LES TRÉPASSÉS DU SIÈGE D'ORLÉANS 1428-1-429 Par M. le chanoine Th. COCHARD
"Pendant la première moitié du mois de mars, les Anglais étant occupés à construire leur bastille de Saint-Loup, et les Français préoccupés de l'attente de leur libératrice, il n'y eut ni escarmouches, ni canonnades. Orléans eut cependant à déplorer la mort d'un de ses défenseurs. Dans la nuit du 16 au 17 mars, mourait « de mort naturelle », en son hôtel, le prévôt de la ville, ALAIN DU BEY. Il succombait aux suites des fatigues subies, en pourvoyant à la défense et aux approvisionnements de la place. Pour une place assiégée et affamée, c'était vraiment combattre. « Ceulx de la ville furent moult dolens », parce que, dans ses délicates fonctions, « il gardait toujours bien justice ». Mais, avant de trépasser» ce magistrat, aussi probe qu'intègre, eut la consolation de penser que ses efforts pour sauvegarder Orléans ne seraient pas inutiles : et, s'il eût vécu deux jours de plus, il aurait appris que l'heure de la délivrance était proche. En effet, le 19 mars, « la veille de Pasques fleuries », de Villars, de Chabannes et du Tillay, envoyés à Chinon par le Bâtard d'Orléans, rentraient à Orléans, et rapportaient au peuple assemblé et avide de les entendre, qu'ils avaient vu la Pucelle ; qu'elle se disait envoyée de Dieu « pour donner secours aux bonnes gens d'Orléans » ; et que le roi lui confierait une armée, dès que le Parlement de Poitiers se serait prononcé sur la réalité de sa mission."