Le manoir est mentionné dès 1448 dans les montres et réformations de la noblesse, il appartient à Guillaume Bizien. C'est dans la première moitié du XVIIIe siècle que Jacques Huo, procureur fiscal de la principauté de Guémené à Pont Scorff et nouveau maître de Kermorvan, fait bâtir le manoir actuel. Le puits monumental et le corps de passage sont contemporains. Au début du XIXe siècle un deuxième corps de bâtiment est construit dans l'alignement à l'est. Durant la Deuxième Guerre mondiale il est occupé et rehaussé d'un étage par les Allemands. Les communs du XVIIIe siècle sont très remaniés: le corps en retour à l'est (sans doute en rez-de-chaussée d'après les traces d'arrachement sur le mur des écuries) a disparu, les écuries au nord ont été remaniées lors de leur transfomation en étable au milieu du XXe siècle. Elles sont prolongés par un logis édifié en 1713, date portée en haut du mur sud, et remployant une porte d'entrée du XVIIe siècle ; la partie ouest est remontée à une époque indéterminée.
Le manoir ferme le côté sud d'une ancienne cour fermée, l'accès se fait par un portail d'entrée encore en place. Il présente un plan allongé avec un corps principal à cinq travées et un corps secondaire plus tardif de plan massé, à élévation ordonnancée en avancée. Les surélévations en béton de la dernière guerre ont engendré un attique pour le coprs principal, et un étage carré supplémentaire pour le corps secondaire. Le corps de passage, soigneusement appareillé en moellon de granite équarris, est formé d'un portail à ailes courbes flanqué de deux pavillons à comble à surcroît couverts d'un toit à croupe sur un côté. Les écuries sont en moellon enduit, couvertes en ardoise, à haut comble à surcroît; le logement, à leur extrémité, en pierre de taille, couvert en ardoise d'un toit à pignon. Il possède un étage carré et une élévation à deux travées. Le puits en pierre de taille de dimensions inhabituelles est doté d'une superstructure en fer forgé à décor de volutes. Le manoir est depuis 1978, la propriété
de M. Yves Le Montagner, qui y gère une exploitation agricole. (1)