Seul fils de la famille, il avait 50 ans d'écart avec son père.
Ami de Maxence de Polignac.
Extrait d'une notice écrite par son fils Jean-Baptiste : "Jean Lalau-Keraly a commencé ses études à Hennebont chez les MM. Morel (des prêtres séculiers) où tout enfant il travaillait très assidûment, surveillé chez lui de très près par ses sœurs.
Il fit ensuite des études très brillantes au collège des Jésuites de St. François Xavier de Vannes (où je les ai faites moi-même) ; collège qui venait de se fonder. Je crois qu'il n'a manqué le prix d'excellence qu'une année sur sept. Il était en tout cas un excellent humaniste car je l'ai vu bien des fois traduire du latin à livre ouvert. Il a fait ses études de droit à Rennes jusqu'à sa licence. Puis a travaillé son doctorat à la faculté catholique d'Angers où il s'est nettement déplu. Il n'a jamais passé sa thèse. Inscrit au Barreau de Lorient il y a plaidé. Il y eut certainement fait une très brillante carrière, car il alliait à la science du droit une grande culture générale et un sens pratique peu commun des affaires. Son père étant déjà très âgé au moment où lui, avait sa carrière à faire, il a préféré continuer ce qui se faisait dans la famille avant lui ; la gérance de biens et les expertises. Néanmoins il resta jusqu'à sa mort inscrit au Barreau, dont il fut bâtonnier. Il a plaidé pendant très longtemps les affaires civiles, se rattachant à des gérances. Situation assez anormale d'après les règles rigides de l'Ordre, mais à laquelle on n'a jamais élevé d'objection à Lorient. [...] A Hennebont mon père, à peine marié, a fixé son cabinet d'affaires, à côté de celui de son père. Nous habitions toute la maison, et les sept premiers enfants, des onze Keraly, y sont nés. En 1892 mes parents ont acheté "Mont-Délices" propriété de trois hectares, dominant Hennebont. D'Hennebont nous allions généralement dans notre enfance faire de petits séjours à Kernivinen, surtout quand vivait encore notre grand'mère. Nous n'abordions que rarement Keraly qui était si loin de tout. Mais mon père, malgré la distance, s'est occupé beaucoup de cette propriété. Quand il l'a héritée de ses parents, elle était en très mauvais état, une partie du manoir était en ruine. Mon père a réduit les bâtiments, puis y a installé les fermiers pour ne plus faire de Keraly qu'un domaine de rapport. Il a beaucoup planté. Pour les neuf enfants Keraly, aucune terre au monde ne pourra égaler Mont-Délices où ils ont vécu avec les plus tendres et les plus vénérés des parents. Les petits-enfants qui ont goûté de Mont-Délices en parlent eux aussi comme d'un "home délicieux". Mes cinq soeurs s'y sont mariées. C'est cette propriété dont les allemands ont bombardé la maison d'habitation que le Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme est en train d'achever pour y faire passer une route à notre grand désespoir et à celui de tous les Hennebontais[...] Il est difficile à un fils de donner une image impartiale de parents dont il ne garde qu'un souvenir plein de vénération et de tendresse, et desquels, en toute loyauté, il n'a retenu que leur bonté, et la vénération dont ils étaient entourés dans leur famille et dans la région."
L'Ouest Eclair du 2 février 1924, rubrique nécrologique :
"Mercredi soir est décédé M. Jean Lalau-Keraly père, âgé de 72 ans, qui fut bâtonnier de l'ordre des avocats de Lorient. Depuis plusieurs années il s'était retiré à Hennebont, où il jouissait de la sympathie de tous. Vivant au milieu des cultivateurs, il s'intéressait à tous les progrès de l'agriculture et pendant 40 ans il avait été secrétaire de la Société de l'Agriculture de l'arrondissement de Lorient, dont son gendre, M. de Blignières, est le dévoué président. En cette douloureuse circonstance, nous offrons à toute la famille de M. Lalau-Keraly, nos sentiments de vives condoléances."
En 1879, sous la IIIe République, jeune avocat, il défendit devant le Tribunal de Lorient un jeune homme de 19 ans, verbalisé à la veille de son entrée à Saint-Cyr pour avoir manifesté un peu trop vigoureusement sa ferveur royaliste à l'occasion du pélerinage que faisaient les légitimistes à Sainte-Anne d'Auray, pélerinages qui prirent fin cette même année, sans doute à cause de ces arrestations. Dans sa plaidoirie, il rappela que son client entrait à Saint-Cyr et précisa : "Comment donc suspecter ce jeune homme d'esprit séditieux alors qu'il a souscrit hier un engagement qu'il est prêt à ratifier demain jusqu'à la dernière goutte de son sang?". Cette belle formule fut efficace car finalement, ledit prévenu eut une amende de beaucoup inférieure à celle infligée aux autres "co-prévenus". Ce jeune homme n'était autre qu'Arthur Le Gouvello dont la fille épousera Léon Mazurié, petit neveu de Jean Keraly.
1911/09/13 TOMBE D'UN 2e ETAGE, Lundi. Le jeune Marcel Le Rouzic, âgé de 18 ans, dont la mère, veuve, dirige une entreprise de peinture et vitrerie place du Marché, était occupé au château de Mont-Délices, appartenant à M. Lalau-Keraly, avocat, à placer une persienne à une fenêtre du deuxième étage, lorsque tout à coup, suite à un mouvement brusque, il fut précipité dans le vide et vint s'écraser sur le sol. L'on s'empressa de lui donner les premiers soins. M. Richou, pharmacien, arriva sur les lieux, puis le docteur Asinn, qui fit transporter immédiatement le blessé, dont l'état paraît grave, à l'hospice où le praticien constata qu'il avait une fracture au crâne. Ce matin, nous avons pris de ses nouvelles. Son état s'est sensiblement amélioré et l'on garde espoir de le sauver. Ce grave accident a produit une grande émotion en ville où Marcel Le Rouzic est très estimé. Lsnguldlo
Matricule militaire: classe 1872 Vannes/Lorient numéro 1938: cheveux et sourcils châtains, yeux bleus, front haut, nez fort, bouche moyenne, menton rond, visage ovale, taille 1m64, degré d'instruction 2, étudiant
Dispensé de service militaire dans l'armée active car unique fils.
Passe dans la réserve de l'armée active le 30/6/1878. A accompli une période d'exercices dans la 11e section d'infirmiers du 1 au 28/9/1879. A accompli une période d'exercices dans la 11e section d'infirmiers du 20/11 au 17/12/1881. Passe dans l'armée territoriale le 1/7/1882. A accompli une période d'exercices dans la 11e section d'infirmiers du 7 au 20/8/1884. Incorporé au 88e régiment territorial d'infanterie comme soldat. Passe dans la réserve de l'armée territoriale le 5/11/1892. Libéré le 1/11/1898
https://rechercher.patrimoines-archives.morbihan.fr/ark:/15049/vta523d27bed6883/daogrp/0/2
https://rechercher.patrimoines-archives.morbihan.fr/ark:/15049/vta523d3144aa4c4/daogrp/0/3
https://www.retronews.fr/journal/le-temps/24-decembre-1879/123/764757/3