Il naquit à la Buissière, en Artois, le 21 mai 1789, d'une famille noble et ancienne , et conçut, dès ses plus jeunes années , un vif penchant pour la carrière des armes, dont les glorieuses vissicitudes souriaient à son imagination en même temps qu'elles lui offraient le moyen de payer sa dette à son pays . Une circonstance favorable lui ouvrit les rangs de l'armée ; pendant la campagne de 1809, contre l'Autriche , il fut nommé lieutenant de chasseurs dans les gardes nationales actives du Pas-de-Calais, et rejoignit le camp de Saint-Omer , commandé par le lieutenant-général comte Rampon. Il fit les campagnes de 1809, 1810 sur les rives de l'Escaut et en Zélande, avec les cohortes de son département, et fut successivement employé , en qualité d'aide-de-camp, auprès des généraux Dumoulin et Beauforl ; chargé par le premier d'une mission pour Flessingue , il ſul sur le point d'être enfermé dans cette place, lorsque la flotte anglaise ayant forcé le passage, s'embossa pour en faire le siége.
En 1810, les gardes nationales ayant été licenciées, M. de Gouy rentra dans ses foyers où il reçut, en 1813, le brevet de lieutenant en deuxième au 1er régiment des gardes d'honneur qui s'organisait à Versailles. Il ne tarda pas à rejoindre la grande armée, assista aux batailles mémorables de Dresde, Wachau, Leipsick, Hanau , et fit, en 1814, la campagne de France. Les quatre régiments des gardes d'honneur , si riches en éléments, dont on aurait pu tirer un bien grand parti, ayant été licenciés par la restauration , M. de Gouy demande à rejoindre un régiment de cavalerie : envoyé au 40 de dragons, il y concourut pour l'emploi d'adjudant-major ; mais n'ayant pu être maintenu sur les cadres à cause du grand nombre d'officiers, plus anciens que lui, qui s'y trouvaient, il fut mis en demi-solde , et resta dans cette position jusqu'au 12 février 1815, époque à laquelle il passa aide-de-camp de M. le lieutenant-général baron Teste , commandant le département du Pas-de-Calais. Après les Cent-Jours, il fut d'abord attaché à l'état-major de la 16e division militaire ; puis , en novembre 1815, mis de nouveau en demi-solde jusqu'au 29 janvier 1817, qu'il fut rappelé à l'activité comme capitaine au 1er régiment de cuirassiers.
Nommé capitaine en deuxième aux hussards de la garde royale, en 1819, le 8 mai 1820 il reçut la décoration de la Légion d'Honneur, pour laquelle il avait été proposé après l'affaire d’Hanau, et le grade supérieur ayant été rendu à la garde, il prit rang de chef d'escadrons du 29 janvier 1821. En janvier 1828, il quitta la garde et alla occuper l'emploi de chef d'escadrons au 12e régiment de chasseurs , devenu depuis 7e de l'arme.
A la révolution de 1830, il se trouvait en garnison à Schelestadt, d'où il fut envoyé à Colmar avec un détachement ; ce fut là qu'il apprit le résultat des journées de juillet. La ville était dans une grande agitation , le commandant de Gouy contribua puissamment à y maintenir l'ordre et à assurer la tranquillité de cette importante cité ; il facilita et protégea, au moyen d'une escorte , le départ précipité pour Neufbrisach du préfet Locart, dont la présence à Colmar occasionnait une vive irritation.
Demeuré fidèle à la cause de la France, M. de Gouy resta à son poste et continua à donner å ses frères d'armes les plus nobles et les plus utiles exemples.
A la revue qui eut lieu à Metz , le 11 juin 1831, M. de Gouy rçut des mains du roi des Français, la décoration d'officier de la Légion d'Honneur.
Après avoir fait partie de l'armée du Nord , il fut nommé, en 1832, lieutenant-colonel au de régiment de chasseurs, qu'il rejoignit à Sedan.
Le 11 août 1838 , il fut promu colonel et appelé au commandement du 2e régiment de chasseurs d'Afrique.
Pendant qu'il faisait ses dispositions pour se rendre à Oran, le 1er régiment de hussards, dont le commandement était devenu vacant, lui fut offert, mais cet officier supérieur , entrevoyant , par suite de la malheureuse affaire de la Macta , les événements qui allaient se passer en Afrique, croit de son devoir de refuser la faveur qu'on voulait lui faire, et préféra les chances d'une guerre aventureuse et lointaine aux avantages que pouvait lui offrir le régiment de Chartres, que S. A. R. monseigneur le duc d'Orléans avait commandé pendant plusieurs années.
En 1835 et 1836 , le colonel de Gouy prit une part glorieuse aux expéditions de Mascara, de Tlemcen et de la Tafna, et son nom fut plusieurs fois cité à l'ordre de l'armée, notamment au combat contre les Marocains, pour avoir puissamment contribué aux succès de la journée du 26 janvier 1836, à la Tafna, en prenant l'ennemi en flanc avec son régiment, un bataillon du 66e de ligne , une compagnie du génie et 3 obusiers de montagne. Également cité à l'affaire du lendemain, pour avoir soutenu le premier choc d'une cavalerie nombreuse et très entreprenante, et l'avoir chargée ensuite avec succès, en la forçant à repasser la Tafra. À son retour à Oran, M. le maréchal Clausel apprit à M. de Gouy qu'il était nommé colonel du 1er régiment de hussards , dont le commandement était vacant depuis long-temps , et lui donna, en même temps, l'ordre de se rendre à son nouveau poste ; ce ne fut pas sans regret qu'il se sépara du brave 2e de chasseurs d'Afrique, qu'il avait su apprécier et qui n'a jamais laissé échapper une occasion de donner des preuves de sa brillante valeur.
Pendant les neuf années que M. de Gouy resta à la tête des hussards de Chartres , ce régiment, l'un des plus beaux de l'armée, tint successivement garnison à Vendôme, Poitiers, Stenay, Nancy et Fontainebleau ; sur ces divers points du royaume, on admira son excellente tenue, son union, sa discipline , et l'on y apprécia les qualités de son chef.
Le 20 avril 1845, le colonel de Gouy reçut la récompense de ses longs et utiles services , par sa promotion au grade de maréchal de camp. Il a été depuis appelé au commandement du déparlement de la Meurthe : les souvenirs qu'il y avait laissés comme chef de corps, n'ont pas moins contribués à lui concilier, dès le début, les vives sympathies des habitants de ce beau pays, que l'aménité de son caractère et sa constante sollicitude pour leurs intérêts.
Le général de Gouy a conmandé, en 1846, une brigade de la division de cavalerie de réserve, réunie à Lunéville , sous les ordres de M. le lieutenant-général comte de Mornay , dans le but d'expérimenter le système des manœuvres sans inversions, appliquée à l'ordonnance de 1829 ; et à la revue d'honneur, il reçut la croix de commandeur de la Légion d'Honneur, des mains de S. A. R. Monseigneur le duc de Nemours, qui était venu inspecter le camp.
Notice de l'Annuaire historique et biographique des souverains, des chefs et membres des maisons princières, des familles nobles ou distinguées et principalement des hommes d'état, de guerre, de sicence et de ceux dont se compose l'élite des diverses nations, volume 1 parti 4 (1846)
Le général de Gouy est décédé dans des circonstances tragiques (lesquelles ?) le 19 novembre 1847 à Essey-les-Nancy. La commune a mis une plaque commémorative.