Jean Gibon , 3e du nom , écuyer, seigneur du Grisso , Menguyo et autres lieux , qualifié monseigneur dans les lettres qui lui furent écrites par des gentilshommes de la province , servit dans les guerres de son temps , ainsi qu'on le voit par deux montres des années 1478 et 1485; fut fait deux fois prisonnier, et eut son château du Grisso brûlé, et les tours en furent abattues : il fut ensuite successivement procureur-général des comptes, maître des requêtes de la duchesse Anne de Bretagne, sénéchal d'Auray et de Vannes , charges qui n'étaient possédées que par des personnes de la plus haute distinction, et dont la dernière donnait le droit de convoquer la noblesse et d'en passer les revues. Il jouit de l'estime particulière de cette princesse , à laquelle il rendit de grands services dans les diverses ambassades où elle l'envoya , d'abord auprès de Maximilien , roi des Romains , pour traiter de son mariage avec ce prince, et l'informer de la prise de Nantes par le roi Charles VIII. On lit, dans une ancienne chronique bretonne, que Maximilien, ayant demandé à Jean Gibon de lui faire le portrait de la duchesse Anne , et s'il était vrai qu'elle fût un peu clochette, il lui avait répondu : Oui, elle est vraiment un peu clochette; mais elle est très-blanchette, et elle a dans son corset moult trésors bien durets. Elle l'envoya ensuite vers Henri VII, roi d'Angleterre, pour lui demander du secours. C'est de ce dernier prince qu'il obtint, l'an sixième de son règne, un passeport pour lui et douze personnes de sa suite. Il reçut en don, le 3 avril 1489, tous les meubles et héritages qu^ avaient été confisqués sur Guillaume de Kergoet. Après le mariage de Charles VIII avec la duchesse Anne, il fut confirmé, par lettres du 19 avril 1498 et 29 décembre 1499, dans I» charge de sénéchal d'Auray et de Vannes. 11 fit cession , le mai , à Jeanne Gibon , sa sœur, et à Jean Chainel, seigneur de Kerguenhonant, son mari, du manoir et métairie de Talenhay, situe's dans la paroisse de Baud, pour l'assiette de la rente qu'il leur avait promise par leur contrat de mariage; assigna, conjointement avec Jeanne de Fresnay , sa femme , par un acte en forme de partage, du 6 août de la même année, à Jeanne Gibon, leur fille aînée , la terre et seigneurie des Forges , que Jean de Fresnay, chevalier et seigneur de Lezot et de Quinhoet, frère de ladite- Jeanne , avait donnée à cette dernière, par accord du 28 mars 147^, pour sa portion dans les successions de Guillaume de Fresnay et de Jeanne Perrien , ses père et mère; et le 13 mai 15oo , constitua en dot à Michelle Gibon, leur autre fille, la somme de 400 liv. et 40 liv. de rente , pour ce qui leur revenait sur leurs successions , suivant rassise du comte Geoffroy.