Louis Antoine (de) Claris (Clarisse), comte de Clairmont (° 1645 - † Bruxelles, 26 mars 1715). Fils de Louis Roger de Claris et d'Anne Marie de Meulenaere. × Christine de Deckere († 10 février 1713), dont il a eu un fils, Louis Philippe Antoine, et une fille, Anne Marie. Louis Antoine Claris avait obtenu la survivance de la charge d'amman de la ville d'Anvers par lettres patentes du 29 août 1663, qui l'autorisaient à servir d'emblée d'adjoint à son grand-père. Le comte de Clairmont devient ensuite conseiller des finances (lettres patentes du 23 juillet 1674). Lors de la tentative d'instaurer dans certaines provinces des Pays-Bas des intendants sur le modèle français, il est nommé successivement intendant de Cambrai et du Cambrésis (à partir de 1675), intendant de la Gueldre et du Limbourg (1677), et enfin intendant de la province du Luxembourg (1680). C'est d'ailleurs en qualité d'intendant de la Gueldre qu'il représente le roi à la conférence de Cologne (1678).
À la mort de Charles Verreycken, il est nommé premier secrétaire d'État des Pays-Bas, audiencier et secrétaire signant seul en finances (patentes du 11 novembre 1680). Il reçoit en outre, à la même époque, les titres de secrétaire ordonné en Brabant (patentes du 20 novembre 1680), de conseiller de guerre (patentes du 21 novembre 1680) et de trésorier et garde des chartes et lettrages de la cour concernant les affaires d'État dans les Pays-Bas (patentes du même jour). En juin 1686, il est désigné par le gouverneur général Gastañaga pour gérer les affaires de la légation espagnole à La Haye, en remplacement de Fuenmayor et en attendant l'arrivée d'un nouveau titulaire. Celui-ci, Manuel Coloma, ne prendra contact avec le gouvernement des Provinces-Unies qu'au mois de juillet 1687. Pour des raisons encore inconnues, le comte de Clairmont n'était guère apprécié du roi Guillaume III, qui obtint du gouverneur général Maximilien-Emmanuel de Bavière qu'il fût privé de ses fonctions d'audiencier sans pour autant être destitué (1693). Il voyage alors durant plusieurs années. C'est à cette époque qu'il se lie avec l'électeur palatin Jean-Guillaume de Neuburg et avec son chancelier, le baron de Wiser. À l'avènement de Philippe V d'Anjou, il introduit une requête visant à retrouver ses fonctions.
Louis Antoine de Claris était cependant un ennemi notoire du comte Jean de Brouchoven de Bergeyck et c'est vraisemblablement pour cette raison que le roi n'accède pas à sa demande. Claris se tourne alors vers l'empereur et se rend à Düsseldorf pour prendre ses instructions. À son retour à Bruxelles, il est emprisonné à Anvers. Après trente mois de détention, il parvient à s'évader et se réfugie à la cour de l'électeur palatin, qui l'emploie comme envoyé extraordinaire à La Haye, jusqu'à la bataille de Ramillies. Par lettres patentes du 21 juillet 1706, les autorités du condominium anglo-batave le nomment membre du Conseil d'État, qu'il préside à partir du mois de mars 1712 et jusqu'à sa mort trois ans plus tard. C'est à cette même époque qu'il résigne les offices d'audiencier et de conseiller du Conseil de guerre en faveur de son fils Louis Philippe. Louis Antoine est également nommé grand bailli de Termonde (patentes du 21 mai 1707).