Catherine Parfait

Famille

Notes

Un exemple de ces mœurs relâchées nous est fourni par Pierre de Boiséon, très puissant gentilhomme qu’Henri IV avait récompensé de sa fidélité méritoire en le comblant de faveurs et de dignités, et en le nommant gouverneur de Morlaix. Resté veuf de sa femme Jeanne de Rieux, il ne se remaria point, mais il donna à cette illustre dame, issue du sang royal de Saint-Louis et des ducs de Bretagne, une remplaçante un peu inattendue en la personne d’une belle et rustique paysanne de Lanmeur, Catherine Parfait. Cette compagne « main gauchère » augmenta sa progéniture, de 1604 à 1613, de sept rejetons nouveaux.

La chose semble n’avoir scandalisé personne. Bien que déclarés illégitimes dans leurs actes de naissance, tous ces enfants, nés au château de Boiséon, sont baptisés pompeusement à Lanmeur, avec étalage des titres et qualités de leur père, et parrains et marraines choisis parmi la bonne gentry de l’endroit, sous le nom seigneurial de Keranmoroc’h, terre noble des environs de Guingamp qui faisait partie de l’apanage des Boiséon.

Le vieux comte mourut en 1627, après avoir marié deux de ses bâtardes, Constance et Fianette de Keranmoroc’h, à de petits gentilshommes, Perceval Cazin de Kerriou et Richard de Ladouceur (sic). Un fils survivait aussi, François de Keranmoroc’h, qui fut seigneur de l’humble manoir de Rosgustou, en Garlan, et y mourut célibataire, en 1665." Louis Le Guennec Les enfants illégitimes 1931