Portrait de Étienne Barazer de Lannurien (1789 - 1863)

Étienne Barazer de Lannurien

François Étienne
Signature de Étienne Barazer de Lannurien (1789 - 1863)
Blason de la famille Barazer
  • le 6 décembre 1789 à Morlaix
  • Baptisé le 20 avril 1790 en l'église Saint-Martin
  • Décédé le 21 août 1863 dans cette ville, à l'âge de 73 ans

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Famille

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Notes

Il fur baptisé en urgence le 7 décembre 1789 mais la cérémonie de baptême et l'imposition du nom furent officialisés le 20 avril 1790.

ll fit son droit à Rennes et y fut reçu avocat en avril 1809, à 19 ans. Depuis lors, il exerça à Morlaix et plaida jusqu'en 1834, époque où son fils aîné a commencé à exercer lui aussi la profession d'avocat. Le père conserva quand-même son cabinet en cumulant les fonctions de juge suppléant au Tribunal civil de Morlaix. Il figure comme tel dans l'annuaire du Finistère en 1837.

Il a participé à la vie publique comme membre du Bureau de Bienfaisance de 1816 à 1834, comme membre de la commission administrative de l'hospice civil de Morlaix depuis 1838, comme conseiller général du Finistère pour les cantons réunis de Saint-Thégonnec et de Taulé en 1834, et de 1838 à 1846, comme vice-président du Comité légitimiste de Morlaix à partir de 1831 et enfin comme adjoint au maire de septembre 1815 jusqu'en 1830. Il démissionna à la chute de Charles X pour protester contre la Révolution de Juillet et ne pas servir le nouveau régime.

François-Etienne acheta en 1837 le manoir de Kerlan en Saint-Martin-des-Champs, à Auguste et Henriette Lannux (de) Restgrall, un manoir qui avait appartenu à ses ancêtres du côté maternel. Le manoir de Kerlan est passé à Mme Guy Dugenet, qui la tenait de sa mère Mme Ruellan du Créhu, née Marie Barazer de Lannurien.

Dans la biographie sur le père Louis-Marie Lannurien par Etienne Osty, on peut lire :

Une ombre cependant, M. de Lannurien avait cessé de pratiquer ses devoirs religieux. Ni les exemples de sa sainte mère, ni les supplications répétées de sa femme énergique et très chère, ni les efforts de son fils religieux ne réussirent, pendant longtemps à lui faire reprendre les habitudes chrétiennes de sa jeunesse. L'éducation familiale était forte et sévère ; encore en 1845, lorsque le futur religieux aura commis l'imprudence, dit-il, de dire une fois devant ses parents qu'il avait fait sa consécration aux missions des Noirs, sa mère compris qu'il avait fait ses voeux, et lui en fit de vifs reproches, lui déclarant que c'était manquer de respect à ses parents que de prendre des engagements sérieux sans les consulter, que c'était éloigner de plus en plus de la religion les personnes qui le sont déjà assez et qu'avant son dépar, son père devait lui demander une procuration générale pour faire toutes ses affaires. Or le jeune homme avait alors 22 ans et était déjà diacre. Deux ans plus tard, il est prêtre et écrit à son père à l'occasion de la mort de Madame Lannurien, née de Coëtanlem, sa grand-mère, décédée le 5 juin 1847 :

« Permettez au plus jeune de vos fils qui vous aime tendrement, aussi tendrement je le crois que vous aimiez votre mère..., de vous parler aujourd’hui en fils chrétien et en prétre, d’un coeur sincére et dévoué qui ne peut tenir plus longtemps cachés les sentiments qui l'oppressent (le font souffrir) depuis plusieurs années. Mon cher papa, tous vos enfants vous aiment; et vous chérissent, vous savez aussi combien notre mére vous affectionne. Vous avez travaillé pendant plus de trente ans à nous rendre heureux. Pourquoi faut-il donc que nous soyons dans la peine à votre sujet? Et cependant nous sommes dans la peint et maman souffre et se désole jour et nuit pour vous. Pourquoi cela? C'est précisément parce que nous vous aimons et que nous voulons vous aimer toujours. Hélas! Il faudra bien (ne faudrait-il pas) que tôt ou tard nous ayons la douleur de vous perdre. Je ne doute point qu'au moment du danger, vous ne désiriez recevoir les secours de la religion mais ne pourrez-vous pas être surpris comme tant d'autres, et d'ailleurs ce qu'on attend au moment suprême pour le salut de son âme, de faire, est rarement bien fait. Alors quelle consolation nous resterait-il ? Croyez-vous, mon cher papa, que ce bien que vous nous laisserez comme le prix de tant de sueurs et de fatigue suffirait pour nous rendre heureux? Pour moi je vous jure (proteste) que non, et tant que j'aurai cette pensée que je puis être éternellement séparé de mon père qui m'a tant aimé et que j'aime tant, je ne goûterai plus de parfait bonheur en ce monde. Mon cher papa, maintenant déjà je serai heureux sans cette crainte, mais votre éloignement des sacrements me perce le cœur ; il m'afflige pour maman qui s'en tourmente sans cesse et d'autant plus cruellement qu'elle cache la douleur dans le secret de ses tristes réflexions. « Je vous conjure, cher papa, au nom (pour l'amour) de votre mère qui aurait été heureuse de vous voir réconcilié avec le bon Dieu avant sa mort, au nom (pour l'amour) de maman qui s'oublie elle-même continuellement pour ne penser qu'à vous et à ses enfants, pour l'amour de nous tous accordez-nous cette consolation. Du reste, ce n'est pas un sacrifice héroïque que nous vous demandons. La vie honorable que vous menez, les bons exemples que vous nous avez donnés pendant notre enfance, ne sont-ils pas une partie des obligations que la religion impose? Il ne s'agit donc pas pour vous que de remplir quelques devoirs qui ne vous coûtaient pas dans votre jeunesse et dont l'accomplissement ne fera qu'apporter bonheur et paix à vos vieux ans, à votre famille, à votre pauvre âme qui nous est chère. Pardonnez-moi, cher papa, ce langage ; jusqu'ici le respect profond que je vous ai toujours porté et l'espoir que je nourrissais de vous voir vous rendre aux invitations touchantes et réitérées de maman m'ont empêché de vous parler de cette affaire si importante à mes yeux, mais à ce moment mon cœur n'y tient plus ; il m'a fallu bon gré mal gré vous parler en fils chrétien et en fils prêtre. L'amour filial et religieux qui m'unit à vous doublement me pressait d'épancher mon cœur librement dans le vôtre... »

M. Barazer-Lannurien ne se rendit pas aussitôt. Mais lorsqu'il mourut le vendredi 21 août 1863, il avait brisé les liens où le retenaient des compagnons sans foi et repris la pratique religieuse. Aimée du Penhoat (François du Penhoat était gendre de M. de Lannurien) écrivit le 28 août « ...Louis veillait sur lui et lui avait obtenu toutes ces grâces de prédilections. »

Lettre d’Aimée du Penhoat au R.P. Wamet C.S.sp., datée de Saint-Pol, du 28 août 1863 (le R.P. allait mourir deux jours aprés, à Saint-llan) : « M. de Lannurien pere vient de succomber à la longue et douloureuse maladie qu’il a portée et supportée avec une patience et un courage héroique. Vendredi 14 de ce mois, il ne se leva qu'à 3 heures, mais le lendemain, appuyé sur le bras de l’un de ses fils, il se rendit à la messe
de 9 heures. Messe encore le dimanche 16, le 17 son confesseur préfère lui porter le bon Dieu. Il a passé ensuite toute la semaine en une sorte de préparation à la mort. Il ne se faisait aucune illusion. Lc vendredi 21, il reçut l’Extrême Onction et il mourut sans agonie trois heures après et sans témoigner aucune souffrance. Il avait souvent demandé au bon Dieu de la patience et il en eut beaucoup. Il a eu toute sa vie un ordre extraordinaire dans toutes choses dont il a été chargé, le bon Dieu lui a fait le grâce de conserver cet ordre et cette régularité dans les choscs spirituelles comme dans les choses temporelles.»

 

Il possède la ferme de Lomogan en Saint-Martin-des-Champs et les terres qui l'entourent.