Tempio Malatestiano à Rimini

Cattedrale di Santa Colomba

Duomo di Rimini

Tempio Malatestiano (Rimini)
Catégorie : Monuments religieux
Période d'existence : ca 1257 -

Le temple Malatesta ou temple de Malatesta (en italien : Tempio Malatestiano) est le nom communément donné à la cathédrale de Rimini, portant le titre de Santa Colomba. Il abrite les tombeaux de la famille de Sigismond Malatesta.

Une première église bénédictineSanta Maria in Trivio, existait dès le ixe siècle. Elle fut remplacée au xiie siècle par l’église conventuelle San Francesco (dédiée à saint François) de style gothique.

Au xve siècleSigismond Malatesta (1417-1468), condottiere et seigneur de Rimini, décida de reconstruire l'église San Francesco, et d‘en dans laquelle son enterrés ses ancêtres mais qui ne convient plus à sa volonté de grandeur1 pour en faire un véritable mausolée dédié à sa dynastie. « L’agrandissement des chapelles votives n’était pas suffisant : une grande chapelle, dédiée à saint Sigismond, fut prévue, à la fin de 1447, et, finalement, le renouvellement entier de l’édifice, pour lequel Malatesta demanda au pape Nicolas V l'assistance d'Alberti2.» A ce moment, l'architecte humaniste a encore peu construit. Il transforma la vieille église gothique en un manifeste de l'art nouveau. Il se tourne résolument vers l'art romain marqué par un idéal de beauté abstraite, une harmonie fondée sur la croyance en l'équilibre, la rationalité et la confiance de soi. Les épigraphes grecques gravées sur les flancs du bâtiment affirment que l'église est dédiée à Dieu et à la cité, alors que dans les fait, elle est l'oeuvre d'un prince et de son architecte1Matteo de' Pasti réalisa pour l’occasion une médaille qui montre l'état final du projet d'Alberti.

Le plan d'Alberti est à une nef unique et huit chapelles. C'est Matteo de' Pasti, enlumineur et médailliste, qui fut chargé du chantier en qualité d'architecte, tandis qu'Agostino di Duccio, florentin banni depuis 1441, vint de Venise en 1449 pour s'occuper de la sculpture1.

Agostino di Duccio et Matteo de' Pasti collaborèrent pour la réalisation du décor, inspiré par les humanistes Basino da Parma et Roberto Valturio. Malatesta ramena d'une expédition menée contre Mistra la dépouille de Gemiste Pléthon, qui semble avoir inspiré quelques-uns des mystères antiques du temple Malatesta. Il lui donna une sépulture dans une des niches latérales du temple.

Sigismond Malatesta avait prévu que son sarcophage devait reposer dans cette église en forme de temple, peut-être prévu à l'origine en son centre. Il voulu réunir en ce lieu les formes les plus modernes de l'art et de la culture humaniste pour célébrer sa propre gloire. Une inscription sur la façade indique que le bâtiment est un ex-voto en action de grâce pour les succès militaires remportés en 14481.

La glorification profane et la dévotion y sont étroitement liées, les statues de saints nombreuses et les tombes dans le goût de l'époque. Le décor sculpté mêle les images pieuses aux figures héraldiques et aux motifs décoratifs et didactiques. Les armes et les emblèmes des Malatesta, l'éléphant et le rose-cruciforme, y sont répétées plus de 500 fois.

Le pape Pie II condamna le mélange de thèmes religieux et de thèmes empruntés à l'Antiquité et à la mythologie, dans ses Commentaires. Pour lui, le nouvel édifice était « rempli d'œuvres païennes au point qu'il semblait moins une église chrétienne que le temple d'infidèles adorant le démon3. »

A partir de 1456, la situation de Sigismond Malatesta devient difficile. Il est isolé politiquement et sans condotta, donc sans ressources. Le chantier du temple se poursuit jusqu'en 1460, quand Sigismond est contraint de l'abandonner. Les artistes se dispersent et beaucoup partent à Urbino1.

La mort de Sigismond Malatesta, survenue le , entraîna l’arrêt définitif des travaux. L’immense coupole sur nervures inspirée de celle de Brunelleschi à Santa Maria del Flore de Florence qui était prévu à la croisée du transept1 ne fut jamais construite, pas plus que le transept. Le programme iconographique resta inachevé.

Pendant ses dix années de règne, Roberto Malatesta, le fils de Sigismond, essaie d'achever le Temple. Quand il meurt en 1482, le pape le fait enterrer à Saint-Pierre-de-Rome, loin du mausolée familial qui n'abrite en fait que quelques tombes qui témoignent de la gloire éphémère des Malatesta1.

Les Chapelles:

À droite (par rapport à l'entrée) :

  • La chapelle de saint Sigismond (Cappella di San Sigismondo) ;
  • La chapelle de saint Michel Archange (Cappella di San Michele Arcangelo). Elle contient le tombeau d'Iseult des Actes ;
  • La chapelle des Planètes (Cappella dei Pianeti). Les piliers ont été décorés par Agostino da Duccio. Il a représenté des sujets mythologiques, comme le dieu Mars brandissant son épée et son bouclier, ou Vénus sur un char tiré par deux cygnes4

À gauche (par rapport à l'entrée) :

  • La chapelle des Martyrs (Cappella dei Martiri). Elle contient une Pietà en albâtre du début du Quattrocento ;
  • La chapelle des Morts (Cappella dei Caduti) ;
  • La chapelle de San Gaudenzo (Cappella di San Gaudenzo). San Gaudenzo est le saint patron de la ville de Rimini. Son reliquaire en argent a été offert à la cathédrale par le Pape Pie IX ;
  • La chapelle de Saint Joseph (Cappella di San Giuseppe) ;
  • La chapelle du Saint Sacrement (Cappella del SS. Sacramento).