Jean Baptiste Ywanousky

Né vers 1755 en Russie.

Des détails sur l'origine dudit Ywanousky figurent dans le procès qu'il eut devant l'officialité pour prouver qu'il avait été baptisé; cette preuve étant nécessaire pour son mariage; c'est là que se trouve le témoignage du docteur Poissonier qui explique l'avoir ramené, enfant, de Russie, où toute sa famille se trouvait dans la maison du comte Chernichow et l'avoir donné à un membre de la famille royale. Il me parait impossible de remonter plus haut, car cet enfant est arrivé sans nom en France.
"Est comparu Mre Pierre Poissonnier, âgé de 55 ans passés, Conseiller d'Etat, médecin consultant du Roy, demeurant à Paris, rue des deux portes, paroisse Saint Sauveur....lequel déclare qu'il a commencé à le connaître à Saint Pétersbourg, dans la maison du comte Yvan Chernikow, où il était avec plusieurs de ses parents, nés catholiques....
"Il l'avait guéri d'une maladie, après laquelle le dit sieur comparant s'était attaché à luy et, ayant formé le projet d'amener en France un jeune Calmouk, pour l'offrir à feü M. le Duc de Bourgogne, il avait jetté les yeux sur ledit sieur Ivanousky, avait obtenu du sieur Ivan Tchernychev ainsi que du comte Mikhaïl Vorontsov, Grand Chancelier, leur consentement à l'amener en France...."(témoignage recueilli le 11 mai 1776)

Une autre source se trouve dans les "Pensions du Roy", (O1 678)où ledit Ywan se qualifie lui même de "Kalmouk du Roy", quand il demande qu'une pension soit accordée à sa femme, Françoise Bonne:
"Au Roy
"Sire
"Le Sieur Iwanouski se jette aux pieds de Votre Majesté, il ose la suplier de vouloir bien rendre votre Calmouk un citoyen. Calmouk a senti les effets de l'amour. Il pense à contracter un mariage. Sa qualité d'étranger et sans biens sont un obstacle juste au bonheur qu'il goute depuis longtemps d'être souvent sous les yeux de Votre Majesté...un seul objet pourroit donc, Sire, redonner à Calmouk une nouvelle vie. Votre Majesté daigne lui donner des pensions sur ses cassettes. Ce seroit que V.M. Bienfaisante voulut bien faire passer ses pensions au nom de sa femme au lieu et place du Calmouk. Par cette bonté, les usages et vos loys seroient remplies pour assurer à la femme ce que les coutûmes ne peuvent lui refuser. Sire, Calmouk n'a d'existence, de Patrie, de patrimoine que son service auprès de Madame la Comtesse d'Artois; son service fait sa vie, et son bonheur celui de voir souvent Votre Majesté...."

Il signait "Ywanousky"..
P.RactMadoux (voir article dans H&G 1983; p 494)