Portrait de Henri de Saint-Nectaire (1573 - 1662)
Blason de la famille de Saint-Nectaire alias Senneterre

Parents

Famille

Occupations

Distinctions

  • chevalier de l'ordre du Saint-Esprit (1633)

Notes

Lieutenant général au Gouvernement de Champagne, Envoyé en ambassade en Savoie (1619, 1629), ambassadeur en Angleterre (1634), ambassadeur à Rome, maréchal de camp (1622), ministre d’Etat, chevalier des Ordres du Roi, « fut élevé par son oncle Mgr Antoine de Sâint-Nectaire, évêque du Puy. Son extérieur agréable, son esprit, le firent admettre à la Cour, où il s’attira l’estime des Grands, surtout du comte de Soissons, qu’il servit en qualité de maréchal de camp (1622). Membre du Conseil du cardinal Jules Mazarin. Après la retraite de celui-ci, il resta presque seul dans le Ministère, et concilia tellement les esprits qu’il parvint à faire rentrer Mazarin en France, ce qui lui attira l’admiration et l’estime de sa patrie et des Cours d’Europe. Peu de temps après il pria le jeune Roi Louis XIV de le dispenser d’assister régulièrement aux Conseils, afin de pouvoir s’adonner entièrement à l’étude de sa religion.

La Ferté-Nabert s'appelle aujourd'hui La Ferté-Saint-Aubin (Loiret) après s'être appelée La Ferté-Sennectère et La Ferté-Lowendal du nom de ses propriétaires successifs.

Tallemant des Réaux en parle dans ses "Historiettes" (et notamment de sa passion pour Anne de Montafié comtesse de Soissons) :

... M. de Senecterre est d'une bonne maison d'Auvergne, mais fort incommodée; avant d'entrer chez M. le comte de Soissons, il ne jouissoit pas de deux mille livres de rente, tant son bien étoit engagé. Chez ce prince il fit si bien ses affaires, qu'en peu de temps il devint fort riche. Sa soeur même y acquit beaucoup de bien. Il étoit bien fait, et même encore à cette heure c'est un beau vieillard et propre, quoiqu'il ait bien près de quatre-vingts ans.

Madame la comtesse le trouva fort à son gré. Sa soeur, qui avoit beaucoup de pouvoir sur son esprit, servit puissamment à cette amourette. Cependant madame la comtesse, quoique belle, n'avoit, ni durant la vie de son mari, ni après, fait parler d'elle en aucune sorte. On dit pourtant que quand madame de Senecterre mourut, Senecterre dit: «Bon, bon, j'épouserai peut-être une princesse.» En effet, on assure qu'il l'avoit épousée et qu'il en eut une fille, qui est présentement à Faremoutier en Brie, dont une parente de Senecterre est abbesse. Elle est religieuse et a avec elle une soeur, sa cadette, qui peut avoir vingt ans et qui est une belle fille; mais elle ne veut point prendre l'habit qu'on ne fasse donner une abbaye à sa soeur, et qu'on ne la fasse coadjutrice...

et sur sa vieillesse :

... M. de Senecterre a une fort grande maison, et quasi personne dedans. Un jour il entendit que son fils le maréchal disoit à quelqu'un: «Je ferai ceci; j'ajusterai cela.» Il se mit à battre du pied vigoureusement contre terre et à faire claquer ses dents les unes contre les autres en lui disant: «Tout homme qui fait cela n'est pas si près à laisser la place aux-autres.»

Il est toujours propre, quoique vieux. Un gentilhomme le cajoloit un jour sur sa propreté, et lui disoit que madame de Gueménée disoit que si elle vouloit avoir un galant que ce seroit M. de Senecterre. Le bonhomme répondit: «Madame de Gueménée fait mieux qu'elle ne dit, monsieur; elle fait mieux qu'elle ne dit.» On m'a dit qu'une fois il entra dans sa cuisine; un laquais y faisoit une omelette: il crut que c'était à ses dépens. Il appela un palefrenier pour donner les étrivières à ce laquais; le palefrenier dit qu'il les souffriroit plutôt lui-même. Senecterre, furieux, dépouille ce laquais lui-même et les lui donne de sa propre main.

Il peut y avoir six ou sept ans qu'étant résolu de se faire tailler, après s'être fait sonder, il alla dire adieu à M. le cardinal, et, sans en rien dire à personne, se fit tailler, et fut si bien guéri, qu'il se remaria deux ans après avec la veuve de Couslinan, dont nous parlerons ailleurs....