Launus de Déols

seigneur de Déols
  • Né vers 860
  • Décédé après 900

Parents

Famille

Notes

La dynastie des Déols

Sous le règne des capétiens, la dynastie des Princes de Déols va connaître son apogée puis son extinction. Raoul le Large, fils d'Ebbe l'Ancien, fortifie en effet la ville préexistante de Châteauroux, lui donne son nom, Château Raoul, et en fait la capitale de sa principauté, abandonnant l'ancien bourg de Déols à l'abbaye fondée par ses ancêtres. Mais en 1176, Raoul VI, dernier sire de Déols, meurt au retour des croisades. Sa fille unique Denise devient maîtresse d'un domaine immense. Or en 1100, le Vicomte de Bourges, Eudes ARPIN, partant en croisade, avait vendu sa ville au roi de France, qui dès lors s'était implanté directement dans le Haut Berry, tandis que le Bas Berry restait fidèle à son seigneur d'Aquitaine, Duc de Normandie et Roi d'Angleterre. L'héritage des Princes de Déols, en l'absence de successeur mâle, devint de fait l'enjeu d'une lutte d'influence opposant Philippe-Auguste et Henri II, Roi d'Angleterre. Ce dernier désireux d'étendre son autorité sur les provinces centrales du royaume, se présenta comme le protecteur naturel de sa jeune nièce orpheline. Secondé par son fils Richard Coeur de Lion, alors Comte de Poitiers, il s'empara des villes de Châteauroux et de Déols, puis répartit sa garnison sur l'ensemble de la principauté (exception faite de Boussac et Châteaumeillant) ; d'où les nombreux châteaux fortifiés bordant les principales vallées - comme à Châtillon-sur-Indre ou à Châteaubrun sur Creuse - et celles de moindre importance - la vallée de la Bouzanne à Tendu ou la vallée de l'Anglin à Château Guillaume par exemple -, ainsi que de nombreuses forteresses contrôlant les routes comme à Brosse ou dominant les villes comme la célèbre Tour Blanche à Issoudun. Philippe-Auguste ne puit rester sans réagir devant cette avancée anglaise, aussi prétextant le refus du serment d'hommage que lui devait Richard pour son comté de Poitou, marcha-t-il sur le Bas Berry à la tête d'une puissante armée. Issoudun et Graçay furent conquises et Châteauroux fut assiégée. Mais avant que les deux armées ne s'affrontent, une trêve fut trouvée avec l'aide des émissaires du Pape. Philippe se vit contraint de se retirer, mais Issoudun resta en sa possession comme garantie des promesses faites par le Roi d'Angleterre. Cette trêve fut de courte durée. En 1189, la rumeur du prochain mariage de Denise de Déols et d'André de Chauvigny, un Baron du Poitou dévoué aux Anglais, amena Philippe-Auguste à trouver un nouveau prétexte pour envahir le Bas Berry. En l'occurrence, il prétexta une expédition de Richard dans le Midi contraire au texte du traité. Profitant de l'effet de surprise, il s'empara de toute la province et pénétra même en Auvergne, menaçant les possessions anglaises de l'Ouest et du Midi. Toutefois, Philippe-Auguste moins heureux sur d'autres champs de bataille dut accepter de Henri mourant un traité ratifié ensuite par Richard, traité au terme duquel Philippe ne conservait qu'Issoudun et Graçay. Six ans plus tard la saga se poursuivit, avec une nouvelle intervention de Philippe-Auguste venu au secours du Bas Berry, pillé par Mercadier, routier à la solde de Richard. Une autre convention fut signée, en vertu de laquelle le Roi d'Angleterre consentit à rendre hommage au Roi de France comme Comte de Poitou. En contrepartie, la principauté de Déols resta sous la domination de Richard en sa qualité de Duc d'Aquitaine et les villes d'Issoudun et de Graçay lui furent rendues.

En marge de cette période de troubles et de rivalité anglo-française, Denise de Déols épousa le baron de Chauvigny, qui engendra une nouvelle dynastie, celle des Comptes de Châteauroux, titre emprunté à la capitale de leur baronnie. Comme cela avait été le cas pour les Princes de Déols, durant trois siècles, de 1189 à 1505, l'histoire du Bas Berry va être étroitement liée aux exploits et infortunes de la famille de Champigny, qui va échapper peu à peu à la sphère d'influence de l'Angleterre pour affirmer sa loyauté à la couronne française. Le XIII siècle se distingua des siècles passés et de ceux à venir par un retour à une certaine quiétude. Le seul fait notable consista en l'affranchissement de l'ensemble des communes du Bas Berry, en commençant par Châteauroux, à partir de 1208.