Pierre Louis Gabriel Peilhon

écuyer
seigneur de Faret
  • Né le 13 août 1700 à Avignon
  • Décédé en juillet 1762 à Paris, à l'âge de 61 ans

Famille

Occupations

Notes

Seigneur de Faret, près d'Avignon, conseiller secrétaire du Roi (reçu le 16 février 1736), anobli par cette charge ; « dans les fermes » (fermier général), financier majeur des années 1720-1760. Gendre de M. d’Anfossy, premier collaborateur du cardinal de Fleury (+ 1743), principal ministre du roi Louis XV (1726-1743). Quitte Avignon pour Paris, dès 1726, où il s’établit rue Neuve-des-Petits-Champs (actuelles rues des Petits-Champs et Danielle Casanova). A la tête d’une importante fortune marchande hérité de son père, Peilhon amorce une carrière de financier et de spéculateur, investissant à la fois dans les marchés publics de fournitures et dans l’immobilier parisien. Dès les années 1720-1730, il devient un important propriétaire foncier dans le nouveau quartier Gaillon, situé entre le boulevard – au niveau de la porte Gaillon, qui lui donne son nom – et la rue Saint-Lazare, quartier qu’il a en partie contribué à construire. Son axe principal, la rue de la Chaussée Gaillon est bientôt rebaptisé rue de la Chaussée-d'Antin, commençant en face de l’hôtel du duc d'Antin, surintendant des bâtiments de France. Le 29 mars 1742 Peilhon s’associe à Pierre Babaud de la Chaussade (1706 + 1792), maître de forges et propriétaire forestier, et à plusieurs autres, dans une entreprise de fourniture de fer et de bois à la Marine Royale. Peilhon, proche du comte de Maurepas, ministre de la Marine jusqu’en 1749, était pratiquement en situation de monopole.

En 1751, Peilhon marie son fils aîné à l’une des filles de Jogues de Martinville, proche de Madame de Pompadour.En 1755, par arrêt d’adjudication de la Cour des Aides, Pierre-Gabriel Peilhon acquiert, avec le Maréchal duc de Belle-Isle, les terrains de Law, territoire à lotir situé au nord de la place Louis XV (actuelle place de la Concorde). En vertu de lettres-patentes du 21 juin 1757, la ville de Paris impose aux acquéreurs la construction – à ses frais – de grands bâtiments d’apparat en façade nord de la place Louis XV, selon un plan préétabli, et se fait céder par eux les parcelles nécessaires à l'ouverture de la rue Royale, outre la servitude de galeries publiques. En échange, Peilhon et Belle-Isle recevront le bâtiment situé au nord-ouest de la place Louis XV (actuels Automobile club et hôtel Crillon) et conserveront les terrains à construire de part et d'autre de la future rue Royale. Le 3 juin 1758, devant Marchand, notaire, est signée une convention entre le prévôt des marchands et les échevins de la ville de Paris, d'une part, et le maréchal duc de Belle-Isle et M. Peilhon, d'autre part, tendant à la vente, à la Ville, de 1.522 toises de terrain. Le 12 septembre 1758, devant Laisné, notaire, Peilhon et le Maréchal duc de Belle-Isle se partagent les « terrains de Law » ; Peilhon conserve la partie à lotir proche de la rue de la Bonne Morue (devant être rebaptisée « rue Dauphine », puis finalement « rue des Champs-Elysées » en 1768, actuelle rue Boissy d’Anglas, entre la place de la Concorde et la rue du Faubourg-Saint-Honoré), tandis que Belle-Isle reçoit la partie à lotir proche de la rue Royale, qui vient d’être créée. Peilhon s’associe alors, par contrat devant Sauvaige et Laisné, notaires, avec M. de Beaumanoir pour la construction de la nouvelle rue des Champs-Elysées. En 1766, plusieurs années après sa mort, son fils, Anne Joseph de Peilhon revendra ces terrains sur lesquels a notamment été construit l’hôtel d’Aumont, devenu hôtel de Crillon en 1788.

Pierre-Gabriel Peilhon est également agent de la ville d’Avignon auprès de l’administration royale, de septembre 1757 au début de l’été 1761, période vers laquelle il semble tomber gravement malade. Le 10 juillet 1762, M. de Peilhon fils, trésorier général des bâtiments du roi écrit aux consuls d’Avignon pour leur annoncer la mort de son père.