Jean-Étienne Babin

Jean-Baptiste Étienne
Signature de Jean-Étienne Babin (1775 - 1822)

Parents

  • Étienne Babin (1748 - 1821), honorable homme, rentier, cultivateur au Port-Launay en Couëron
  • Marie Belot (1746 - 1805), honorable femme, cultivatrice à Couëron

Famille

Lieux d'habitation

Occupations

  • capitaine au long cours à l'amirauté de Nantes
  • inventeur d’une méthode graphique pour déterminer la longitude présentée à la société académique de Nantes en 1818

Notes

Décédé en sa demeure au Port-Launay, en Couëron.

Taille d'un mètre soixante huit, visage ovale, front haut, yeux gris, nez ordinaire, bouche moyenne, menton carré, cheveux bruns et sourcils bruns

Recu capitaine à Nantes le 27 fructidor an 9

*   de brumaire an 10 (1802) au 20 florial an 11 (1803): commande le brick "la Madeleine" de 120 tonneaux en partance pour le Cap

https://archives-numerisees.loire-atlantique.fr/v2/ad44/visualiseur/navires_armement.html?id=440543037

page 32

*   de fructidor an 11 (1803) à 1810: commande le brick "la Magdeleine" pour le cabotage (notamment entre Nantes et Bordeaux)

*   de 1811 à 1813: il est employé dans le cadastre

*   à partir du 2 novembre 1814: commande le navire "les trois frères" en partance pour Londres mais qui sera pris par les Anglais le 7 juillet 1815

*   du 20 avril 1816 au 29 décembre 1816: commande le navire "l'Athalante" en partance pour la Louisiane

*   du 22 mai 1817 au 20 avril 1818: second capitaine sur le navire "les 4 soeurs" en partance pour Rio de Janeiro

*   du 1er septembre 1818 au 11 juillet 1819: second capitaine sur le navire "le bon père" en partance pour Batavia (actuelle Jakarta en Indonésie)

*   du 10 aout 1819 au 21 janvier 1820: commande le brick "la nanine" en partance pour Savannah

*   du 9 mars 1820 au 23 aout 1820: commande "la nanine" en partance pour Porto Rico

*   du 9 octobre 1820 au 15 mai 1821: commande "la nanine" en partance pour Saint Thomas

*   du 27 octobre 1821 au 18 juin 1822: lieutenant à bord du "Charles" en partance pour Saint Thomas

C'est sans doute lui qui est concerné par l'écrit suivant (vers 1818, pas d'autre capitaine Babin sur les listes de l'amirauté) :

M. Babin, capitaine au commerce de Nantes, nous avait soumis un travail, dont le but est de fournir aux navigateurs de nouveaux moyens pour trouver la longitude en mer, soit par le calcul de l'angle horaire, soit par une méthode graphique, à laquelle l'auteur attachait un haut prix.

Tant de mathématiciens célèbres se sont occupés de ces matières délicates, qu'il faut aujourd'hui une grande érudition pour distinguer ce qui est neuf de ce qui est connu, et non moins de sagacité pour discerner ce qui est meilleur au milieu de tant de bonnes et doctes formules qui ont été successivement publiées depuis un siècle. M. Porquet a réussi à nous rendre sensible ce qui était très-recommandable dans le travail de M. Babin y et ce qui l'était moins.

Suivant le rapport de notre collègue, les formules proposées par M. Babin dénotent un esprit très-exercé; elles ont assez de mérite pour souffrir la comparaison auprès de celles des grands maîtres mais, en définitive, on ne saurait les préférer aux méthodes indiquées par plusieurs de ceux-ci, notamment par l'abbé La Caille et par le docteur Maskeline.

Quant au quartier de réduction qui constitue la méthode graphique de M. Babin, il est fort ingénieux : il peut réellement conduire à la solution de tous les problèmes astronomiques qui sont en usage dans la marine. Cependant, malgré la séduction attachée à des procédés qui mettent empiriquement la science entre les mains du routinier ignorant, les mathématiciens les préconisent en général très-peu ; ils les considèrent comme propres à détourner les marins de l'étude théorique et approfondie de leur art, et ils voudraient qu'ils ne servissent qu'à contrôler les résultats du calcul. Tout en appréciant le quartier de M. Babin, M. Porquet ne le recommande donc que comme supplément aux combinaisons mathématiques. Il rend du reste une éclatante justice aux talents qui l'ont produit, et, sur ses conclusions, la Société a témoigné au capitaine Babin, tout l'intérêt qu'elle prenait a ses efforts pour les progrès d'un art auquel se rattachent les destinées de notre ville [...] L'année dernière, M. Babin, de Nantes, nous avait présenté ses idées sur les moyens de trouver la longitude en mer. Il proposait des calculs logarithmiques et une méthode graphique, destinés à faciliter l'opération. En rendant justice à son zèle et en admirant ses ingénieux quartiers de réduction, la commission chargée d'apprécier son travail n'avait pas trouvé suffisamment rigoureux ses calculs et ses formules. M. Babin y a donné de nouveaux développements que les commissaires qui les ont examinés cette année ont étudiés avec la plus scrupuleuse attention. M. le professeur Herisson en a fait l'objet d'un rapport aussi savant que lumineux. Depuis que les navigateurs cherchent dans le ciel les traces de la route qu'ils parcourent sur l'océan, de nombreuses recherches ont été faites pour déterminer la longitude en mer [...] Toutefois lorsque ces méthodes, ces tables, ces instruments sont mis à la disposition du navigateur, lorsque celui-ci a acquis toute la dextérité nécessaire dans la pratique de l'observation, il lui reste encore d'assez forts calculs à faire, à raison de la réfraction, pour réduire la distance observée en distance vraie des distances des deux astres. C'est sur ces calculs, dits "corrections", que s'est dirigé le travail de M. Babin. Il propose trois corrections successives à la formule qu'il établit et qui n'avait pas paru suffisamment démontrée l'an dernier. La commission, dont M. Hérisson est le si habile interprète, admettant qu'on peut sans erreur considérer comme rectilignes les triangles sphériques à très petits arcs, sur lesquelles agissent les corrections de M. Babin, reconnait que celles-ci sont définitivement exactes en théorie et fondées sur les vrais principes trigonométriques. Cependant, elle ne pense pas que la méthode de notre compatriote puisse entrer en comparaison avec les méthodes directes dont on fait usage aujourd'hui pour la réduction de la distance apparente à la distance vraie, tant sous le rapport de la rigueur que sous celui de la brièveté du calcul. Elle fonde son opinion sur ce que, dans les calculs des méthodes directes, de celle du chevalier Borda, par exemple, on n'emploie que dix logarithmes en tout, tandis que dans la méthode proposée par M. Babin, il faut en employer dix-neuf, ou au moins dix en recourant à deux tables auxiliaires qui exigent de nouvelles recherches et exposent à de nouvelles méprises. Cette opinion est encore fort honorable pour M. Babin, puisqu'elle le place à une distance très rapprochée de nos plus célèbres mathématiciens ; mais, ce qui l'est davantage, c'est le suffrage que M. Hérisson et ses collègues accordent aux procédés graphiques de notre navigateur nantais. Suivant eux, les tableaux de M. Babin, sur lesquels s'exécutent ces sortes de procédés, méritent la plus sérieuse attention des marins, tant pour obtenir la distance vraie, quand le temps manque pour effectuer le calcul logarithmique, que pour sevir au contrôle du calcul lui-même. Ces messieurs n'hésitent pas à leur donner la préférence et sur les cartes de Margetts, et sur le quartier très estimé de feu M. Maingeon.

Séance publique de la Société académique du département de la Loire-Inférieure

Par Société académique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure