Marie de Castellux ?

Les Hennequin, Albert de Mauroy, Revue de Champagne et de Brie, Léon Frémont éd. Arcis-sur-Aube, 1898.

Aucune famille CASTELLUX connue à Troyes. Plusieurs pistes : CASTELOUP, CHASTELLUX, voire CHASTILLON... [On note plusieurs erreurs orthographiques dans la Généalogie Hennequin : par exemple "LE BURAT" orthographié "de BUAT" ].

CHASTILLON (-sur-Marne) :
En 1406 est citée Marie de CHASTILLON, dame en partie de LANTAGES [Dictionnaire Historique de la Champagne Méridionale des origines à 1790, Alphonse ROSEROT, Langres, 1942]. Celle-ci ne se retrouve pas dans les généalogies anciennes des CHASTILLON qui possèdent des terres dans la région de Lantages, en particulier aux Riceys.
Une alliance entre la grande maison et les HENNEQUIN est douteuse, mais n'est pas à écarter a priori :
- Les HENNEQUIN sont attestés seigneur de Lantages à partir de Jehan et Marie. Préalablement, ils ne sont que seigneurs de Machy.
- Le début du XV° correspond à l'ascension sociale des HENNEQUIN à Troyes. Oudard, fils de Jehan et de Marie, est qualifié de "grand riche homme au pays" (Bibolet). Il est connu pour avoir été proche du pouvoir Bourguignon, avant de rejoindre le camp des Armagnacs, or Gaucher VI de CHASTILLON, dont on parle ci-après, "rendit d'importants services au duc de Bourgogne" [Histoire généalogique et héraldique des pairs de France, Courcelles, Googlebook].
- Les CHASTILLON sont bien présents dans la région à cette époque, dont Ysabeau de CHASTILLON, fille de Jean Ier de CHASTILLON, seigneur du lieu, de Gandelu, Troissy, Marigny-le-Châtel, Saint-Illier, Germaines, etc, conseiller et chambellan du Roi, et de Ysabeau de MONTMORENCY sa seconde épouse ; la dite Ysabeau femme en 1ères noce de Oger d'ANGLURE, seigneur du lieu et d'Etoges, et en 2ndes de Simon de SARREBRUCK. Elle est dame des Riceys en partie et de Virey en 1388 [Le Clert] et décède avant le 31.1.1413 [Courcelles]. Egalement Jeanne de CHASTILLON, comtesse de Brienne, inhumée dans l'église des Jacobins à Troyes.
- La maison de CHASTILLON semble bien trop prestigieux pour s'allier aux HENNEQUIN, mais certaines branches ne sont pas connues, en particulier celle de Oudard, fils bâtard de Gaucher VI de CHASTILLON, chevalier, seigneur du lieu, de Troissy et de La Ferté en Ponthieu, général de Reims en 1358. Oudard, chevalier, est cité le 24.7.1372 dans une quittance d'appointements militaires qu'il donne à Jean de RIE, chevalier, seigneur de Balençon, et est présent en 1401 à l'élection curatelle de Jean, seigneur de Chastillon fils demi-frère. [Courcelle]. Le dit Oudard de CHASTILLON pourrait-il être un frère ou le père de Marie et parrain de son neveu ou petit-fils Oudard HENNEQUIN ?
- Les CHASTILLON portent "de gueules à trois pals de vair, au chef d'or chargé d'un lion passant de sable". Les HENNEQUIN portent "Vairé, au chef de gueules chargé d'un lion passant d'argent". La branche des HENNEQUIN de Curel porte "de gueules à trois pal de vair, au chef de geules chargé d'un lion passant d'argent" [Le Clert]. La ressemblance entre les armes des deux familles est troublante, celles des CHASTILLON inspirant les HENNEQUIN au moment d'une alliance ?

Marie de CHASTILLON, dame de Lantages, pourrait aussi appartenir à la maison de Châtillon-en-Bazois, seigneur d'Arcis-sur-Aube au XIV°, voire de celle des Châtillon-sur-Seine, connue au XVIII° pour posséder des fief à Mussy, différentes de celle des cités de Châtillon-sur-Marne plus haut.
Il existe une famille de Chastillon probablement bourgeoise et peut-être au sens "originaire de", ou rameau oublié et en dérogeance [issue d'Oudart ?] ; citons [cf Chandon] :
- 1335, Jean de CHASTILLON tient une maison en la saunerie de Troyes qui fût à Martin de CHASTILLON
- 1326, Martin de CHASTILLON, seigneur de BARBEREY, mari de Jeanne de MILLY ;
- 1300, Martin de CHASTILLON, clerc notaire de Chaource

Si la femme de Jean HENNEQUIN est bien Marie de CHASTILLON, elle pourrait appartenir à cette maison ; cela semble plus vraisemblable qu'être fille du comte Gaucher VI, quand bien même batarde.
A noter une famille de CHASTILLON qui n'est pas initialement noble maintenu par Caumartin en 1666, mais le sera plus tard par le même ou Larcher et ajouté à l'armorial de Chevillard et Dubuisson. [à voir].