La Seigneurie de Boiséon fût érigée en comté au mois de mars 1619. Les lettres en furent vérifiées au Parlement au mois de juin 1619 en faveur de Pierre de Boiséon, seigneur de Coatnizan, vicomte de Dinan et de la Bellière, etc.
Le château de Boiséon a parmi ses dépendances un bois de haute futaie qui n'a pas moins de 12 à 15 hectares et qui vient border la route départementale de Morlaix à Lannion.
Ce château était magnifique et appartenait à Pierre de Boiséon, sieur de Coetnizan et baron de Kerouzéré, capitaine royaliste, sous la ligue, et gouverneur de Morlaix au nom d'Henri IV. Le château de Kerouzéré et celui de Boyséon ayant été démolis par les Ligueurs, Henri IV donna à Pierre de Boyséon 45,000 écus pour l'indemniser de ses pertes, mais il n'y eut malheureusement que le château de Kerouzéré en Sibiril, qui fut rebâti. Celui du Boiséon ne le fut que plus tard par le petit fils de Pierre, Hercules de Boiséon, qui n'en construisit que la partie basse.
Ce château est encore dans le même état aujourd'hui, et, au milieu des constructions, poussent des arbres de haute futaie. Des thermes ou bains romains sont aussi construits auprès du château et on y remarque encore les enfoncements ou niches où l'on mettait les statues qui les décoraient habituellement.
Trois étangs magnifiques ornent cette belle propriété qui fut saisie, vendue avec plusieurs autres aux Requêtes du Palais à Vannes sur messire Hercule-François de Boyséon à la requête de MM. de Gondy de Retz, devenus créanciers de la maison de Boiséon, pour satisfaire à la créance qui leur était due pour un compte de tutelle. Le marquis de Kergroadez en demeura adjudicataire suivant contrat du 17 septembre 1682. Cette terre fut ensuite revendue par le marquis de Kergroadez par contrat du 23 août 1695 à Guillaume Méliès, écuyer, conseiller-secrétaire du Roy, maison et couronne de France, audiencier à la chancellerie servant près la Cour des Aides de Guyenne et à dame Françoise Blanchard, son épouse ; elle a été transmise ensuite par alliance en 1701 aux Léon de Tréverret, en 1727 aux le Forestier et enfin en 1790 aux du Dresnay, de Kersauson et de Pluvié.
La terre de Boiséon fut de nouveau érigée en comté en faveur de Guillaume Héliès par lettres patentes du Roi sur une feuille de vélin revêtue du grand sceau du Roi à lac de soie rouge et verte. Lesdites lettres datées du mois de mai 1698. De notre règne le 50me signé Louis, sur le repli.
Source : Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Volume 30