Château de Sohier à Wellin

Château de Sohier (Wellin)
Catégorie : Monuments non religieux
Familles associées au lieu : de Daverdisse, de Ghenart, de Lamock de Botassart, de Baré de Comogne

Ancienne terre carolingienne ayant appartenu à l’abbaye de Stavelot, la seigneurie de Sohier passa d’abord entre les mains du comte de Laroche, qui la donna ensuite en fief au seigneur de Daverdisse. De la famille de Daverdisse, elle passa en 1473 à la famille de Ghenart par le mariage de Jeanne de Daverdisse, fille de Jean et de Marguerite de Noirefontaine, à Jacques de Ghenart. Leur fils Evrard puis leur petit-fils Jean suivirent. Ce dernier eut de son épouse, Marie d'Awen, 15 enfants, parmi lesquels Evrard de Ghenart, seigneur de Sohier.

En 1635, la seigneurie de Sohier faillit être saisie suite en raison des ennuis financiers de la famille et des dégradations occassionnées par le passage et le siège des troupes du maréchal de Châtillon. Trois générations plus tard, les finances familiales ne sont pas rétablies. Jean-Philippe de Ghenart avait épousé en 1698 Marguerite de Hamal, fille du sire de Blier.

Ensemble, ils ont une fille, Adrienne de Ghenart, qui apporta par mariage Sohier à la famille de Lamock, sires de Botassart. À la génération suivante, Louis-Félix de Lamock reprit le domaine, en plus des seigneuries qu'il tenait à Gros-Fays et à Botassart. Il sera le dernier seigneur féodal de Sohier. Le château connaît quelques dégradations lors de la Révolution française. Louis-Félix avait épousé la baronne Marie-Anne de Baring, dont il eu cinq enfants, parmi lesquels Charles de Lamock, mort célibataire, et Marie-Charlotte de Lamock, baronne de Baré de Comogne, et héritière de son frère. Son fils, le baron Lambert de Baré de Comogne, hérita à son tour et fit réaliser d'importantes transformations à Sohier à partir de 1866 : les douves sont comblées, réélavation du donjon, embellissements dans le goût néogothique... Le château demeurera entre les mains des Baré de Comogne jusqu’en 1902. Depuis lors, on ne dénombre pas moins de sept propriétaires successifs, jusqu'à Monsieur et Madame François Taeymans-Joosten, qui reprirent le château et entreprirent sa restauration à partir de 1995.

Le château très homogène malgré ses nombreuses restaurations, comprend quatre ailes égales dont les angles ouest sont occupés par deux tours rondes engagées sous poivrières à coyaux et hautes de trois niveaux. Cette aile de cinq travées monte comme le reste de la bâtisse sur deux niveaux, mais le corps central en légère avancée se voit exhaussé et comporter deux niveaux et demi sans oublier une lucarne axiale qui fait office de fronton. À l'angle nord-est on trouve un donjon carré dont les bases sont datées de 1616, mais dont l'usure provoqua sa disparition volontaire sous Lambert de Baré de Comogne. Ce dernier le fit relever en 1866. Les toitures sont couvertes d'ardoises, certaines sont mansardées. Après la Seconde Guerre mondiale, les décors du château furent allégés.