Joseph Seriziat

Parents

Famille

Occupations

  • agent principal chargé des subsistances
  • commerçant en grains
  • maquignon

Notes

Il eut apparemment des histoires d'argent avec sa famille et sa belle famille au point qu'un livret fut écrit sur le sujet.

 

Joseph Sériziat est de ces individus que les bouleversements nés de la Révolution ont servis. D’après les rapports de police, sa fortune était « médiocre » avant la Révolution. De fait, les dernières années du dix-huitième siècle et les premières du dix-neuvième siècle sont celles de l’ascension sociale du personnage. Il est tenu, en 1811, pour un « ancien marchand de blé, assez riche, sans instruction, peu considéré et peu capable » par le préfet Bondy, ce qui révèle les limites de la politique d’amalgame.

En fait, c’est une fratrie que les événements transforment. Maçons issus d’une famille de modestes entrepreneurs, les frères Sériziat penchent du côté des idées nouvelles. Le frère cadet, Charles (1756-1802), se montre chaud partisan des idées révolutionnaires et participe activement à la mise sur pied du premier bataillon de volontaires du département de Rhôneet-Loire. Il s’y distingue suffisamment pour accéder au grade de général de brigade le 1er février 1793. Tentant vainement d’éviter l’affrontement qui oppose Lyon insurgée à la Convention, il est arrêté puis emprisonné pendant plusieurs mois après le siège. Après la Terreur, il retrouve Lyon en même temps que des responsabilités au sein de la Garde nationale au sein de laquelle il participe à la répression visant les jacobins. C’est à la faveur du Consulat qu’il est réintégré dans son grade de général. Il est à Marengo puis muté à l’armée d’Orient. Envoyé en 1802 en Guadeloupe, il y contracte la fièvre jaune qui cause son décès. Un autre frère, Jean-Marie, s’engage, lui, au sein des armées devenues républicaines et trouve la mort en Vendée en 1793. 

Joseph Sériziat épouse, en 1778, Étiennette Morel, une fille du contrôleur des guerres, Jacques Morel. Il est membre de la franc-maçonnerie (il fait encore partie de la loge Isis sous l’Empire) et exerce successivement plusieurs métiers avant de devenir aubergiste à l’enseigne du Chapeau rouge, à Vaise, et d’accéder à une certaine aisance. Il est fait administrateur du district de Lyon (15 octobre – 3 novembre 1791) avant d’être élu juge de paix du canton de Vaise en août 1792. Discret sous la Terreur, il le demeure après Thermidor même s’il participe aux achats de subsistances de la ville pendant la crise économique de 1795. Il se rallie finalement au Consulat. L’Empire fait de lui le président de l’Assemblée du canton de Vaise et un conseiller municipal de Lyon à compter de 1808 en remplacement de Rivoire, démissionnaire. Il joue un rôle important au sein de cette dernière institution et ce, jusqu’à la fin de l’Empire ce qui témoigne sans doute de son attachement au régime qui incarne sa réussite. C’est pourtant en vain qu’il sollicite la légion d’honneur. Joseph Sériziat a assisté à 104 séances du conseil municipal de la ville de Lyon de 1808 à 1815. Il abandonne sa carrière politique au retour des Bourbons. Son patrimoine s’accroît de manière sensible sous la Révolution consécutivement à l’acquisition de biens nationaux de première et de seconde origines. Il achète un pré à Collonges au Mont d’Or pour 4 600 livres le 18 avril 1791, le cinquième lot du domaine de Roye à Fontaines (total estimé à 133 241 livres) le 8 février 1793, une maison à Vaise pour 1 408 000 livres le 23 fructidor an III (9 septembre 1795) et, enfin, le Claustral à Fontaines pour 47 200 livres, le 29 messidor an IV (17 juillet 1796). Septième des trente, il paie 5 672 francs de contributions en l’an XIII. Il déclare 8 000 francs de revenus annuels en 1815. À sa mort, en 1829, Joseph Sériziat laisse un ensemble de biens immobiliers situés sur la commune de Saint Didier au Mont d’Or et constituant pour l’essentiel le domaine de Fromente, son château et ses près de quinze hectares de dépendances soit un patrimoine estimé à 91 200 francs auquel il faut ajouter 16 412,30 francs de biens meubles. Il s’est évidemment dessaisi de l’essentiel de son patrimoine au profit de ses enfants. Ses neuf enfants font de Joseph Sériziat l’édile le plus prolifique. Malheureusement, chacun des quatre premiers rejetons meurt jeune : Jeanne-Marie (1778-1779), Pierre (1779), Gaspard-Claude-Antoine (1780-1781), Catherine (1781-1782). Trois de ses filles, Marie (1782-?), Jeanne (1785-?) et Victoire-Élisa-Joséphine (1810-?) épousent des négociants. Son unique fils vivant, Pierre-Marie (1786-?), est négociant à Lyon de l’an XIII à 1832. Il est franc-maçon, membre de la loge Isis. Sous l’Empire, Il sert comme capitaine dans la cavalerie de la Garde nationale. En 1812, il devient adjoint au maire de Collonges. De manière significative, sa carrière politique reprend sous la monarchie de Juillet. Il est conseiller municipal à Lyon en 1832 puis adjoint au maire de cette même ville en 1839.