Gustave Lechat

  • Né le 7 juillet 1844 à Nantes
  • Décédé le 31 octobre 1912 à Quimper, à l'âge de 68 ans

Parents

Famille

Notes


Gustave LECHAT était un esprit très indépendant, qui eut, au cours de sa vie, les situations les plus diverses.

Il fut chef mécanicien dans la Marine pour commencer son existence aventureuse ; il devint ensuite professeur de Français au Japon ; entrepreneur dans l'industrie du bois en Sibérie ; perdit une partie de sa fortune au cours d'un naufrage du côté des Indes ; monta une exploitation d'oliviers en Tunisie ; puis planta de la vigne en Algérie. Au bout de peu de temps d'une mésentente conjugale, il partit au Brésil où il représenta la Maison DOUANE de PARIS pour les appareils frigorifiques, et enfin monta avec son beau frère PIED et deux capitalistes, PLANTARD et COURTOIS, une usine de fabrication de glace à Quimper.

Son contrat, très ferme avec les associés, l'empêcha de quitter cette situation, car livré à son seul caractère, il aurait probablement quitté Quimper pour fonder autre chose.

Au cours de ses pérégrinations, il rencontra Mademoiselle DENOBILY en Corse, la trouva charmante l'épousa après des fiançailles excessivement courtes et emmena sa femme en Algérie.

Cette dernière, habituée à une vie bourgeoise confortable, trouva un mobilier sommaire. Habituée à avoir toujours dans sa chambre un revolver chargé pour se défendre contre les voleurs et les assassins, elle ne tarda pas à trouver nécessaire de rejoindre sa famille à Corté ; cependant de cette première vie en commun, survenait quelques mois après, la naissance d'une fille OLYMPE.

De son côté, Gustave LECHAT, dans un accès de mauvaise humeur prit le large en allant s'établir à BUENOS AIRES, où il se fit une nouvelle situation en vendant les appareils frigorifiques de la Maison DOUANE de PARIS.

Au bout de quelques années, il revint en FRANCE, et eut l'idée de monter une usine à glace à QUIMPER avec le concours de son beau frère PAUL PIED et de Messieurs COURTOIS et PLANTARD.

Ma mère et la tante PIED s'efforcèrent de remettre le ménage de Gustave LECHAT en contact, et en effet, celle ci s'installa à QUIMPER avec son mari ; cette vie commune de quelques mois eut comme aboutissement, la naissance d'un fils ANTOINE.

Cependant les goûts et les caractères étaient tellement différents que le ménage se sépara de nouveau et définitivement.

Toutefois il y eut cette situation bizarre : Gustave LECHAT venait plusieurs fois par an à Nantes, chez ma mère, et à plusieurs reprises sa femme s'établit pour plusieurs mois chez la tante PIED, Place du BOUFFAY. Il nous fallait donc user de petites combinaisons pour que les deux époux ne se rencontrent pas, et que, cependant, les enfants puissent voir leur père.

Ces précautions ont peut être été excessives puisque les deux époux s'étant rencontrés accidentellement, ils se saluèrent cérémonieusement sans échanger le moindre mot désagréable.

Mon oncle, Gustave LECHAT, avait un caractère très vif, mais d'une façon générale, il était très bon et très doux et s'efforçait de ne blesser personne dans ses paroles et dans ses actes.

Exemple, vis à vis de sa mère qui était restée catholique très pratiquante, alors qu'il était tombé dans l'indifférence religieuse, il annonçait quand il était à Nantes qu'il assisterait aux offices afin de ne pas la contrarier et il avait toujours manifesté le désir d'être enterré religieusement pour respecter les traditions familiales.

Il ne pouvait pas souffrir les juifs parce que il avait eu à se plaindre d'eux dans l'exécution de certains contrats et chaque fois qu'un événement malheureux survenait, il reprenait son antienne de la responsabilité des juifs dans tout ce qui arrivait de fâcheux.

Inutile d'ajouter que cette fureur antisémite était toute verbale et qu'il n'aurait, certes, exercé aucun acte de vengeance s'il avait été obligé à nouveau de rencontrer des juifs.

Si ma mémoire est exacte, quand il mourut à QUIMPER, ce fut son neveu, Francis LECHAT, qui put l'assister à ses derniers moments.

récit par Louis MATHOREL