Portrait de Antoine de Lévézou de Vézins (1845 - 1870)

Antoine de Lévézou de Vézins

Antoine Dieudonné Charles Louis
Blason de la famille de Lévézou de Vézins
  • Né le 1er mai 1845 à Paris
  • Tué le 17 août 1870 à Rezonville, à l'âge de 25 ans
  • Sépulture en 1871 à Caylus

Parents

Occupations

  • lieutenant au 93e régiment d'infanterie de ligne (6e corps d'armée)

Notes

Le lieutenant de Lévézou de Vezins, un des plus beaux officiers de l'armée, était profondément royaliste ; jamais, pour rien au monde, on ne lui eût fait chanter au régiment la Marseillaise. Le 16 aout, il commandait sa compagnie car son capitaine remplissait les fonctions de major et le colonel avait fait rester ce dernier en arrière avec les bagages et le convoi. Dans cette situation, de Vézins eut cette conscience de se dire qu'après tout on doit, à certains moments, mettre tout en œuvre pour tirer de ses hommes le summum de l'entrain et du dévouement. Aussi, loyalement convaincu qu'un chant partriotique comme la Marseillaise a toujours un certain effet sur le cœur du soldat, il se mit à entonner à pleine voix, en marche, le sabre haut, le premier couplet de cet hymne. À peine achève-t-il ce couplet qu'il tombe, la jambe fracassée par un éclat d'obus. Il essaie de se soulever, mais presqu'aussitôt il est frappé par une balle à la tête et par une seconde en pleine poitrine. Ses soldats se précipitent et veulent l'emporter à l'ambulance : "non, non, mes amis leur dit-il, ne quittez pas vos rangs, j'ai peu d'instants à vivre". Son sergent major Morel s'approche et lui demande ses ordres : "Morel, lui dit le mourant, ne vous occupez pas de moi ; c'est à vous que revient le commandement de la compagnie, puisqu'il n'y a plus d'officiers. Prenez le et marchez à l'ennemi, mais avant je vous prie de recevoir cette montre et cet anneau. Vous remettrez l'un et l'autre à ma mère et vous lui direz que je meurs en soldat et en chrétien." Le pauvre Morel, qui pleurait à chaudes larmes, serra une dernière fois la main à son officier et reçut les objets qu'au retour de la captivité, il remit religieusement à Madame de Lévézou de Vézins.