Château de Malestroit à Malestroit

Catégorie : Monuments non religieux
État actuel : disparu
Familles associées au lieu : de Malestroit, Raguenel, de Rieux

l'ancien château de Malestroit qui existait dès le XIème siècle et dont il subsistait encore quelques vestiges en 1847. L'îlot de la Saudraye ne pouvait manquer d'attirer l'attention des guerriers du moyen âge, par son isolement au milieu d'une rivière, et la facilité de sa défense. C'est là que s'établirent, au XIème siècle, les premiers seigneurs de Malestroit. En 1891, il ne reste malheureusement rien du château primitif, ni des constructions postérieures. Juhael de Malestroit était contemporain de la première croisade, en 1096, et assista à Redon aux funérailles du duc Alain Fergent en 1119. Payen I, son fils, fut présent, en 1127, à la réconciliation de l'église de Redon, et fonda, vers 1129, le prieuré de la Madeleine de Malestroit. Judicael fut témoin, en 1153, de la fondation de l'abbaye de Lantenac, et en 1164 de la concession d'un droit de bouteillage à Saint-Martin de Josselin. Payen II, son fils, confirma et augmenta, en 1204, les dons faits par ses prédécesseurs à la Madeleine et prit part à la fondation de Saint-Aubin du Cormier en 1225. Eudon lui succéda en 1229, et recueillit probablement la grande seigneurie d'Elven ou de Largoet, et put contribuer, en 1260, à la fondation des Cordeliers de Vannes. Payen III, son fils, prit part, en 1275, au changement du bail en rachat, et reconnut, en 1294, devoir au Duc quatre chevaliers pour Largoet et un pour Malestroit. Géoffroy, mentionné dès 1309, défendit Auray pour Charles de Blois en 1341, se rallia à Jean de Montfort, et fut odieusement, décapité à Paris en 1343. Payen IV, son fils, recueillit l'héritage sanglant de sa famille, et périt en 1347 au siège de la Roche-Derrien, sans laisser de postérité. Jeanne, sa sœur, porta son nom et ses biens à Jean de Châteaugiron, seigneur d'Oudon, qui mourut en 1374. Ainsi finit la branche aînée des Malestroit. Mais déjà s'étaient formées quelques branches cadettes sous le nom d'Ermar, de Kervasy et de Portzmoguer, qui ont conservé jusqu'à nos jours les armes de la famille, à peu près intactes. Les armes de la branche aînée étaient : de gueules à plusieurs besants d'or. Le nombre et l'arrangement des besants ont beaucoup varié ; ces pièces ont été placées tantôt 3, 3, 3, tantôt 3, 3, 2, 1, souvent 4, 3, 2, 1, quelquefois 3, 2, 1, et même 2, 1, 2. Cette variété semble particulière à la maison de Malestroit ; de là sans doute la fameuse devise à double sens : Quœ numerat nummos non malestricta domus : la maison qui compte ses besants n'est pas de Malestroit ; ou bien : la maison qui compte ses écus n'est pas si mal à l'étroit. Les seigneurs de Malestroit furent ensuite : - 1374. Jean de Châteaugiron-Malestroit, contemporain de Clisson et de Jean IV, mort en 1394. - 1394. Jeanne de Châteaugiron-Malestroit, femme de Jean Raguenel, et en 1419 de Philippe de Vierville. - 14xx. Jean Raguenel de Malestroit, maréchal de Bretagne en 1448 et baron de Malestroit en 1451. - 1470. Françoise Raguenel de Malestroit, femme de Jean IV de Rieux, maréchal de Bretagne. - 1481. Françoise de Rieux, leur fille, mariée en 1486 à François de Laval de Châteaubriant. - 1532. Jean de Laval, seigneur de Châteaubriant de Malestroit, gouverneur de Bretagne, mort sans postérité. - 1543. Jean VIII d'Acigné, vicomte de Loyat, baron de Malestroit, seigneur de Fontenay, etc. - 1573. Judith d'Acigné, sa fille unique, mariée à Charles II de Cossé, comte de Brissac. - 1598. François de Cossé, duc de Brissac en 1621, lieutenant au gouvernement de Bretagne. - 1651. Louis de Cossé, duc de Brissac, pair de France, mort en 1661 à l'âge de 35 ans. - 1661. Henri-Albert de Cossé, duc de Brissac, pair de France, son fils, abandonna ses biens à ses créanciers en 1675. - 1682. Claude II de Lannion, gouverneur de Vannes et d'Auray, seigneur de Quinipily, acheta la baronnie en 1682 et la céda à son fils. - 1695. Pierre II, comte de Lannion, lieutenant général en 1702, gouverneur de Saint-Malo en 1710, mort en 1717. - 1717. Anne-Bretagne, comte de Lannion, baron de Malestroit, gouverneur de Vannes et d'Auray. - 1735. Hyacinthe-Gaétan, comte de Lannion, baron de Malestroit, gouverneur de Vannes et d'Auray. - 1764. Anne-Léon de Montmorency, prince de Luxembourg, baron de Malestroit, par acquisition. - 1770. Armand-Louis de Sérent, son gendre, marquis de Kerfily, baron de Malestroit, mort en 1822. La seigneurie de Malestroit, ancienne bannière, érigée en baronnie le 22 mai 1451, avait haute, moyenne et basse justice, et relevait directement de la sénéchaussée de Ploërmel. Son érection en baronnie lui donna le droit d'enclore la ville de murs, ce qui fut exécuté en 1463, comme on le verra plus loin. Sa juridiction, d'après un aveu de 1663, s'étendait dans les paroisses de Bohal, Saint-Marcel, Saint-Abraham, Missiriac, Caro, Réminiac, Augan, Tréal, Carentoir, Saint-Congard, Saint-Laurent, Pleucadeuc, Ruffiac et Sérent. Les officiers de la juridiction comprenaient un sénéchal, un lieutenant, un alloué, un procureur fiscal, un greffier... sans compter les avocats et les notaires. « Le 18ème jour de septembre 1631, N. et N. furent conduits par le bourreau de Rennes, des prisons de Malestroit jusques au lieu patibulaire de la baronnie, pour être attachés à la potence érigée tout exprès pour eux, où ils finirent la vie, en présence d'un nombre infini de peuple » (Joseph-Marie Le Mené) ;