Portrait de Jean Mahé de Berdouaré (1732 - 1800)

Jean Mahé de Berdouaré

Jean Nicolas
chevalier
seigneur de Kerascoët, de Kerdudal et de Kerlaouen
Signature de Jean Mahé de Berdouaré (1732 - 1800)
Blason de la famille Mahé
Biskouas troubardias na reas
Dré an mor !

Parents

Famille

Lieu d'habitation

Occupations

  • chef de division des canonniers garde-côtes de Concarneau puis de Quimperlé (1785 - 1790)
  • capitaine d'artillerie au corps des canonniers garde-côtes de Carhaix (1778 - 1785)
  • officier d'infanterie au bataillon de la milice garde-côtes de Carhaix (devenu en 1771 second bataillon du régiment provincial de Vannes) (1746 - 1778)
  • gentilhomme signataire du «Mémoire de la noblesse bretonne au Roi» en 1788

Lien

Notes

Chef de nom et d'armes.


Jean Nicolas Mahé de Berdouaré nait à Locronan le 7 mars 1732. Il est le fils d'écuyer Nicolas Mahé de Berdouaré, gentilhomme breton habitant le manoir de Kerlaouen sur la paroisse de Riec, et de noble femme Thérèse Malo Guegan, originaire de Locronan. Le couple s'est marié en l'église Saint-Ronan de Locronan six ans plus tôt, le 27 février 1726. L'enfant est porté le lendemain sur les fonts baptismaux par noble homme Jean-François Pommier et Jeanne Le Tourneur, épouse de noble homme Joseph Guegan. 

Thérèse met au monde cinq enfants : Guillaume, Jean, François, Claude et Marie. Guillaume décède à l'âge de deux ans en 1731 et François à quatre jours en 1733. Il est probable que la Marie soit également décédée en bas âge.  Jean passe donc son enfance avec son seul frère survivant, Claude, qui a trois ans de moins que lui.

Bien qu'ils ne possèdent pas une grande fortune, les Mahé sont gentilshommes, ils ont été maintenus nobles et d'ancienne extraction lors de la réformation de la noblesse bretonne de 1669. La famille possède depuis plus d'un demi-siècle Kerlaouen, un petit manoir où René Mahé de Berdouaré, arrière grand-père de Jean, s'était établi durant la seconde moitié du XVIIe siècle. Entouré d'un petit mur de pierre défensif, le logis principal en granit est très simple. Il mesure environ 230m2 au sol et est coiffé d'une toiture en ardoise bordée par deux imposantes cheminées. Il est de forme rectangulaire et possède un étage et des combles. A l'extérieur se trouvent quelques dépendances accolés aux murs de la propriété et trois belles longères d'environ 300m2 chacunes. Aux loin, les terres valonnées de Kerlaouen, dont les revenus permettent de faire vivre la famille, s'étendent sur plusieurs hectares.  

Il est probable que la famille passait l'année en ville à Locronan du côté de leur mère, où son nés quatre des cinq enfants du couple. Seul le petit François était né à Huelgoat où leur père avait exercé un temps la fonction de commis ambulant aux Devoirs. La famille ne devait se rendre à Kerlaouen, situé en campagne à une demi journée de cheval, que pendant les beaux jours.

Le 17 juin 1743, alors que Jean n'a que onze ans, son père meurt prématurément. Il ne laisse à sa veuve et ses deux fils que Kerlaouen et quelques biens. Jean, qui doit assurer son avenir, s'engage quatre ans plus tard dans l'armée. Le jeune homme intègre le bataillon de milice de Carhaix le 4 aout 1747. Les bataillons de milices, composés de soldats de 16 à 60 ans tirés au sort dans chaque paroisse pour six ans, sont impopulaires et ont la réputation d'être des troupes peu motivées, peu formées, et peu utiles. Il faut cependant souligner que les bretons ont un peu changé leur regard sur les milices grâce au rôle qu'elles ont joué lors du siège de Lorient par les anglais en 1746. 

Le bataillon de Carhaix à la particularité d'être le seul bataillon de Bretagne entièrement bretonnant. Stéphane Perréon, dans son ouvrage « L'armée en Bretagne au XVIIIe siècle », écrit :  « Le découpage des bataillons de milice tenait en partie compte de la dualité linguistique de la Bretagne, pour des raisons essentiellement pratiques. Les quelques anomalies constatées peuvent s’expliquer par une méconnaissance de la situation linguistique de certaines paroisses [...] Certaines consignes officielles données pour le choix des officiers de milice confirment la prise en compte des bretonnants. Le Blanc écrit à Feydeau de Brou : « Il serait nécessaire que je fusse informé du nombre de compagnies […] dont les soldats n’auront d’autre langage que le bas breton et des cantons ou ces compagnies seront situées afin de leur destiner des officiers qui connaissant ce langage puissent s’en faire entendre et les discipliner. » Dans un courrier postérieur le ministre conseille toutefois de ne pas se baser sur cet unique critère. Ce principe concernait même le choix du colonel du bataillon. La maîtrise de la langue bretonne constituait sans conteste un atout pour celui désirant commander un bataillon ou une compagnie bretonnante, étant important qu’officiers et simples miliciens puissent se comprendre sans l’intermédiaire d’un interprète. [...] La milice provinciale en Bretagne possédait d’autres caractéristiques essentiellement dues à son caractère de province maritime. Selon un principe général, valable pour tout le royaume, les paroisses situées à moins de deux lieues de la mer fournissaient la milice garde-côtes et non la milice royale. La milice garde-côte dépendait du secrétariat d’État à la Marine et non du département de la Guerre. »

Au moment de l'arrivée de Jean au bataillon de Carhaix, ce dernier est présent dans les Flandres, où il participe aux campagnes de la guerre de succession d'Autriche depuis plus de trois ans, notamment pour la protection des différentes places des Flandres, Artois, Picardie et Hainaut. Le bataillon a perdu de nombreux hommes dans les années qui précèdent l'arrivée de Jean. Sur 545 soldats, 45 manquent. Certains sont décédés, d'autres sont à l'hôpital ou ont déserté.  De mai 1746 à décembre 1747, les sept bataillons bretons perdent 589 hommes dans les hôpitaux flamands. Parti de Vannes, le bataillon était en garnison à Menin au cours de l'année 1744, puis à rejoint Ypres au printemps 1745, puis Landrecies, Bethunes et Saint-Venant en 1746. Après la victoire décisive de la France au siège de Maastricht le 7 mai 1748, le bataillon est envoyé en garnison en Normandie  à Carentan pour défendre les côtes françaises.

Henri Binet, dans son ouvrage de 1910 intitulé «La guerre de côtes en Bretagne au XVIIIe siècle» écrit :

«La paix d'Aix-la-Chapelle, conclue en 1748 entre la France et l'Angleterre, ne fut qu'une trêve au cours de laquelle la Grande-Bretagne, confiante dans sa suprématie maritime, ne cessa de poursuivre l'accroissement de sa puissance coloniale. La période de tension politique fut officiellement ouverte au mois de décembre 1755 par le « réquisitoire » adressé par Louis XV à Georges II au sujet des prises maritimes et les hostilités éclatèrent au mois d'avril 1756.

La nature de la querelle qui armait les deux peuples et les lieux où éclataient les conflits déterminaient nettement le véritable terrain de la lutte : la mer.

Or l'Océan, cet immense champ de bataille, se prête, en-dehors de la guerre d'escadre, a une infinité de combinaisons stratégiques, très souvent caractérisées par des opérations combinées de l'armée et de la flotte contre les frontières maritimes de l'adversaire. Les bombardements et les descentes menaçaient les populations côtières dès la rupture de la paix. Chacun des belligérants devait donc assurer l'inviolabilité de ses eaux nationales et protéger son littoral contre les agressions maritimes. [...]

Il ne convenait déjà plus au XVIIIe siècle d'exagérer les dangers des invasions maritimes. Notre supériorité militaire sur l'Angleterre ne lui permettait ni de tenter la conquête d'un établissement permanent sur les côtes de France, ni de s'emparer sur notre territoire de quelque place forte d'où elle pût dominer le pays et la mer. Mais la supériorité maritime de la Grande-Bretagne lui facilitait le débarquement d'un corps expéditionnaire destiné à opérer près des côtes, à lever des contributions, à piller les villes ouvertes, à tenter une attaque brusquée contre les arsenaux et les chantiers de constructions navales.

L'assaillant disposait dans ce cas d'un avantage redoutable sur la défense : il agissait en masse et par surprise sur l'objectif de son choix et il jouissait, en principe, de la supériorité du nombre au moment du débarquement.»

C'est ce qui arriva le 8 août 1758 lorsqu'une escadre britannique de plus de 80 voiles commandée par l'amiral Howe se présente devant Cherbourg, avec à son bord 7 000 à 8 000 hommes sous les ordres du général Bligh et du prince Édouard.

Le bataillon de Carhaix est toujours en garnison à Carentan. Depuis 10 ans, il surveille la côte normande, améliore les chemins de communication entre les différents points de la côte et multiplie les postes d'observation et batteries d'artillerie sur le littoral. Jean a 26 ans, il est lieutenant depuis environ quatre ans. Son frère Claude a également intégré le bataillon il y a quelques années. Jean exerce la fonction de Garçon Major, un poste attaché à l'Etat Major du bataillon qui est confié à un jeune officier pour seconder le Major, les Aides-Majors et les Sous-Aides-Majors. 

Les britanniques parviennent à débarquer dans la journée. Les français, que les manœuvres des bâtiments anglais ont alertés depuis quelques jours, ont envoyé le bataillon de Carhaix défendre le fort de la Hougue. Jean est alors détaché à un poste avancé, avec 30 hommes sous ses ordres. Le comte de Raymond, gouverneur de Cherbourg, ordonne le retrait des troupes de la ville. Cette décision malheureuse et difficilement explicable laisse le champ libre à l'ennemi. Les britaniques prennent le port. Malgré les ordres strictes du général Bligh, des soldats anglais ivres, et sans encadrement, se livrent à des pillages, saccages, viols et autres sévices sur la population. Les paysans se défendent comme ils peuvent, tuant avec leurs fourches et leurs gourdins plus de 300 anglais. L'objectif de l'ennemi est la destruction totale du port de Cherbourg, concurrent des ports anglais. Les fortifications sont minées, les quais et jetées démolis. Les britanniques brûlent tous les bateaux déclenchant un incendie qui durera plus de deux jours. 

Ne pouvant progresser plus loin dans l'intérieur des terres, l'escadre britannique quitte Cherbourg le 14 août et se dirige sur Saint-Briac, non loin de Saint-Malo, où elle débarque le 3 septembre. Le corps expéditionnaire anglais sera battu à Saint-Cast le 11 septembre, empêché de rembarquer, grâce à la présence des milices garde-côtes et au formidable travail entrepris par le duc d'Aiguillon depuis plusieurs années pour moderniser la défense du littoral breton. Depuis cette date, les anglais n'ont plus jamais tenté de débarquer sur le territoire breton.

Stéphane Perréon écrit : « Pour les Bas-Bretons, les difficultés de communication une fois leur bataillon sorti de Bretagne occidentale aggravaient le déracinement. Une anecdote survenue en 1759 témoigne de cette détresse, ici spirituelle. Cette année-là, Le Veyer, commandant du bataillon de Carhaix en garnison à Carentan, demande l’envoi d’un aumônier bretonnant « attendu que n’y ayant à Carentan ni aux environs aucun prêtre bas breton, les soldats de ce bataillon se trouvent privés de tout secours spirituels, même à l’article de la mort ; comme c’est un inconvénient qui me parait mériter beaucoup d’attention, tant pour prévenir les désertions qui ne sont déjà que trop fréquentes, que parce qu’il est en effet convenable de procurer à cette troupe les secours spirituels dont elle peut avoir besoin […]».

Malgré ce vibrant plaidoyer, le duc de Crémilles demeura inflexible : « Vous savez que le Roy n’entretient point d’aumôniers à la suite des bataillons de milice et il ne serait pas proposable de tirer des prêtres de chaque province où il y a un idiome particulier parmi le peuple pour accompagner les bataillons de milice quand la nécessité du service exige de les en faire sortir. »

Le bataillon de Carhaix quitte Carentan et s'installe en garnison à Honfleur. C'est pendant ce séjour dans cette ville que Jean fait la connaissance d'Angélique Lion de Saint-Thibault. La jeune femme de 26 ans est issue d'une vieille famille bourgeoise de la ville. Bien que non noble et désargentée, elle descend d'une longue lignée d'armateurs et d'échevins d'Honfleur.

Jean-François Brochard-Savinière, dans sa publication de 1953 intitulée «Un armateur normand du XVIIIe siècle : Nicolas Lion de Saint-Thibault», écrit:

«Il y avait déjà un demi siècle que le commerce de Charles Lion (grand père d'Angélique) prospérait, et que sous la Régence sa maison tirait un grand profit de ses opérations avec les colonies, lorsqu'il fut arrêté dans son essor par l'écroulement que le système de Law causa au crédit public et aux fortunes à compter de 1720 environ, elle marcha avec rapidité à sa ruine. Après la mort de Charles Lion, Nicolas (père d'Angélique) et Jacques ses fils continuèrent le commerce en société pendant encore quelques années. La Société fut dissoute en 1724 et deux années après, Nicolas de Saint Thibault se trouva en de très mauvaises affaires. Il fit faillite en 1726. Ses créanciers le poussèrent jusqu'au point qu'il fut obligé de vendre ses meubles en mai 1727 pour la somme de 2500 livres. Un accord survint entre lui et M. de la Rue, banquier à Rouen, ce qui lui permit plus tard de rétablir sa maison. Depuis deux ans, il avait perdu 375.737 livres, savoir : 

  • 228.670 livres sur le retour de 23 de ses navires, tant aux Antilles, Terre-Neuve, que des autres endroits.
  • 88.800 livres sur la vente des morues.
  • 33.452 livres en banqueroutes.
  • 22,875 livres en délies douteuses.

Ses malheurs, ses pertes et la misère où il tomba ne laissèrent à son fils, Nicolas Thibault Lion (frère d'Angélique) d'autre état à prendre que de naviguer, sans même trouver de quoi payer l'enterrement de son père décédé en 1756. Nicolas Lion ne subsistait depuis quelques années, avec sa femme et ses quatre filles, que par les secours que l'emploi de son fils Nicolas Thibault, permettait à celui-ci de lui procurer.»

Les deux jeunes gens se marient le six août 1760 en l'église Sainte-Catherine d'Honfleur en présence de nombreux officiers du bataillon de Carhaix, parmi eux : Jacques-Marie Le Veyer, commandant du bataillon, René Claude Mahé de Berdouaré, frère du marié, lieutenant, Achile Desjars, capitaine et Jean-François de Kersulguen, capitaine. Le frère d'Angélique, Nicolas, est également présent. Il écrit à propos de ce mariage : « Mon beau-frère est un bon gentilhomme, très rangé, âgé d'environ trente ans et qui demeure à deux lieues et demi de Quimperlay, en sa terre de Kerlaouen, qui est très jolie et suffisante pour les faire vivre très honnestement. Nous n'avons en vérité que lieu de nous applaudir d'avoir fait ce mariage ; il est de pure inclination ; ils paraissent bien s'aimer ; c'est le moyen de passer des jours heureux... »

 

 

Garçon Major pendant 2 ans au Fort de la Hougue lors du raid de la Royal Navy sur Cherbourg en 1758. 

Entré le 4/08/1747 (?) au bataillon de Carhaix, milice de Bretagne où il a servi sans interruption, "allé joindre en Flandre et il y a fait toutes les campagnes, depuis ce temps sur les côtes de Normandie où le Bataillon a cantonné depuis la guerre, a fait la fonction de garçon major pendant deux ans. Le bataillon ayant campé au fort La Houque en 1758 lors de l'affaire de Cherbourg, il a été détaché depuis à un poste avancé avec 30 ... sous ses ordres.
En août 1758, le port est dévasté par les anglais sous les ordres du Général Blegh et de l'Amiral Howe. La ville a été abandonnée par le Comte de Rémond, Maréchal de Camp, retiré au château du Mont-Epuiguet de Brix puis à Valognes.

25/02/1759 : Régiments de la Milice garde-côtes organisée en capitaineries regroupant plusieurs paroisses. La Bretagne compte 20 capitaineries comprenant 200 compagnies de 50 hommes.

04/08/1771  : abrogation du corps de la Milice, changé en Régiments Provinciaux. Les 104 bataillons forment 47 régiments provinciaux.

13/12/1778 : création du Corps des canoniers gardes-côtes, composé de 102 Divisions composées de 418 compagnies

 

Le 6 août 1760, Jean-Nicolas de Berdouaré épousa à Honfleur Rose-Angélique-Félicité Lion de Saint-Thibault, descendante d'une lignée d'armateurs, d'échevins et de juges à l'Amirauté. Le frère de la jeune épouse écrit à ce propos :

« Mon beau-frère est un bon gentilhomme, très rangé, âgé d'environ trente ans et qui demeure à deux lieues et demi de Quimperlay, en sa terre de Kerlaouen, qui est très jolie et suffisante pour les faire vivre très honnestement. Nous n'avons en vérité que lieu de nous applaudir d'avoir fait ce mariage ; il est de pure inclination ; ils paraissent bien s'aimer ; c'est le moyen de passer des jours heureux... »

Voici, à titre de curiosité, la composition du trousseau de noces de la nouvelle mariée : « 26 aunes de toile blanche de 32 à 35 sous, 2 douzaines de mouchoirs de 15 à 18 livres la douzaine, 18 à 20 aunes de cotonnines ou polonaises de 20 à 28 sous, 18 aunes moire fleurie, fond blanc, dessin nouveau, de 9 à 10 livres l'aune, pour robe de noce, 30 aunes milleret pour la garniture à 5 sous l'aune, 18 aunes gros de Tours broché, fonds en couleur, la plus à la mode, de 5 à 6 1, 2 paires de bas de soie blancs de 8 1. à 8 1. 10 s, 1 paire de gands de soie noire à jour, en mitaine, de 50 s. à 3 1, 1 paire de bas de soie blancs pour homme, à 12 1, 6 aunes de mousseline en clair double de 6 à 7 1. l'aune, 2 aunes dito en rayure, à 14 I, 3 aunes de mousseline unie toute claire de 0 à 7 1.»

Après avoir servi 6 ans au bataillon de Carhaix, Jean-Nicolas Mahé fut nommé, le 1er février 1785, capitaine d'une compagnie détachée d'infanterie de la capitainerie garde-côtes de Concarneau. Plus tard il fut nommé chef de division. Plusieurs enfants issurent de son mariage.

Le fils cadet dut envoyé à l'école préparatoire de l'artillerie à Metz. Après deux années, notre chevalier ne réussit pas à se faire recevoir dans le corps d'artillerie. Revenu chez ses parents, il se dit « décidé à entrer dans la marine marchande car il ne croit pas que son père veuille le faire admettre dans l'infanterie ». En définitive, il demeura sans état. Les levées des guerres de la Révolution le surprirent ; après avoir fait toute la campagne de Hollande, il périt au service de la République.

Aucun membre de la famille Mahé de Berdouaré ne fut inquiété durant la Révolution. Un certificat de non immigration fut délivré à son chef par la municipalité de Riec, le 5 décembre 1793, approuvé par le district de Quimperlé et admis par la commission administrative de Landerneau. Il paya régulièrement ses impôts et fit exactement toutes les déclarations demandées. À l'emprunt forcé de cent millions de l'an VII, pour une contribution foncière de 307 francs, il fut taxé à 105 francs.