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Catherine Marie Faesch

  • Née le 14 novembre 1758 à Bâle
  • Décédée après le 31 mars 1806

Parents

Famille

  • Mariée le 1er mars 1794 à Paris, avec Antoine Baudecourt (1769 - 1815), commissaire des guerres, banquier à Paris

Notes

Source : https://www.alsace-histoire.org/netdba/kornmann/

Fille de Jean Faesch, marchand et membre du Grand Sénat de Bâle, et d’Adrienne Élisabeth de Hoy. Marié en 1ères noces le 6 juin 1774 à Bâle avec Guillaume Kornmann (né le 21 novembre 1741 à Strasbourg, Temple-Neuf), négociant et banquier. Trois enfants du 1er lit :  Adélaïde Philippine (1776), Auguste Frédéric (1779), Aérienne Rosine (1782). Elle acquit gratuitement le droit de bourgeoisie à Strasbourg le 26 septembre 1774. Son mari était alors membre des XXI à Strasbourg (il avait été élève au Gymnase en 1748 et étudiant en philosophie en 1756). Il fut membre des XV de 1781 à 1784. La séparation de corps et de biens entre les deux époux fut suivie du divorce prononcé à Paris le 3 août 1793 en vertu de la loi du 20 septembre 1792. Après avoir donné naissance à ses trois enfants, Catherine Marie Faesch se remaria le 1er mars 1794 à Paris avec Antoine Jean Job Baudecourt. Au moment du remariage, la fortune de l’épouse est évaluée à 400.000 livres « constituées en majeure partie de créances mobilières ». Le contrat du premier mariage, signé à Bâle le 22 mars 1774, stipula entre autres que le père du marié assurerait à celui-ci un revenu annuel de 12 000 livres et lui fournirait le ménage. La communauté de biens était réduite aux acquêts. L’arrêt du Conseil d’État du roi du 30 août 1782, rendu au moment de la faillite des deux frères Kornmann, fournit quelques renseignements sur leurs affaires. Ils étaient propriétaires de deux comptoirs bancaires : l’un, établi à Paris, était dirigé par Frédéric Pierre Kornmann, sous la raison sociale Kornmann et Cie; l’autre se trouvait à Strasbourg et était géré par G. Kornmann et Thomas Wachter sous la raison Kornmann Frères et Cie. Les deux frères avaient hérité ces deux comptoirs de leur père Guillaume Kornmann et de leur oncle Jean-Philippe Kornmann. Ils ont joué un rôle capital dans les affaires financières de la monarchie. Leur « banque fameuse depuis un siècle » comptait parmi ses clients Monsieur, frère du roi. « Les investissements dans la construction de l’hôpital royal des Quinze-Vingt réunis à d’autres opérations commerciales portèrent peu à peu la masse à des sommes considérables. L’attention du public a ainsi été fixée et a attaqué leur crédit. D’où la nécessité de suspendre leurs paiements. » Un rapport, daté de janvier 1783, nous apprend en outre que l’entreprise de l’hôpital des Quinze-Vingt a poussé les associés Kornmann à emprunter plus de 700 000 livres, ce qui a miné le crédit des deux maisons. Antérieurement, est-il dit, les Kornmann disposaient de trois millions de livres et la renommée de leurs crédits était très grande, y compris à l’étranger. La confiance qu’inspirait la banque Kornmann explique aussi pourquoi le Magistrat de Strasbourg la chargea en 1780 du « maniement gratuit des deniers de Strasbourg à Paris », soit pour payer les rentes que la ville de Strasbourg devait y régler, soit pour y encaisser ce qu’elle aurait à y percevoir. En d’autres termes, la maison Kornmann de Paris administrait les fonds de la ville de Strasbourg dans la capitale. Lorsque le bruit de la faillite se répandit à Strasbourg (7 décembre 1782), le Magistrat entama une procédure d’exclusion de G. Kornmann, le premier en tant que membre du Conseil des XV, pour préserver l’honorabilité de celui-ci (3 mars 1783). Le montant des fonds de la société Kornmann se chiffrait à 1 900 661 livres (août 1782), somme qui « a disparu en grande partie et n’existe plus que sur le papier ». Les dettes de la société s’élèveraient à 1 616 083 livres ! À la même époque, la fortune de Frédéric Pierre Kornmann, gérant de la maison parisienne, fut évaluée à 876 258 livres. La société devait limiter ses affaires « aux opérations de banque et de commerce » et les sociétaires s’imposaient de se concerter et d’agir en tous points en bons et fidèles associés et employer constamment les fonds pour les biens du commerce. On proposa à G. Kornmann de démissionner dans les quinze jours, sinon ses fonctions de XV seraient déclarées vacantes d’office, mais il avait des protecteurs efficaces à Paris. Intervint entre autres en sa faveur la comtesse Marie Thérèse d’Artois, qui écrivit de Versailles au Magistrat de Strasbourg, priant celui-ci de différer toute décision « jusqu’à ce qu’il soit prouvé qu’il n’a pas rempli ses engagements ». Une lettre du préteur royal du 19 avril 1783 va dans le même sens : le préteur demande au Magistrat d’attendre la décision du marquis de Ségur, secrétaire d’état de la Guerre.

À ce qui précède, il faut ajouter que l’entente ne régnait pas entre les époux Kornmann-Faesch. L’épouse était orpheline lorsqu’on la maria à 15 ans en 1774 à « un homme dont elle ne connaissait ni l’humeur, ni le caractère ; l’événement justifia qu’elle avait été trompée en voulant faire son bien ». Pourtant elle avait apporté une dot de 350 000 livres. Son mari est dépeint sous les traits les plus affreux : « santé débile, physique cacochyme, caractère dissimulé et froidement méchant » … « il n’est sorte de rigueurs et d’outrages » qu’il a fait subir à son épouse « chaque jour depuis leur union » alors que son épouse « n’apportait que plus de douceur pour empêcher les fureurs et les emportements ». « La cupidité et l’ambition la plus démesurée [étaient] les deux grands mobiles de ses actions. » « Strasbourg et Spa [Belgique] ont été successivement témoins de tout ce qu’elle eut à souffrir des bizarres caprices de la méchanceté réfléchie de son mari. » Celui-ci, après lui avoir reproché l’infidélité, l’installa dans « une maison de force » sise à Paris, rue Bellefonds, tenue par deux dames Lacour et Douay. En désespoir de cause, la vie commune étant devenue impossible et pour préserver sa dot dans l’intérêt de ses enfants, l’épouse demanda en 1782 la séparation de corps et de biens au tribunal du Châtelet, ce que son mari refusa. Daudet de Jossan, fils du directeur des greniers à sel de la ville de Strasbourg et syndic royal adjoint, l’y aurait poussée (lettre de G. Kornmann au préteur royal du 20 décembre 1781). En tant que bourgeois protestant de Strasbourg, Guillaume Kornmann obtint que le procès fût porté devant la chambre matrimoniale de cette ville (arrêté du Conseil d’État du 11 novembre 1783), car il considérait Paris comme « une simple résidence, purement relative à l’exercice d’une banque dont il a été obligé de se charger au décès de son oncle ». À la séparation de corps et à un non-lieu du tribunal du Châtelet du 2 avril 1789 concernant l’accusation d’adultère, suivit, en 1793, le divorce et le remariage. Le procès en adultère fournit à Guillaume Kornmann la matière de déclarations moralistes enflammées contre l’Ancien Régime. Dans une série de pamphlets, Nicolas Bergasse, ami de Guillaume Kornmann, dépeint Mme Kornmann « cachée dans ses nids d’amour » tandis que son ami « souffre comme un martyr archétypadu despotisme ». Guillaume Kornmann était co-fondateur avec Nicolas Bergasse, avocat philosophe, de la société de l’Harmonie universelle dont Guillaume était trésorier et que les deux amis s’étaient temporairement attachés aux « baquets » de Mesmer (1782), militant pour le magnétisme.

Archives municipales de Strasbourg. Mémoire sur une question d’adultère, de séduction et de diffamation pour le sieur Kornmann contre la dame Kornmann son épouse..., 1787 ; Nouvelles observations pour le Sr Kornmann contre M. Lenoir, chez Gallande, 1787 ; N. Bergasse, Observations du sieur Bergasse dans la cause du sieur Kornmann, 1789 ; H. Lüthy, La banque protestante en France de la Révocation de l’Édit de Nantes à la Révolution, Paris, I. Dispersion et regroupement (1685-1730), 1959 ; II. De la banque aux finances (1730-1794), 1961.

Mariage le 11 Ventôse An II.

Contrat de mariage du 26 germinal An II, par devant Me Joseph François MATHIEU de HEUDOLSHEIM (= 15 avril 1794). Non communauté de biens.