Mort en déportation : parcours
Déporté depuis Compiègne le 6/04/1944 à destination de Mauthausen, matricule 61934 à Mauthausen, affecté le 06/12/1944 en kommando de travail au chantier de Güsen pour installer des usines souterraines d'armement - citation dans le "Livre Mémorial des Déportés de France" de la F.M.D. Tome 2 à P 359
Témoignage d'un jeune co-détenu en sa compagnie. Ce jeune déporté ayant survécu aux tortures du sinistre camp de Monthausen adressa à Mme Beaussier une lettre qui relate, l'effroyable existence de ces malheureux dont André Beaussier qui n'en revint pas :
« Au rassemblement, 780 camarades doivent passer par une seule porte en une minute environ. Avec des tuyaux de caoutchouc pleins de sable ou des manches de pelles, les kapos tapent,t sur tout le monde qui se bouscule. Oh ! Les derniers... !
Parler d'aller à l'infirmerie équivaut à une condamnation à mort. Nous avons vu un remède employé par les S.S : un wagonnet plein d'eau. Un jeune juif de 18 ans a la diarrhée ; on le plonge dans cette eau. Il se débat, on l'assomme à l'aide d'une pelle ; au bout de 10 minutes c'est fini.
Au 1er janvier, désinfection du camp. 15 000 prisonniers sont parqués dans 4 « blocks ». Impossible de remuer. Le lendemain, 1 250 « maigres » sont mis à part... Piqûres, noyades, strangulation, coups sur la tête... On les entasse ensuite dans un coin du camp. En trois journées, 1 910 victimes... »
Beaussier avait été affecté à la firme électrique et travaillait dans une usine souterraine. Quand il fut épuisé, qu'il ne put plus marcher, comme il fallait tenir à tout prix (les Russes approchaient, on sentait venir la fin), ses camarades lui laissèrent le travail le plus facile, l'inspection des moteurs. Il pouvait rester assis une heure de temps à autre...
Et puis un jour, à force de souffrance, il alla à la visite. Il repartit le lendemain pour le camp... Depuis ses camarades n'eurent plus de nouvelles (R. Nivert « Il y a 25 ans – Janvier 1970)