Le journal Ouest-Éclair décrit ainsi le manoir de Kersaliou et la famille de Kersaintgilly au XVIIe siècle :
« À cette époque vivait, entre Saint-Pol et Roscoff, au charmant petit manoir de Kersaliou, si curieux type d'habitation rurale du XVIe siècle, avec son portail fortifié, son échauguette et sa cour hermétiquement close, une vieille dame appelée Julienne de La Roche, laquelle était veuve de Pierre de Kersaintgilly, écuyer, seigneur de Kersaliou, La Boixière et autres lieux. (...) Douze enfants, huit garçons et quatre filles, formaient encore une glorieuse couronne à ses cheveux blancs. (...) En 1662, ses quatre fils ecclésiastiques, savoir le capucin, le jacobin et les deux prêtres dirent leur messe en même temps à quatre autels de la paroisse, ses quatre fils séculiers leur servant la messe[6]. »
Les fils de ce couple furent[6] :
- Rodolphe de Kersaintgilly (1610-1684), l'aîné, seigneur de Kersaliou après son père.
- Jean de Kersaintgilly, capucin au couvent de Roscoff
- Hervé de Kersaintgilly (1612-1667), sieur de Kergadiou, fut longtemps la terreur des Corsaires ottomans de la Méditerranée, avant d'orienter ses voiles vers Madagascar et l'Île Bourbon où il fonda la ville de Saint-Paul (du nom de son bateau, lui-même inspiré par sa ville natale) devenue la Réunion en 1793. Il mourut à Fort-Dauphin en 1667. Une rue de Fort-Dauphin portait son nom à l'époque coloniale.
- Hamon Pierre de Kersaintgilly (1615-1684), sieur de Prathir.
- Pierre de Kersaintgilly (1618-1680), sieur de la Villejegu, servit dans la compagnie du cardinal Mazarin contre les Frondeurs et les Espagnols avant de devenir magistrat à Lanmeur ; il se maria avec Louise Noblet, nièce d'Albert Le Grand.
- Prigent de Kersaintgilly (1628-1698), prêtre, fut recteur de Cléder.
- Jacques de Kersantgilly (né en 1621), dominicain au couvent des Jacobins de Morlaix, tomba aux mains des pirates barbaresquesen 1665 alors qu'il se rendait par mer au Portugal. Ceux-ci le traitèrent avec cruauté, exigeant une rançon de 50 000 livres. Anne d'Autriche offrit 12 000 livres, les États de Bretagne votèrent également 12 000 livres et les Dominicains, par leurs quêtes, se procurèrent le surplus. Mais le malheureux moine avait déjà succombé à ses bourreaux.
- Joseph de Kersaintgilly, prêtre, fut recteur d'importantes paroisses léonardes comme Plouvien et Plourin.