le château de la Lohière (XIXème siècle). Un château primitif est attesté dès le XIVème siècle : il était fortifié et possédait une cour entourée de douves avec un portail et un pont-levis et quatre tours. On y voyait un colombier. Ce château est alors le siège d'une seigneurie importante qui s'étend sur les paroisses de Loutehel, de Maure, de Campel, de Guer, de Plélan et de Maxent. Il possédait jadis un droit de haute justice avec un gibet à trois poteaux et des ceps et collier. L'étang qui dépendait du château était appelé le Lou-Borgnard. Sa chapelle privée est sécularisée. A signaler que la chapelle de la Lohière, bâtie par les seigneurs du lieu, près de leur manoir, fut interdite vers 1720 par défaut de fondation. Propriété successive des familles Gicquel (au XIIIème et au XIVème siècles), le Prestre (vers 1401 et en 1513), d'Avaugour (en 1639), Maingard (en 1660), de Marnières seigneurs de Guer (en 1661), de la Vigne, Pinczon du Sel. La seigneurie est unie à la châtellenie de Guer en 1678 ; |
Témoin des goûts éclectiques du XIXe siècle, le château de la Lohière conjugue un plan inspiré des manoirs du Grand siècle - un corps central cantonné de deux pavillons - avec une ornementation puisée dans le répertoire néogothique. Mais cette gangue centenaire révèle, ça et là, les traces d'un manoir plus ancien figuré sur le cadastre de 1836. La grande arcature de la façade sud trahit l'existence d'un passage charretier, aujourd'hui bouché, qui traversait l'actuel corps central de part en part. En outre, la façade postérieure de ce dernier présente deux portes hautes au niveau du premier étage qui semblaient desservir une coursière en encorbellement articulée sur la tourelle d'escalier (nord-est) intégralement conservée.Ces éléments, conjugués au décalage des niveaux entre la partie ancienne et les corps additifs, inclinent à conclure qu'un ancien logis-porte du XVIe siècle a été intégré dans un programme d'agrandissement sous le Second Empire.
La seigneurie de la Lohière : Le nouveau et élégant château de la Lohière, qu'environnent de beaux étangs et de vastes prairies, remplace l'antique manoir de ce nom dans la paroisse de Loutehel. C'était au moyen-âge le chef-lieu d'une seigneurie appartenant durant les XIIIème et XIVème siècles à une famille noble du nom de Gicquel. Celui qui jeta le plus d'illustration sur cette maison fut Jean Gicquel ; la tradition locale rapporte qu'il naquit à la Lohière. D'abord prêtre, chanoine et trésorier de la cathédrale de Rennes, il fut élu et sacré évêque de cette ville en 1229. Joinville nous apprend que Jean Gicquel se croisa à l'exemple de quelques autres évêques, fit le voyage de la Terre-Sainte en 1250 et s'y signala par sa vaillance contre les Sarrasins. De retour à Rennes, il mourut le 14 janvier 1258. La famille Gicquel conserva la Lohière longtemps après ; mais en 1401 elle n'était plus représentée que par deux membres Amaury Gicquel, seigneur de la Lohière, et Isabeau Gicquel, sa soeur, mariée cette année-là à Jean Ier Le Prestre, fils de Perrot Le Prestre, bourgeois de Rennes, ayant en 1379 juré l'association formée pour l'indépendance de la Bretagne. Amaury Gicquel étant décédé sans postérité, Isabeau Gicquel hérita de la Lohière ; mais elle mourut elle-même au mois d'octobre 1438, laissant cette seigneurie à son fils Jean II Le Prestre. Ce dernier — qui avait dès 1437 prêté serment de fidélité au duc de Bretagne — lui fit aveu en 1439 pour sa terre de la Lohière. Un peu plus tard on le rencontre combattant à la suite du maréchal de Rieux. Il épousa Béatrice de Peillac qui lui donna deux fils : Jean III, qui suit, et Pierre Le Prestre, seigneur de Menart en Chavagne. Il décéda vers 1467 (Archives de Loire-Inférieure, B, voir Loutehel). Jean III Le Prestre, seigneur de la Lohière, ambassadeur en Angleterre l'an 1488, s'unit à Marguerite Labbé ; il dut mourir vers 1492, car à cette époque son fils Jean fournit le minu des rentes féodales qui lui étaient échues de sa succession (Archives de Loire-Inférieure, B, voir Loutehel). Il laissait deux fils, appelés tous les deux Jean : Jean IV, seigneur de la Lohière, et Jean, époux de Jacquette de Coëtlogon, dame de Lezonnet en Loyat et auteur de la branche des Le Prestre de Lezonnet. Jean IV Le Prestre s'unit à Marie de Guengat et mourut en janvier 1530, laissant la seigneurie de la Lohière à son fils Gilles qui n'en fit la déclaration au roi qu'en 1540 seulement (Archives de Loire-Inférieure, B, voir Loutehel). Gilles Le Prestre, seigneur de la Lohière, avait épousé, par contrat du 22 décembre 1518, Guillemette Le Roy, fille de Jacques, seigneur du Plessix-Raffray, et nièce du riche prélat Thomas Le Roy, évêque-élu de Dol. Devenu veuf en 1540 et l'année suivante capitaine des francs-archers de l'évêché de Cornouaille, Gilles Le Prestre décéda le 9 août 1555, ne laissant qu'une fille, Françoise Le Prestre, femme de Claude d'Avaugour ; cette dame mourut elle-même vers 1592. De l'union qui précède naquit Robert d'Avaugour, héritier de sa mère et seigneur de la Lohière, pour laquelle il fit hommage au roi en 1598 (Archives de Loire-Inférieure, B, 1015). Il épousa Perrine de Couëdor, veuve de lui en 1612, dont il eut un fils François d'Avaugour, seigneur de la Lohière après lui. Ce dernier s'unit à Claude de Nevet, fille du gouverneur de Quimper et dame de Couëdor en Guer ; mais elle mourut en 1634 et fut inhumée le 2 novembre dans le chanceau de l'église de Loutehel. François d'Avaugour se remaria deux fois ensuite : en 1638 avec Jeanne Frain, décédée dès 1641, puis avec Jeanne de Clisson. En 1660 ce seigneur vendit la Lohière, qu'il habitait, à Marie Maingard, douairière de la Biffardière. Cette dame naquit à Saint-Malo en 1620 de Thomas Maingard, sieur de la Tournairie, et de Charlotte Le Fer. Elle épousa en 1639 Julien de Marnières, seigneur de la Biffardière et conseiller au Parlement de Bretagne ; elle lui donna au moins trois enfants : Hélène en 1640, Julien en 1641 et Jean en 1643 ; tous trois reçurent ensemble les cérémonies du baptême le 12 mai 1644, dans l'église de Guer, après la mort de leur père. En effet Julien de Marnières était décédé en décembre 1643 ; son corps avait été inhumé dans l'église des Brulais, trêve de Comblessac, où il possédait les seigneuries de Brambéat et de la Bouère, et son coeur déposé en l'église de Guer, paroisse où il avait également des terres (Registres paroissiaux de Guer et des Brulais). Devenue ainsi veuve très jeune, Marie Maingard s'appliqua à augmenter sa fortune et celle de ses enfants : en 1660 elle acheta en Guer la baronnie de ce nom et la seigneurie de Couëdor et en Loutehel la terre seigneuriale de la Lohière, dont elle fit hommage au roi en 1664 (Archives de Loire-Inférieure, B, 1016). Elle arrondit ses terres de beaucoup de fiefs environnants et par l'entremise de Me Bretin, son notaire à Rennes, elle prêta quantité d'argent aux seigneurs ses voisins « uniquement — selon la formule — pour leur être agréable ». Elle vint habiter la Lohière où elle dut mourir vers 1680, car l'année suivante son fils aîné Julien de Marnières rendit hommage au roi pour ses seigneuries de Guer et de la Lohière (Archives de Loire-Inférieure, B 989). Ce Julien de Marnières, qualifié d'abord baron puis marquis de Guer, épousa le 19 mars 1686, dans la chapelle de l'évêché de Rennes, Marie-Anne du Boisbaudry, fille du seigneur de Langan, qui lui donna six enfants baptisés à Rennes. Il mourut en cette ville, le 7 août 1695, et son corps fut transporté à Guer pour y être inhumé dans l'enfeu qu'il avait au chanceau de l'église de cette paroisse. Sa veuve lui survécut jusqu'au 11 août 1747, qu'elle mourut aussi à Rennes ; ses restes furent transportés le lendemain en l'église de Guer (Registres paroissiaux de Saint-Etienne de Rennes). Leur fils aîné, Julien-Joseph de Marnières, né en 1688, succéda à son père en qualité de marquis de Guer et seigneur de la Lohière ; il épousa, le 4 septembre 1732, Angelique de Chappedelaine, fille du seigneur de l'Aumosne. Devenu doyen du Parlement de Bretagne, il mourut à Rennes et fut inhumé, le 7 avril 1766, en l'église de Guer ; sa veuve décéda également à Rennes en 1785 et fut inhumée à Guer près de lui le 23 décembre (Archives du Morbihan, E, suppl. 495 et 498). René-Jean de Marnières, marquis de Guer et seigneur de la Lohière, naquit à Rennes des précédents, le 19 juin 1739 ; reçu au Parlement de Bretagne d'abord comme conseiller en 1761, puis en qualité de président à mortier en 1775, il fit l'année suivante hommage au roi pour sa seigneurie de la Lohière (Archives de Loire-Inférieure, B, 1056). Il épousa à Pleucadeuc, le 17 décembre 1764, Louise-Rose de Cosnoal de Saint-Georges, dont il eut plusieurs enfants et qu'il perdit en 1790. Ayant pris part à l'émigration, il vit vendre ses terres, notamment la Lohière, confisquées par la Nation : il revint mourir à Rennes le 4 septembre 1804 (De l'Estourbeillon. Les familles françaises à Jersey, 64).
Dès le XVIème siècle, la seigneurie de la Lohière jouissait d'une haute juridiction « avec gibet à trois posteaux, ceps et collier pour punir les malfaiteurs », droit de fondation de l'église de Loutehel, enfeu, lisière, banc et prééminences dans le chanceau de ce temple (Aveux de la seigneurie de la Lohière en 1540, 1567 et 1573). Relevant directement du roi, sous son domaine de Ploërmel, elle est même qualifiée de châtellenie dans l'hommage que rendit à Sa Majesté François d'Avaugour en 1633. Après l'acquisition de la Lohière par Marie Maingard, dame de la Biffardière, le fils de cette dame, Julien de Marnières, obtint de Louis XIV des lettres royales, datées du mois de juin 1678, unissant à la châtellenie de Guer la seigneurie de la Lohière et tous ses fiefs (Archives de Loire-Inférieure, B 87). Plus tard il fit également unir à celle de Guer les seigneuries de Coëtbo, Peillac, le Boisglé, Couëdor et Kerbiguet, toutes en Guer, et la terre et les fiefs de Brambéat en Comblessac. Ainsi fut constitué l'important ensemble seigneurial appelé marquisat de Guer. Quant à la seigneurie de la Lohière, elle s'étendait en six paroisses : Loutehel, Maure, Campel, Guer, Plélan et Maxent. Elle se composait d'une douzaine de bailliages dont les principaux étaient ceux de la Lohière, de la Motte, du Breil, de Campel, du Bois-Basset, du Courrouët et de Brangolo. Certain tenancier du fief de la Lohière devait à son seigneur une paire de gants blancs chaque année. Mais en sa qualité de marquis de Guer, le seigneur de la Lohière jouissait de nombreux et importants droits féodaux dans la paroisse de Guer. Outre ceux de foires et marchés, notons les droits de soule à la fête de Noël — de quintaine sur « les nouveaux mariés qui ne scavent escrire » et de bouhourd « sur ceux qui scavent escrire », — de saut des poissonniers dans la rivière d'Aff, au temps de Pâques, etc. (Aveu de la seigneurie de Guer en 1680).
L'église paroissiale de Loutehel étant bâtie dans le fief de la Lohière ; le seigneur de ce nom en était supérieur et fondateur ; il y avait sa litre armoiriée dedans et dehors et trois bancs prohibitifs dont deux dans le chanteau de chaque côté du maître-autel et le troisième dans la nef « à vis l'autel de Nostre-Dame ». Les tombes de son enfeu se trouvaient sous une « voute dans la muraille au bout du grand autel et du costé de l'évangile ». Sur cet enfeu et de chaque côté de la maîtresse vitre étaient gravés dans la pierre des écussons portant les armes de la famille Le Prestre : Ecartelé, aux 1er et 4e de sable à quatre fusées rangées et accolées d'or ; aux 2e et 3e d'argent à une quintefeuille de gueules. Les mêmes armoiries se retrouvaient peintes dans le principal vitrail du chanceau et dans les autres verrières de la nef. On y voyait aussi, particulièrement dans la vitre de la chapelle de Notre-Dame, le blason des sires d'Avaugour : D'argent au chef de gueules chargé d'une macle d'or (Etat de la seigneurie de la Lohière en 1670).
Comme domaine proche, la seigneurie de la Lohière comprenait : le château de ce nom avec sa retenue — l'ancien manoir du Breil en Loutehel — les métairies nobles de la Borgnardaye, du Breil, de la Motte et du Pressoir, toutes également en Loutehel — le moulin du Boschet sur la rivière d'Aff, en Guer — le moulin à vent de la Pierre Droite, dont le nom rappelle un ancien menhir — les étangs de la Lohière ou du Lou-Borgnard, du Bois-Laurent, du Breil, des Mortiers et de Cahédreuc — plusieurs bois tant futaies que taillis — de longues rabines et un mail. En 1670 on estimait la seigneurie de la Lohière valoir, tant en fiefs qu'en terres, un peu plus de 7 000 livres de rente (Etat de la seigneurie de la Lohière en 1670). Le château de la Lohière se composait à la même époque de « plusieurs corps de logix autour d'une cour principale, cernez de douves et fossez, avec ponts levis et portail, plus une chapelle dans ladite enceinte ». Les jardins, renfermant le colombier, étaient eux-mêmes « clos de douves et levées de terre » ; enfin l'étang ou lac appelé « Lou-Borgnard » entourait une partie du château et une portion des jardins. Durant cette seconde moitié du XVIIème siècle, la culture de la vigne était encore en honneur, comme au moyen-âge, dans tout ce pays. Le poète Saint-Amant chantait les vignobles du château de Coëtbo en Guer, écrivant au seigneur de ce lieu : - Je n'ai rien trouvé de si beau - Comme ta maison de Goybeau, non pas à cause des avantages du manoir lui-même, - Mais bien pour ce costeau de vigne - Qui seul est de ma muse digne, - Et que je veux si bien louer - Que Bacchus le puisse avouer (Cayot-Delandre – Le Morbihan, 307). Or à la même époque le seigneur de la Lohière possédait près de son propre château une pièce de terre contenant trois journaux et demi, avec muraille à l'entour, et « qu'on travaille présentement à mettre en vigne » (Etat de la seigneurie de la Lohière en 1670). Longtemps habité par ses possesseurs, du XIIIème au XVIIème siècle, le vieux manoir fortifié de la Lohière fut abandonné par eux lorsque les marquis de Guer se fixèrent à Coëtbo. Aussi quand vint la Révolution la Nation confisqua et mit en vente « la retenue et métairie de la Lohière, avec le portail fermant jadis l'entrée du château, le surplus dudit château ne formant plus qu'une mature en ruines » (Archives d'Ille-et-Vilaine, 1 G, 280). Comme nous l'avons dit en commençant, ces ruines ont fait place à la fin du XIXème siècle à une jolie construction, oeuvre de la famille de la Vigne, devenue propriétaire de la Lohière, par l'acquisition qu'en fit en 1834 M. Ropert, dont la fille épousa M. de la Vigne.
D'étranges traditions populaires circulent de nos jours au sujet de certaine dame de la Lohière appelée par les paysans la Piffardière (nota : Dans la Bio-bibliographie bretonne publiée par M. Kerviler, on lit à la page 271 du tome XIII : « Françoise de l'Estourheillon épousa en 1623 Guillaume de Marnières et a donné naissance à la légende de la dame de la Piffardiére, répandue dans le pays de Maure ». M. Kerviler a dû prendre ce renseignement à la page 231 de la Généalogie de la maison de l'Estourbeillon. Nous devons à ce sujet faire remarquer que Françoise de l'Estourbeillon, femme de Guillaume de Marnières, seigneur de la Hattaye, n'était point dame de la Biffardiére (ou Piffardière, comme on dit aujourd'hui) et ne posséda jamais la Lohière ; Marie Maingard, au contraire, mariée à Julien de Marnières, seigneur de la Biffardière, fils de Jean de Marnières, et d'Hélène du Val, seigneur et dame de la Biffardiére, porta durant tout son veuvage le titre de douairière de la Biffardière et acheta en son propre nom la terre de la Lohière ; or le peuple appelle indifféremment l'apparition légendaire soit la Piffardiére, soit la Bête de la Lohière, dénominations qui ne peuvent convenir à Françoise de l'Estourheillon, dame de la Hattaye) : « Elle s'en allait toujours escortée de deux chiens grands comme des genisses, qu'elle excitait et lançait sur les gens qui lui déplaisaient et qui ne tardaient guère à être dévorés par eux. Les étrangers ou les malheureux qui se permettaient d'entrer au château sans sa permission, ne reparaissaient plus dans le pays. Ils étaient mangés par les chiens ou jetés dans les étangs quand les animaux étaient repus » (Sébillot, Légendes locales de la Haute-Bretagne, II, 93). Depuis la mort de cette mégère, son âme continue de désoler le pays, y revenant sans cesse sous toutes les formes d'animaux. Les gens du peuple l'appellent la Bête de la Lohière ou simplement la Piffardière « L'un vous dira qu'il l'a vue en cheval, un autre en ours, un troisième en chien ou en chat, un dernier enfin en mouton ou en chèvre ; et tous vous affirmeront gravement et sérieusement que la Piffardière, dont ils ont fait rencontre à un carrefour de sentiers ou de chemins, les a suivis, tantôt grande et longue, tantôt petite et courte, les a poussés dans les mares, leur a passé entre les jambes pour les culbuter, et que par ses maléfices ils ont fait plus de route à quatre pattes que debout. Souvent aussi, sous la forme d'une belle cavale la Piffardière se présente aux gens fatigués et semble les inviter à la monter ; mais malheur à ceux qui céderaient à la tentation, car la Bête de la Lohière emporte ses cavaliers au diable » (Fouquet, Légendes et contes du Morbihan, 87 et 89). Terminons par une autre légende se rapportant aussi à la Lohière et demeurée également populaire en Loutehel : « Le château de la Lohière était réputé imprenable ; il faillit pourtant une fois tomber entre les mains des assiégeants : l'ennemi avait gagné l'un des gardes et lui avait fait promettre de placer une lanterne sur le faite de la plus haute tour ; le jour indiqué le garde, pris de remords, usa d'un stratagème qui eut un plein succès. Il alluma la lanterne, mais au lieu de la mettre à la place indiquée, il la hissa au haut d'un alizier qui reçut tous les coups. Quand le flambeau fut éteint, les agresseurs, croyant être les maîtres du château, se disposaient à y entrer, lorsque tout à coup les assiégés les attaquèrent par derrière et les jetèrent dans les étangs » (Sébillot, Légendes locales de la Haute-Bretagne, II, 104) (abbé Guillotin de Corson).