieurs gentilshommes, il trouva les portes closes et essuya un refus formel. Le Roi enjoignit alors au duc de la Meilleraye, lieutenant général en Bretagne, de mettre Madame Le Coigneux en possession. Celle-ci tenta de nouveau d’entrer à Kerlot, mais les vingt soldats qui l’escortaient ne purent intimider les défenseurs du manoir. Le marquis de la Roche essaya encore une fois, le 10 Juillet 1662 : il trouva l’abbaye fortifiée comme une place de guerre, avec une échauguette et des parapets au-dessus de la porte, murée de pierres de taille, et des canonnières en tous les endroits de la maison ; les fenêtres étant en partie murées. Malgré ses menaces de traiter les occupants comme séditieux et coupables de lèse-majesté, il ne put entrer. Il demanda le concours des bourgeois de Quimper qui le lui refusèrent, prétendant qu’ils n’étaient pas tenus de servir hors de la ville. Il convoqua alors le gouverneur de Port-Louis qui vint à Quimper avec 100 hommes du régiment de Champagne et deux canons. Cette fois, le sieur de Pontlo comprit qu’il fallait battre la chamade, sans attendre que l’artillerie fit brèche dans ses remparts. Il déclara qu'il cédait à la force. Le 2 Décembre, l’abbesse put enfin entrer, mais elle constata que tous les meubles étaient emportés ou brûlés. Elle s’installa dans le manoir avec les religieuses et l’aumônier. Le sieur de Pontlo exerçait des violences contre les fermiers et l’abbaye à l’aide de gens sans aveu. Aussi l’abbesse prit-elle la résolution de transférer l’abbaye à Quimper, et la communauté de ville, par délibération du 10 Juillet 1667, autorisa des religieuses à s’établir au manoir de l'Isle, paroisse de Saint-Matthieu (Archives de l'Evêché).
Une abbaye féminine est fondée pour douze religieuses le 26 mars 1652 à Kerlot en Plomelin (diocèse de Quimper) par Pierre de Jegado, seigneur de Kerollain, Kerlot, etc... Le projet obtient l'accord de Cîteaux et de l'évêque du diocèse. Le donateur du domaine de Kerlot met deux conditions, dont celle-ci : que sa soeur Elisabeth, cistercienne à Hennebont, en soit la première abbesse. Cette donation fait l'objet d'une querelle de famille qui ne cesse qu'en 1699. Le revenu annuel de l'abbesse est de 7 000 francs. L'abbaye sert de lieu de détention en 1793, puis est démolie en 1972. La première abbesse est Elisabeth de Jegado, soeur du fondateur. Elle meurt en décembre 1657. Anne Le Coigneux est nommée par le roi pour succéder à la précédente. Les héritiers de M. de Jegado s'emparent alors des biens de la maison. Il faut que le maréchal de La Meilleraie ou Melleraye, gouverneur de la province, emploie la force pour maintenir la nouvelle abbesse. Elle obtient en 1668 des lettres patentes qui l'autorisent à transférer sa communauté à Quimper. Elle meurt le 12 décembre 1693. Elisabeth Sachot succède à Anne Le Coigneux et meurt au mois de décembre 1714. Marie Anne de Goesbriant est nommée le 6 janvier 1715 et meurt le 6 juillet 1738. Renée Rogier du Grévy est nommée le 12 août 1738, et gouverne l'abbaye jusqu'en 1759. N. de Quelen succède à madame Du Crévy en 1759, et vit jusqu'en 1787. N. de Kergu vient d'être nommée abbesse de Kerlot, lorsque la Révolution éclate. Elle en sent bientôt les funestes effets, et elle est en 1792 forcée de sortir de sa maison ainsi que ses filles. Elle meurt en 1812.