Nicolas Lion de Saint-Thibault

Nicolas Thibault
honorable homme
sieur de Saint-Thibault

Parents

Famille

Occupations

  • capitaine de navire
  • armateur à Honfleur
  • négociant
  • trésorier de l’église Sainte Catherine

Lien

Notes

Extrait de la publication : Un armateur normand du XVIIIe siècle : Nicolas Lion de Saint-Thibault, par Jean-François Brochard-Savinière

Il y avait déjà un demi siècle que le commerce de Charles Lion prospérait, et que sous la Régence sa maison tirait un grand profit de ses opérations avec les colonies, lorsqu'il fut arrêté dans son essor par l'écroulement que le système de Law causa au crédit public et aux fortunes à compter de 1720 environ, elle marcha avec rapidité à sa ruine. Après la mort de Charles Lion, Nicolas et Jacques ses fils continuèrent le commerce en société pendant encore quelques années. La Société fut dissoute en 1724 et deux années après, Nicolas de Saint Thibault se trouva en de très mauvaises affaires. Il fit faillite en 1726. Ses créanciers le poussèrent jusqu'au point qu'il fut obligé de vendre ses meubles en mai 1727 pour la somme de 2500 livres. Un accord survint entre lui et M. de la Rue, banquier à Rouen, ce qui lui permit plus tard de rétablir sa maison. Depuis deux ans, il avait perdu 375.737 livres, savoir : 

  • 228.670 livres sur le retour de 23 de ses navires, tant aux Antilles, Terre-Neuve, que des autres endroits.
  • 88.800 livres sur la vente des morues.
  • 33.452 livres en banqueroutes.
  • 22,875 livres en délies douteuses.

Ses malheurs, ses pertes et la misère où il tomba ne laissèrent à son fils, Nicolas Thibault Lion d'autre état à prendre que de naviguer, sans même trouver de quoi payer l'enterrement de son père décédé en 1756. Nicolas Lion ne subsistait depuis quelques années, avec sa femme et ses quatre filles, que par les secours que l'emploi de son fils Nicolas Thibault, permettait à celui-ci de lui procurer. Ses enfants ne trouvèrent même pas le moyen, parce qu'ils étaient pauvres, de réclamer les droits que la coutume de Normandie accordait aux enfants sur les biens du père lors de son mariage, lesquels droits étaient inaliénables. Le mariage de leur mère et son bien s'y trouvaient également confondus ; à la mort de Nicolas Lion, c'était une confusion d'affaires impénétrables.