Portrait de Hippolyte de Mauduit de Kervern (1751 - 1810)

Hippolyte de Mauduit de Kervern

Gabriel Hippolyte
écuyer
Signature de Hippolyte de Mauduit de Kervern (1751 - 1810)
Blason de la famille de Mauduit

Parents

  • Hippolyte de Mauduit (1721 - 1782), chevalier, seigneur de Kervern, lieutenant des vaisseaux de la Compagnie des Indes sur le Brillant pour Québec (prise d'un navire anglais), sur l'Éléphant pour la Chine et la Paix pour Pondichéry
  • Marie Le Flo de Branho (1722 - 1808), dame de Branho

Famille

Lieux d'habitation

Occupations

  • capitaine d'infanterie au régiment Royal-La Marine
  • gentilhomme signataire du Mémoire de la noblesse bretonne au Roi en 1788
  • propriétaire demeurant au château de Plaçamen à Moëlan
  • membre correspondant du conseil d'agriculture pour le département du Finistère en 1824

Distinctions

  • chevalier de l'ordre de Saint-Louis

Liens

Notes

L'enfance d'Hippolyte de Mauduit à Quimperlé et Kervern - Voyages de son père, Jean-Hippolyte de Mauduit

Gabriel Hippolyte de Mauduit est né le 3 novembre 1751 dans la petite ville de bretonne de Quimperlé. Il est le premier enfant de Jean Hippolyte de Mauduit de la Porte, officier des vaisseaux de la compagnie des Indes, et de Marie Le Flo de Branho. Son père revient d'un long séjour dans les établissements français de l'Inde, où il est resté bloqué pendant tout le siège de Pondichéry imposé par la flotte de l'amiral anglais Boscamen au printemps 1747. Les forces françaises, très inférieures en nombre, parvinrent à libérer la ville après six mois de siège au début de l'automne 1747. Jean Hippolyte avait cependant attendu la paix pour entreprendre son voyage de retour au mois de mars 1749. De retour à Quimperlé, il avait épousé le 23 janvier 1751 dans l'église Saint Colomban, Marie Le Flo de Branho et 9 mois plus tard le petit nourisson arrivait au monde, dans des circonstances tragiques.

L'enfant en danger de mort est baptisé le jour même en urgence. Il est porté sur les fonts baptismaux dans l'église saint Colomban par son grand oncle Gabriel de Mauduit du Plessix, lieutenant-colonel d'infanterie au régiment de Luxembourg, chevalier de saint Louis et sa grand mère maternelle Marie Catherine Le Bars. Comme le veut la tradition de l'époque, en temps que fils aîné il hérite du prénom de son père, Hippolyte, auquel on attache le nom de son parrain, Gabriel ; mais tout le monde l'appelle Hippolyte.

Un mois seulement après la naissance d'Hippolyte, son père embarque avec 57 hommes d'équipage comme second enseigne sur la Diane, frégate de la compagnie des Indes de 400 tonneaux et armée de 16 canons, sous les ordres du capitaine François Le Fol de La Londe. Le voyage à destination du Bengale dure près de deux ans. Le navire passe par Gorée, Anjouan et les Mascareignes à l'aller, puis rentre en France après une escale au Brésil. L'équipage est de retour à Lorient à l'été 1753.

Hippolyte fait alors la connaissance de son père qui reste à terre pendant plus d'une année. Le petit enfant voit arriver la naissance de son premier frère, Pascal au printemps 1754. Quelques mois plus tard, leur père doit repartir de nouveau pour le Bengale à l'hiver de la même année. C'est le septième voyage du jeune officier qui n'est agé que de trente trois ans. Il a déjà passé plus de dix ans en mer, sans compter ses deux années à terre en Inde, et a déjà survécu au naufrage du Prince de Conti quelques années plus tôt.  Jean Hippolyte est engagé avec 130 hommes d'équipage comme premier enseigne à bord du Bourbon, vaisseau de la Compagnie des Indes de 600 tonneaux et armé de 20 canons. Le navire, qui est commandé par le capitaine Guillaume Damian, fait le tour du globe. Il passe à l'aller par l'ile de Gorée, le Brésil, pour atteindre l'Inde en passant par le Pacifique. Au retour, il traverse l'océan Indien et gagne l'Angola puis rejoint Vigo en Espagne où il est désarmé le 3 mars 1757, et son équipage congédié. Ce déchargement improvisé sur la péninsule hibérique s'explique par la récente déclaration de guerre entre la France et la Grande-Bretagne. La présence des navires anglais au large des côtes bretonnes est une prise de risque trop importante. Le royaume d'Espagne, alors allié au royaume de France, met à disposition ses ports pour permettre de contourner ce blocus. Jean-Hippolyte regagne donc Quimperlé par voie terrestre. Le Bourbon quant à lui n'arrive à Lorient qu'en novembre 1757, après trois ans de voyage. 

Pendant cette longue absence, Marie met au monde un troisième fils, Vincent, qui s'éteind prématurément à l'âge de 17 mois le 27 octobre 1756. A son retour en Bretagne, Jean Hippolyte achète le château et les terres de Kervern à Pouldergat dans le Finistère, un endroit assez éloigné de ses racines mais où Marie a encore de la famille. La famille habite dès lors en alternance entre Kervern à la campagne et Quimperlé en ville.

Jean-Hippolyte embarque comme second lieutenant sur le Brillant, vaisseau de la compagnie des Indes commandé par le capitaine Louis de Saint-Médard, au printemps 1758. Il est accompagné d'un domestique indien de 18 ans nommé François Marie César. Ce jeune homme, converti au christianisme et baptisé le 9 février 1758 à Quimperlé, est au service de la famille de Mauduit depuis quelques temps ; comme en témoigne son acte de baptême signé par une grande partie des membres de la famille. Son parrain est d'ailleurs François Xavier de Mauduit, capitaine au régiment Royal-La-Marine, frère de Jean-Hippolyte, et sa marraine Marie, son épouse. On connaît peu de choses sur François Marie César. Il est probable que Jean Hippolyte a rencontré ce garçon, surnommé alors César, lors d'un précédant voyage en Inde et lui a proposé cet emploi rémunéré. Il n'était pas esclave. Le Brillant, d'une capacité de 1200 tonneaux et armé de 58 canons, était initialement armé pour l'Inde mais comme la France a besoin de renforcer son armée au Canada, on l'envoie finalement au Québec avec à son bord des troupes fraiches. Le bateau quitte Lorient avec 452 hommes à son bord, dont de nombreux canonniers et des soldats des troupes de la Compagnie des Indes appartenant à la compagnie de monsieur de Bessan. Anectdote intéressante, le jeune Antoine Thévenard, futur vice-amiral, ministre de la marine et Pair de France est également à bord au poste de second lieutenant. Le 5 mai 1758 l'équipage capture deux brigantines écossaises, La Charlotte et Le Daniel, et fait de nombreux prisonniers qui seront par la suite remis à la prison de Québec. Le navire s'engouffre dans le Saint-Laurant et mouille en face de Québec à l'été 1758. Il y reste peu de temps et quitte le Canada au début de l'automne. Le 18 octobre 1758, le Brillant s'empare du navire anglais le Carnarvon au large des côtes de l'Irlande et fait prisonnier tout son équipage. Une partie de l'équipage passe donc sur le vaisseau anglais pour pouvoir conduire cette prise de guerre jusqu'au port de Lorient. Jean Hippolyte reste à bord du Brillant et prend la fonction de 1er lieutenant.

A son retour à Lorient au mois de novembre 1758, Jean Hippolyte à la joie de découvrir un petit nourrisson de six mois, François, qui vient de rejoindre la famille au printemps. Les Mauduit s'installent à Kervern, où deux garçons naissent : Antoine, en 1759, qui est également le filleul d'Hippolyte, puis Constant en 1760. Le petit François y décède la même année. Il semble que la famille vivait en ville à Quimperlé quand leur père était en mer et rejoignait Kervern quand il était à terre.

Hippolyte reçoit dès le plus jeune âge une bonne éducation, comme en témoigne sa parfaite maitrise de la qualigraphie que l'on observe notamment sur la signature qu'il fait sur l'acte de baptème de son frère Antoine, dont il est le parrain. Le jeune garçon n'a alors que huit ans. Comme la grande majorité des enfants issus de l'aristocratie, les fils, et particulièrement le fils aîné, entrent à sept ans dans le monde des hommes et doivent quitter l'éducation maternelle pour recevoir une éducation par un gouverneur désigné par leur père. 

Après deux ans passés à terre au château de Kervern,  Jean Hippolyte doit embarquer comme premier lieutenant à bord du Boullongne commandé par le capitaine Jean Paul Véry de Saint Romain. Il est accompagné par un domestique originaire de Quimperlé nommé François Biquivin. Le vaisseau de 600 tonneaux, armé de 20 canons, transporte 142 hommes. Il quitte Rochefort le 8 mars 1761 pour l'île de France et doit passer par les Antilles. Le 10 avril 1761, alors qu'il croise au large des Antilles, le Boullongne capture le navire anglais l'Industry commandée par le capitaine Thomas Underwood. Cette belle prise de guerre est envoyée en Europe via Grenade puis la Hollande et son équipage est fait prisonnier à bord du Boullongne. Il est remis au vaisseau Le comte d'Artois à l'île de France (Maurice) au début du mois de juillet 1761, qui se charge de conduire les prisonniers sur l'île Bourbon (La Réunion). Une fois ses cales remplies de 1000 balles de poivre et de 1300 balles de café, le Boullongne quitte l'île de France au mois de septembre et, après une courte escale à l'île Bourbon, remonte l'Atlantique pour regagner l'Europe. Alors qu'il croise au large de l'île de Groix, le vaisseau et tout son équipage est capturé par le vaisseau anglais HMS Vénus. Jean Hippolyte est conduit et emprisonné à Plymouth. 

On ignore la durée exacte de sa détention en Angleterre. On sait qu'une partie de l'équipage est restée incarcérée jusqu'à la fin de la guerre et n'a été libérée qu'au mois de juin 1763, après 18 mois de captivité. Il semble que Jean Hippolyte à été libéré plus tôt puisqu'il est censé être présent en Bretagne au mois de juillet 1762, période à laquelle son unique fille Françoise a été conçue.

La défaite de la France ratifiée par le traité de Paris le 10 février 1763 est un désastre pour le royaume. Après près de sept ans de guerre, la France perd ses positions au Canada, ses territoires situés à l'Est du Mississipi et une partie de ses îles des Antilles. En Inde, la France peut garder ses comptoirs mais a interdiction de les fortifier ou d'y faire stationner des troupes. Le Royaume-Uni s'assure une position mondiale dominante. 

C'est dans ce contexte douloureux que Françoise nait en avril 1763 à Kervern. Pour les marins, la fin de la guerre rend cependant moins périlleux les voyages, et l'activité commerciale de la Compagnie des Indes peut reprendre normalement. Jean Hippolyte embarque à nouveau pour la Chine au mois de février 1764. Il s'engage comme second lieutenant sur l'Éléphant, vaisseau de 600 tonneaux armé de 18 canons commandé par François de La Mothe, avec 142 hommes d'équipage. Le navire fait une escale d'un mois à Cadix à l'hiver, traverse le détroit de la Sonde en juillet et arrive à Canton le 15 août 1764, après cinq mois de mer. L'équipe reste six mois à Canton puis réembarque le 14 janvier 1765 à bord de l'Éléphant. Le navire fait voile vers l'île de France, qu'il atteint au mois de mars pour une escale de deux semaines, puis remonte vers l'Atlantique sud. Après une halte de deux jours sur Île de l'Ascension au mois de mai, le navire reprend sa route et arrive à Lorient le 9 juillet 1765.

A son retour il apprend que Marie a donné naissance à un fils, Amant, qui est décédé dans sa première année.

Des huit enfants qui sont nés de Marie, seuls cinq atteindront l'âge adulte. Hippolyte, Pascal et Constant choisiront le métier des armes et s'engageront dans l'infanterie et la cavalerie. Leur frère Antoine entrera dans les ordres et Françoise, qui restera célibataire, vivra de ses biens.

L'arrivée au régiment Royal La Marine : les Antilles, la Bretagne, le Languedoc

En 1767, Hippolyte à seize ans lorsqu'il quitte la Bretagne, pour rejoindre le Royal-Marine en garnison aux Antilles. Il y est accueilli par le lieutenant colonel François Xavier de Mauduit, son oncle, qui commande le 2e bataillon depuis trois ans. Ce dernier est décrit par le chevalier de Saint-Mauris, colonel du régiment, comme un homme sage, froid et ferme. Lorsque le jeune homme arrive aux Antilles, Le Royal-Marine est affecté depuis cinq ans dans les iles pour assurer la protection des colonies de La Martinique et de Saint Domingue. La France a des intérêts stratégiques dans la région car ses colonies sucrières, très lucratives, font partie des rares territoires d'Amérique que la France a pu conserver après le traité de Paris de 1763. 

L'année suivante, le régiment est de retour à Brest où il arrive le 23 février 1768. A cette même date le père d'Hippolyte et son frère Pascal, alors âgé de treize ans, sont à Pondichery. Le régiment Royal La Marine est rapidement envoyé dans le Languedoc et le Roussillon où il reste deux ans. Il est affecté à Montpellier, puis Uzès en octobre 1768, Perpignan en mars 1769 et enfin Béziers au mois d'octobre.

Alors que l'on célèbre à Versailles les noces du jeune Dauphin avec Marie Antoinette d'Autriche, le 16 mai 1770, le régiment se prépare à quitter le Languedoc pour rejoindre la Bretagne, où il est affecté à la surveillance et à la protection des ports à l'été. C'est une aubaine pour Hippolyte qui pourra revoir les siens qu'il n'a pas vu depuis trois ans. Son père vient tout juste de mettre fin à sa carrière de marin et coule ses vieux jours entre Kervern et Quimperlé où il peut enfin se consacrer à ses enfants. À cette époque, les frères et sœurs d'Hippolyte sont encore très jeunes et n'ont pas encore quitté le cocon familial à l'exception de Pascal. Ce frère cadet, qui a dans un premier temps voulu suivre la carrière de son père et l'a accompagné dans sa dernière expédition à Pondichéry, vient finalement d'opter pour une carrière militaire. Il s'engage dans le régiment de cavalerie d'Artois actuellement en garnison à Redon. Le régiment Royal-La-Marine reste cinq mois à Brest puis une année entière entre Lorient, Port-Louis et Belle Île.

Mort de Louis XV - Avènement de Louis XVI

Le régiment quitte la Bretagne pour rejoindre Dunkerque en novembre 1772. Le 10 mai 1774, Louis XV s'éteint après 58 ans de règne, et laisse à son petit fils un royaume au bord de la banqueroute. Louis XVI monte sur le trône le 11 juin 1775. Il lance de grandes réformes financières pour essayer de sauver les finances de l'état, mais elles sont toutes bloquées par les parlements, le clergé, la noblesse et la cour. Louis XVI commence immédiatement à diminuer les dépenses de la cour: il diminue les « frais de bouche » et les frais de garde-robe, le département des Menus-Plaisirs, les équipages de chasse, la Petite Écurie, et enfin le nombre de mousquetaires et de gendarmes affectés à la protection du roi. 

De l'autre côté de l'Atlantique, les colonies du nord de l'Amérique commencent à se révolter contre le royaume d'Angleterre. Cette guerre d'indépendance est largement soutenue par les français qui rêvent d'une revanche sur les anglais. Louis XVI ne peut cependant pas se permettre d'engager le pays dans une guerre directe avec l'Angleterre car les finances de l'État sont dans un état lamentable mais soutient secrètement les insurgés en envoyant des soldats, des munitions et de l'argent.

Hippolyte, qui est en garnison à Sedan depuis l'automne 1774, ne partira pas rejoindre les troupes en Amérique du Nord.  Le jeune homme, que l'on appelle désormais le lieutenant de Kervern, retrouvera son jeune frère Constant qui s'engagera, comme lui quelques années plus tôt, au Royal La Marine. Les deux frères resteront dans les garnisons françaises pendant toute cette période : à Briançon à partir d'octobre 1776, où leur oncle François-Xavier de Mauduit, toujours lieutenant-colonel du régiment, trouvera la mort au mois de juillet 1777, puis Mondauphin et Grenoble en octobre 1777 et enfin Montpellier en juin 1778. Cela ne les empêche pas de suivre les nouvelles outre Atlantique et notamment celles de leur cousin germain Thomas de Mauduit qui a rejoint les insurgés américains au tout début du conflit. Alors que Lafayette n'a pas encore posé le pied sur le sol américain, Thomas s'illustre lors de la prise de New York. Il se distinguera ensuite à la bataille de Germantown le 4 octobre 1777, puis dans la défense du fort RedBank dont il dirigera la résistance. Ces faits d'armes qui lui vaudront une première citation par le Congrès. Il sera encore remarqué à Valley Forge, et à la bataille de Monmouth le 28 juin 1778 où il sera commandant adjoint de l'artillerie américaine. Thomas Antoine recevra des marques d'estime particulières de George Washington et du Congrès des États-Unis. Il sera promu major de l'armée française, lieutenant-colonel de l'armée américaine et sera décoré de l'ordre de Cincinnatus. 

Le Royal La Marine en Corse, entrée de la France dans la guerre contre l'Angleterre - Mariage au Coscro

Malgré sa situation financière délicate, et malgré la réticence des responsables militaires, économiques, financiers et diplomatiques  du Royaume, la France entre officiellement en guerre contre l'Angleterre au cours de l'année 1778, deux ans après la déclaration d'indépendance des États Unis. 

A l'été 1778, Le Royal La Marine embarque à Toulon pour la Corse où il est affecté à la protection et à la pacification de l'île. La tache est délicate car la Corse n'est française que depuis 10 ans et les armées royales sont encore vues comme des envahisseurs. Il faut donc à la fois empêcher le débarquement de troupes anglaises, et tout faire pour que l'île ne se révolte pas. Une grande partie de la population Corse n'a toujours pas digéré la défaite de Ponte Nono et rêve toujours d'indépendance.

En 1780, à la suite de la réforme de l'armée du comte de Guibert qui demande à chaque régiment de se doter d'une compagnie de chasseurs et d'une compagnie de grenadiers, Hippolyte est affecté dans la compagnie de chasseurs du régiment. Ces unités sont chargées des missions de reconnaissance ou d'« opérations spéciales » au profit de l'armée en campagne telles que le fourrageage, l'attaque de postes ou de lignes de ravitaillement ennemis.

En 1782, Hippolyte obtient une permission pour rentrer en Bretagne car il doit épouser sa cousine issue de germaine et tante à la mode de Bretagne Marie Anne de Mauduit. Du fait de cette consanguinité, les mariés obtiendront du pape Pie VI une autorisation de mariage. Le mariage a lieu le 30 juillet dans la chapelle du Coscro à Lignol où est née et a grandi Marie Anne. Cet élégant château de style classique avait été construit au XVIIe siècle par la famille de Lantivy sur un manoir plus ancien et avait été acquis en 1748 par le père de Marie Anne, Jean, capitaine au régiment royal de dragons, chevalier de saint Louis. Le domaine bénéficie, en outre, d'un joli parc et de jardins luxuriants. Malheureusement les obligations militaires d'Hippolyte et la guerre lui imposent de repartir en Corse et de laisser Marie Anne au Coscro. La jeune femme a beaucoup de mal à supporter les longues absences de son mari et se réjouit à chacun de ses retours. Heureusement, les deux époux s'aiment et s'écrivent souvent.

Le jeune officier restera encore tout le temps de la guerre sur l'île de beauté. Il apprendra la mort de son père, décédé à Quimperlé à 61 ans, au mois de décembre 1782. Père et fils avaient pu se revoir à l'été à l'occasion de son mariage avec Marie Anne. En Corse, anecdote amusante, Hippolyte verra arriver au régiment une jeune recrue appelée Jean-Baptiste Bernadotte... ce soldat deviendra général pendant la Révolution, puis maréchal d'empire et portera un jour la couronne de Suède...

La paix signée avec l'Angleterre, le régiment Royal La Marine quitte la Corse et débarque à Toulon le 28 avril 1784. Il sera envoyé à Briançon, puis à Grenoble en novembre 1784.

Naissance de Casimir - Décès de Marie-Anne

Hippolyte obtient des permissions pour venir de Grenoble rejoindre sa femme au Coscro et, quatre ans après son mariage, Marie Anne attend enfin son premier enfant. Le 18 septembre 1786, alors que Hippolyte est en service à Grenoble, le nouveau né arrive au monde dans des conditions très difficiles. Le petit, à qui l'on n'a pas eu le temps de donner un prénom, est ondoyé en urgence car l'on craint qu'il ne passe la nuit. L'enfant s'en sort mais sa mère ne survivra pas aux souffrances de l'enfantement. Marie Anne s'est éteinte au Coscro moins d'un mois après la naissance de Casimir sans que Hippolyte n'ait eut le temps de lui dire au revoir et ne soit même probablement au courant de la situation. 

Une semaine après le décès de Marie Anne, on le retrouve à Grenoble où il assiste en présence de nombreux officiers du régiment au mariage en grande pompe de son frère Constant, lieutenant au même régiment, avec Amélie Duchesne en l'église Saint Louis. Sur l'acte de mariage, on retrouve la signature de la sœur d'Amélie, Philippine, qui entrera quelques années plus tard au couvent de Sainte Marie d'en Haut, et partira un jour évangéliser les indiens Potawatomi. Philippine sera canonisée par Jean Paul II en 1988.

Dans sa biographie de 1878 de Philippine Duchesne, l'abbé Baunard écrit en parlant de ce couple : "Il n'y avait au fond personne de meilleur que Mme de Mauduit, personne de plus secourable à tous les malheureux ; et c'était chose reçue qu'un cataplasme n'était ni bien fait ni bien mis aux malades de l'endroit s'il ne l'était de la main de Mme de Mauduit. Mais la tradition s'accorde également à reconnaître qu'elle était, elle aussi « d'une roideur terrible ». Son mari, un pacifique capitaine de dragons (sans doute une erreur de l'auteur), homme de l'ancien régime, qui avait conservé les manières chevaleresques, la politesse élégante et le langage courtois du XVIII siècle, en était décontenancé; il avait coutume de dire qu'il préférait commander à ses dragons qu'à sa femme; et la chronique ajoute qu'il ne s'en avisait guère."

Grenoble et la journée des tuiles

En 1788, Hippolyte est promu capitaine et quitte sa compagnie de chasseurs pour commander une compagnie d'infanterie traditionnelle au Royal La Marine. Cette même année, le 7 mai, Louis XVI engage une réforme judiciaire qui supprime, notamment, leur droit de remontrance aux cours souveraines dont les parlements de provinces. Pour que ces édits puissent être applicables chaque parlement doit les enregistrer. C'est un tollé général dans toutes les provinces du royaume. Le gouverneur général du Dauphiné envoi le duc de Clermont-Tonnerre à Grenoble présenter le 9 mai les édits au Parlement du Dauphiné qui refuse de les enregistrer. Le lendemain, le duc de Clermont-Tonnerre revient à la charge accompagné d'une escorte armée. Les membres du Parlement sont contraints de signer l'enregistrement des édits. Le palais du parlement situé sur la place Saint André est immédiatement évacué de force par les soldats, ses portes verrouillées et ses membres mis d'office en vacance avec interdiction de siéger.

Le samedi , jour de marché sur la place Grenette, il est 7h30 lorsque les premiers parlementaires reçoivent par lettre de cachet une injonction du duc de Clermont-Tonnerre, l'ordre de s'exiler hors de la ville le jour même. Tandis que chacun fait ses malles et arrange son départ, l'émoi et la consternation s'emparent peu à peu des habitants informés par les auxiliaires de justice. À dix heures, marchands et boutiques ferment leurs portes, des groupes de 300 à 400 personnes, hommes et femmes, se forment, armés de pierres, bâtons, haches, barres et se précipitent aux portes de la ville afin de les fermer pour empêcher le départ des magistrats. Certains émeutiers, en allant de la porte Saint-Laurent à la porte de France, se heurtent à un piquet de 50 soldats au niveau du pont de bois, d'autres se dirigent vers la rue Neuve à l'hôtel du premier président du Parlement, Albert de Bérulle. Sur place, la foule s'écarte respectueusement de l'entrée pour laisser passer le corps des avocats dirigé par le bâtonnier Pierre Duchesne, père d'Amélie Duchesne la femme de Joseph Constant, ainsi que les magistrats venant tous témoigner de leur sympathie pour cette grande institution qui disparaît.

Vers midi, alors que des femmes s'emparent des cloches de la ville en commençant à sonner le tocsin à la cathédrale, à la collégiale, à Saint-Louis et à Saint-Laurent, la foule grossit considérablement s'associant aux magistrats. Important signal d'alerte à l'époque, les cloches activées jusqu'à 16 h 30 provoquent l'arrivée massive de paysans des environs qui s'introduisent par tous les moyens dans la ville, escaladant les remparts, utilisant des barques sur l'Isère et pour certains, enfonçant la poterne d'une porte de la ville.

En sortant de son hôtel, le Albert de Bérulle tente en vain d'apaiser la foule, mais sans l’écouter, les émeutiers remontent à son domicile malles et bagages déjà installés dans sa voiture et prennent le soin de dételer ses chevaux. Certains partent chez d'autres magistrats et ramènent leur voiture dans la cour de l'hôtel de la première présidence afin de les empêcher de quitter leur domicile.

Pendant ce temps, d’autres révoltés se précipitent vers l'hôtel du gouverneur situé en bordure des remparts. Le duc de Clermont-Tonnerre dispose de deux régiments d'élite à Grenoble, le Royal-Marine dont le colonel est le marquis d'Ambert et le régiment d'Austrasie dont le colonel est le comte de Chabord. Régiments mis en service alternativement de semaine en semaine, c'est le Royal-Marine qui est en service cette semaine, et il est mis en alerte dès l'aube du 7 juin, mais avec l'interdiction de faire usage de ses armes. Pourtant malgré l'ordre, voyant les émeutiers donner l'assaut à l'hôtel, les officiers tentent de s'y opposer en tirant. Au cours d'un assaut, les soldats blessent un vieil homme de 75 ans à la baïonnette. À la vue du sang, le peuple devient furieux et commence à dépaver les rues. La foule montée sur les toits d'immeubles de 4 étages se met à lancer une véritable pluie de tuiles et de pierres. Certains soldats ouvrent le feu sur l'ordre d'un adjudant, d'autres se réfugient dans un immeuble et tirent par les fenêtres, mais la foule s'y précipite aussitôt et ravage tout à l'intérieur.

La journée des Tuiles par Alexandre Debelle (musée de la Révolution française).

Sur la place Grenette, un sous-officier du Royal Marine à la tête d'une patrouille de 4 soldats assaillie par la foule, fait ouvrir le feu, tuant un civil et blessant un jeune garçon de 12 ans qui décédera dans la soirée. À l'est de la ville, des soldats du Royal-Marine doivent faire feu pour protéger l'arsenal, craignant que des émeutiers n'en forcent les portes pour s'emparer des armes et munitions qu'il contient.

Trois des quatre consuls de la ville, en robes et en chaperons, réunis depuis le matin à l'hôtel de ville avec à leur tête le premier consul, se rendent à l'hôtel du gouvernement pour essayer de raisonner la foule par de patriotiques paroles mais leur voix est étouffée par les clameurs. Leur autorité bafouée, ils tentent alors de se frayer un passage à travers la foule jusqu'à la salle où se réfugient Clermont-Tonerre, l'intendant et des officiers de la garnison. Ils y parviennent à grande peine, les vêtements en lambeaux. 

À cinq heures du soir, le duc de Clermont-Tonnerre, sur qui aucune violence n'a été exercée, comprend qu'il expose la ville à un désastre s'il ne retire pas ses troupes. Il ordonne alors au Royal-Marine de regagner ses quartiers et rédige une lettre au Premier président Albert de Bérulle mentionnant qu'il peut suspendre son départ en exil. Les soldats du roi doivent se replier, l'hôtel du gouverneur est en grande partie pillé, mais le duc de Clermont-Tonnerre échappe de justesse à l'écharpage. Les révoltés exigent aussitôt la remise des clés du palais du parlement, qui leur sont remises.

À six heures, malgré la lecture en public du courrier du duc de Clermont-Tonerre une foule évaluée à dix mille personnes criant « Vive le Parlement » force les magistrats à regagner le palais du parlement en les inondant de fleurs. Le premier président le comprend fort bien et donne l'ordre à ses conseillers d'ôter leurs habits de voyage pour revêtir la robe rouge écarlate aux ornements d'hermine. Arrivée sur la place Saint-André, la foule veut envahir le greffe pour brûler le registre sur lequel les édits ont été enregistrés de force. Mais Albert de Bérulle s'y oppose et après avoir remercié les Grenoblois de leur sympathie à l'égard du Parlement, les invite à rentrer chez eux. Durant toute la nuit, au son des carillons triomphants, un grand feu de joie crépite sur la place Saint-André entouré d'une foule qui danse et qui chante.

Afin d'obtenir la réintégration du parlement et la convocation des États généraux du Dauphiné, la journée des Tuiles est suivie le samedi , par une assemblée des notables des trois ordres dans l'hôtel consulaire, au nez et à la barbe du duc de Clermont-Tonnerre qui avait défendu cette réunion. L'assemblée vote un texte destiné à Louis XVI afin qu'il leur accorde « la conservation des privilèges de la province, le rétablissement de l'ordre ancien et de pourvoir aux besoins des habitants que les circonstances ont réduits à l'indigence. » 

Le 5 juillet 1788, Hippolyte et son frère co-signent, avec 1118 gentilhommes bretons, un texte fort dans lequel la noblesse bretonne supplie Louis XVI de prendre conscience de la situation alarmante du pays, et implore le roi de renvoyer ses Ministres, sinistres et ambitieux conseillers, qui sont accusés de cacher au roi l'émotion générale du royaume et de se jouer outrageusement de vingt-quatre millions d'hommes.  Elle rappelle au roi que nulle loi ne peut être enregistrée, et ne peut être exécutée en Bretagne, avant que les Etats n'y aient consenti. Elle dénonce le fait que les Ministres, sans attendre ce consentement, aient fait enregistrer et veulent faire exécuter dans la Province, des Edits désatreux et ont l'indécence de dire que ces Edits étaient depuis longtemps désirés par tous dans le royaume. Elle dénonce vigoureusement l'emploi de la force et l'envoi des armées contre le peuple français et, avec la nation entiere, appelle à grands cris l'assemblée des Etats-Généraux. Cette lettre, hautement annonciatrice des évènements qui s'abatterons sur la France, montre la très grande lucidité de la noblesse bretonne, et certainement du royaume entier, devant la situation du pays. Sire, écrivent t'ils, chaque jour fait une plaie nouvelle au peuple dont vous êtes le père ; Sentez , Sire , tout le prix de régner sur un peuple libre. Le despotisme dégrade les hommes. Hâtez-vous de retirer ces Edits que le Royaume entier s'accorde à nommer déſastreux , inconstitutionnels. Retirez-les ; qu'ils soient effacés de votre règne et de la mémoire des hommes. L'honneur Français marque, du sceau de l’infamie, quiconque se prêterait à l'exécution de ces Edits. 

Dans le Dauphiné, on décide d'une nouvelle assemblée pour le . Le gouverneur comprend vite qu'il ne peut interdire la réunion, mais refuse qu'elle se tienne à Grenoble. L'industriel Claude Perier, l'oncle d'Amélie Duchesne, propose alors la salle du jeu de paume de son château de Vizille près de Grenoble. L'assemblée ouvre à huit heures du matin le Composée de 540 personnes et présidée par le comte de Morges, elle réitère sa demande au roi Louis XVI de convoquer les états généraux à Versailles et sera la première à y réclamer le vote par tête ; c'est-à-dire un vote par député, au lieu du vote par ordre (par lequel le clergé et la noblesse ont la majorité), ce qui revient à renverser le rapport de force en donnant une prépondérance au tiers état. Dix-huit jours plus tard, le roi cède et convoque les états généraux du royaume à Versailles pour le 1er mai 1789.

Les évènements de Grenoble auront marqué profondément Hippolyte qui, comme sa vie nous le montrera, comprendra avec une grande sagesse les aspirations de la société française, et les idées nouvelles.

Les émeutes Marseille et de la Provence

Après avoir passé l'hiver à Vienne, le Royal-La Marine fut dirigé au printemps 1789 à Avignon suites à des émeutes en Provence sur fond de crise alimentaire. 

Marseille aussi, comme le reste de la Provence, entre en agitation. Chaque catégorie sociale profitant du climat de contestation pour essayer d’améliorer sa situation, les revendications des uns entrant en contradiction avec celles des autres.

Au moins un programme minimum unit la majorité de la ville. Les Marseillais souhaitent une plus grande démocratie communale, contre l’étroite élite qui confisque les postes d’Echevins, souhaitent également en finir avec la présence des armées royales qui, quelque part, sont toujours ressenties comme une armée d’occupation et enfin, les classes populaires dénoncent la fiscalité indirecte qui pèse sur les produits de consommation.

Des émeutes ont lieu dans la ville les 23 et 24 mars, conduisant au pillage et au saccage de la maison du directeur des fermes communales, Rebuffel, représentant la fiscalité de la ville.  Le maire, le marquis de Gaillard, s'enfuit. Un conseil des trois ordres de 200 personnes prend alors en charge l'administration et crée la milice citoyenne ainsi qu'une commission pour enquêter sur les abus de l'administration précédente. Pour satisfaire aux revendications du peuple et apaiser les tensions, il supprime les impôts indirects. 

Le lieutenant général commandant des troupes en Provence, le comte de Caraman, amène avec lui des troupes devant la ville pour rétablir les autorités légales mais il y entre seul pour respecter les vieux privilèges de Marseille. C'est dans ce contexte tendu que le Royal-La Marine arrive aux portes de la ville. L'attitude de Caraman lui vaut l'estime de tous. Il est reçu sous un arc de triomphe improvisé, on lui offre des fleurs et la bouquetière lui fait la bise.

Habile négociateur, Caraman parvient à rétablir l'ancien conseil municipal le 25 mai et le marquis de Gaillard retrouve pour peu de temps son fauteuil de Maire. La milice citoyenne est remplaçée par une garde bourgeoise recrutée dans les milieux aisés ce qui ne va pas tarder à provoquer le mécontentement. Toutefois, le vieux système fiscal demeure abrogé et un impôt axé sur les propriétés , l'industrie et le luxe, remplace les anciens impôts indirects. Les régiments royaux restent en dehors de la ville, la sécurité à l'intérieur des remparts est du ressort de la garde bourgeoise. 

Le 18 juillet, Marseille apprend la prise de la Bastille et le renvoi de Necker, ce qui provoque une nouvelle flambée de violence. La municipalité des trois ordres se reforme, avec l'assentiment du comte de Caraman. Lors des délibérations de ce conseil, on décide de cesser toute relation avec l'intendant de Provence qui exerçait cette fonction depuis près de quarante ans et la cumulait avec celle de Premier président du Parlement de Provence. L'intendant est  jugé responsable de tous les malheurs de la Provence. 

Les marseillais sont divisés en deux camps. Les milieux plutôt aisés, sans désapprouver la tendance générale au changement, veulent conserver la garde « bourgeoise », recrutée en dehors des milieux populaires. Les partisans du changement issus du petit peuple réclament une garde « citoyenne » au recrutement démocratique.

En août 1789, la citée phocéenne est en proie à une vive agitation. Les opposants à la garde bourgeoise provoquent des incidents à la Tourette, esplanade qui surplombe le Vieux-Port. Ils accueillent la garde bourgeoise avec des huées et des sifflets en fin d’après-midi. Perdant leur sang-froid, les gardes bourgeois tirent alors sur la foule, blessant une quarantaine de manifestants et tuant trois personnes, dont un des leurs. La garde bourgeoise parvient à se volatiliser mais l'émeute s'étend dans tout le centre de Marseille. La maison de l'échevin Laflèche, située dans le quartier Noailles, est pillée et des meubles sont brûlés dans la rue. On arrêtera quarante-trois pillards et incendiaires ou présumés tels. Le comte de Caraman essaie de prononcer une harangue pour calmer les esprits, mais il est obligé de s'enfuir pour ne pas être molesté par la foule. À dix heures du soir, la loi martiale est proclamée et, malgré les privilèges de la cité, les régiments royaux entrent dans Marseille pour réprimer l'émeute et ramener le calme. Six mois plus tard, en février 1790, la garde bourgeoise, qui est vue comme la milice des gens riches, sera supprimée au profit d'une garde nationale, plus conforme aux idées révolutionnaires et avant tout destinée à empêcher les tenants de l’ordre ancien de reprendre le pouvoir.

Les patriotes marseillais, au sens ici de partisans des idées nouvelles ou révolutionnaires, ne peuvent supporter la présence des garnisons royales dans les forts et à Arenc où sont stationnés les régiments. Ils attendent le premier prétexte pour mettre le feu aux poudres. Ce prétexte, c'est le marquis d'Ambert, colonel du régiment Royal-la-Marine, qui va leur offrir sur un plateau. Le 20 mars 1790, alors qu'il arrivait en chaise de poste à la porte d'Aix pour venir inspecter son régiment, le marquis avait refusé de présenter son passeport à la sentinelle de la Garde nationale, répondant, avec un certain mépris, qu'il n'avait aucun compte à rendre. L'hostilité entre une partie de la population et le marquis ne fait que croître. C'est l'occasion qu'attendait les patriotes marseillais. La municipalité demande son jugement. Brièvement emprisonné, le marquis est déclaré innocent le 8 avril par l'intendant criminel du roi, provoquant la fureur populaire. Aussi bien l'intendant que le marquis d'Ambert sont obligés de quitter au plus vite Marseille, le marquis escorté par une grande partie des troupes royales.

Le Royal La Marine se retire précipitamment dans les terres provençales à Lambesc et Pélissanne dans le pays d'Aix, mais les évènements ne Marseille et le comportement de leur colonel ont apporté du désordre dans le régiment. L'anarchie s'installe et les soldats sont au bord de la révolte. 

On raconte que des insultes avaient été échangées entre le régiment de Royal-Vexin, resté en garnison à Marseille, et celui de Royal-la-Marine, stationné à Aix. Ce dernier était accusé de "faits de barbarie" sur certains de ses soldats (l'un était à l'infirmerie avec une oreille coupée et trois autres étaient emprisonnés en attendant leur jugement). Le maire d'Aix, Jean Espariat, avait d'ailleurs décidé de faire partir ce régiment qui menaçait l'ordre public. Le 25 mai, il fut informé de l'approche d'une troupe de soldats armés venant de Marseille, composée de grenadiers du Régiment Royal Vexin et de soldats de la Garde Nationale de Marseille, venant demander réparation de l'affront subi. Il fit en sorte de les empêcher d'entrer en ville et les fit loger dans une auberge pour la nuit. Les troupes de Royal-la-Marine, et celles du Lyonnais aussi présent à Aix, furent consignées.

Dès l'aube du lendemain 26 mai, Jean Espariat et tout le conseil municipal, aidés par les soldats du régiment du Lyonnais et de la Garde Nationale, s'employèrent à apaiser les arrivants, dont le nombre avait décuplé pendant la nuit, et à satisfaire au mieux à toutes leurs exigences, notamment obtenir "la rétractation des Injures, et une déclaration d'attachement à la Constitution et aux principes de l'Assemblée Nationale", puis une entrevue solennelle à la maison commune, etc...Après un défilé en cortège dans les rues de la ville, les "marseillais" avaient enfin pris le chemin du retour lorsqu'ils décidèrent de vouloir récupérer les soldats emprisonnés.

À partir de ce moment la situation semblait échapper à tout contrôle. Divisés en petits groupes fortement armés, les marseillais convergeaient vers la caserne de la Charité, suivis par la population, dont de nombreuses femmes. Ils furent heureusement devancés par Jean Espariat qui les persuada de le laisser agir en intermédiaire pour présenter leur requête. Le Régiment de Royal-la-Marine au grand complet était massé en ordre de bataille, attendant l'affrontement. Jean Espariat obtint de pouvoir s'avancer avec trois officiers municipaux et réclamer les soldats emprisonnés, au nom de la municipalité. Les soldats lui furent enfin remis par le Major, contre une décharge, et chacun rentra chez soi. Il est certain que par son courage, Monsieur Espariat avait évité un bain de sang.

Hippolyte quitte l'armée au cours de l'année 1790, sans doute en raison du climat général de violence qui s’est établi, notamment contre les nobles, suspectés d’être hostiles à la Révolution. Ses longues années de service au Royal La Marine lui vaudront d'être fait chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, un ordre qui récompensait les officiers catholiques les plus valeureux ayant servis au moins 10 ans dans les régiments du royaume.

Il retourne en Bretagne où il retrouve son fils Casimir qui a maintenant quatre ans. Il est difficile de savoir où a grandi cet enfant après le décès de sa mère et qui s'en est occupé pendant qu'Hippolyte était à Grenoble puis Marseille. Bien que son père ait fait quelques séjours auprès de lui durant ses premières années, il est probable que Casimir ait été élevé principalement par son grand-père au Coscro, puis par ses oncles et tantes après le décès du viel homme en 1789. A son retour, Hippolyte semble s'être installé dans un premier temps à Quimperlé, où il possède des biens. Il y retrouve sa belle sœur grenobloise, Amélie, qui s'y était établie rapidement après son mariage. Hippolyte est d'ailleurs présent au baptême de ses deux premiers enfants, Augustine en avril 1789, et à Amédée, futur général et maréchal de camp, en novembre 1790. Constant, leur père, n'avait pas encore quitté l'armée à cette époque et avait suivi le Royal La Marine à Oléron. Il sera renvoyé de l'armée en 1793, destitué comme noble.

Les excès de la Révolution apportent leurs lots de tristesse et les nouvelles familiales ne sont pas bonnes. En mars 1791, leur cousin Thomas, qui commandait le régiment de Port-au-Prince après son épopée américaine, est lynché et assassiné à Saint Domingue par ses propres soldats. Ce dernier, farouchement hostile à la Révolution Française, refusait d'appliquer les décrets venus de France et avait formé une milice royaliste provoquant une insurrection générale dans toute l'île. Quelques mois plus tard, le 21 juin 1791, Louis XVI est arrêté à Varennes en présence de leur cousin Antoine de Mauduit, frère de Thomas, qui avait été nommé par le marquis de Bouillé pour escorter la fuite du roi. Le jeune officier parviendra heureusement à quitter le pays avant d'être arrêté et à rejoindre l'armée de Condé au Portugal mais son inscription sur les registres des émigrés entraînera de nombreux déboires à sa famille restée en France. L'unique frère de Marie Anne, François, émigre lui aussi, abandonnant le Coscro qui sera saisi puis revendu comme bien national en 1794.

Malgré ce climat profondément hostile envers les anciens nobles, Hippolyte choisi de rester en Bretagne. La tradition familiale raconte qu'Hippolyte disait n'avoir rien à craindre des bretons. Ce choix assez sage lui permettra de conserver une grande partie de son patrimoine, c'est à dire principalement des biens à Quimperlé ainsi que les terres et le manoir de Plaçamen à Moëlan dont il avait hérité de sa mère. Le château de Kervern quant à lui est saisi et vendu comme bien national en 1793.

Pour échapper aux agitations de la Révolution, Hippolyte se retire à la campagne et s'installe à Plaçamen avec son fils, sans doute vers l'année 1792. Il y fait alors la connaissance d'Angélique Mahé de Berdouaré, une jeune femme de 31 ans qui venait de perdre son mari ; un ancien capitaine de la milice garde côte, chevalier de Saint-Louis, nommé Jean François de La Faudrière de Kerjegu, décédé de sa belle mort à l'âge de 76 ans à l'automne 1792, sans enfants. Il laissait à sa jeune veuve son joli domaine de Kerjégu à Moëlan.

Hippolyte et Angélique se marient au mois de septembre 1793 et s'installent à Kerjégu. 
L'année suivante ils accueillent à Kerjégu l'écrivain Jacques Cambry, alors commissaire des sciences et des arts, qui racontera son séjour chez les Mauduit dans son ouvrage "Voyage dans le Finistère" publié en 1799.

Il écrit :

« Plaçamen et Kerjégu sont les deux plus agréables demeures du ressort de Moëlan. La première de ces terres contient vingt-deux métairies, entourées des eaux de la mer et de landes sauvages. On traverse ces landes, semées de noirs rochers couverts de mousse, la mer s'aperçoit dans le lointain, vous croyez ne plus trouver de terre végétale ; tout-à-coup des fossés, des champs, des vergers fleuris, la plus riche nature et des prairies artificielles se développent sous vos yeux. Des allées d'arbres, plantées avec symétrie, servent de promenades ombragées, jusqu'aux points variés du rivage. Toute espèce de fleurs embellissent un parterre, les légumes les plus savoureux, les meilleurs fruits, des milliers de melons, nés en pleine terre ou sur des couches ; la chair la plus délicate, les vins les plus recherchés, l'hospitalité la plus aimable, vous attendent. Vous vivez sous un toit fort simple, aucune espèce de luxe ne règne dans cette retraite ; elle n'est parée que de bassins de fleurs et des grâces d'une espèce d'enchanteresse dont les Renaud, les Roger, les Médor de Bretagne ont souvent essayé de triompher. [...]

Monsieur Kerjégu se retira dans la commune de Moëlan, il y forma une terre qui conserve son nom, la planta, l'embellit ; sa veuve épousa Mauduit l'un des sages de la Révolution. On fit auprès de lui vingt tentatives inutiles : il ne quitta pas sa patrie, prévit le sort des émigrés, les plaignit sans les imiter, régla ses métairies, sut féconder des terrains infertiles et fit du bien à tout le monde. Dans les mesures générales qu'on prit contre tous les nobles il eut pour défenseurs, pour répondants, tout le district et sa prudence. On essaya vingt fois de le troubler, mais on trouva toujours le même obstacle.

C'est à Kerjegu qu'au retour de mon voyage dans le Finistère je commençai la description que j'achève; c'est dans la société douce, aimable de ses habitants, c'est sur les rives de la mer, dans les jardins, dans les rians vergers du voisinage, que je me reposais et retrouvais les forces dont j'avais besoin pour surmonter les dégoûts et l'ennui nécessités par la révision de cent mille notes prises au hasard, à la volée.

Mauduit a servi, s'est distingué dans les guerres de Corse. Blessé, décoré de l'ordre militaire, il quitta son état avant la Révolution. C'est un de ces guerriers qui n'ont point dédaigné les Muses ; son esprit est orné des plus jolis vers de nos poètes ; il lit avec facilité le Tasse, l'Arioste, Pétrarque, et une multitude de poètes italiens, qui parent sa jolie bibliothèque, près de Tibulle, de Juvénal, de Martial et de Virgile.

Tout homme qui voyage, qui visite les côtes, est accueilli , reçoit des notes instructives, et part enchanté des hôtes de Kerjégu.

Si la commune de Moëlan ne céda pas aux impulsions contre révolutionnaires ; dans la désertion d'une partie des gardiens de la côte, si ceux de Brigneau restèrent fermes à leurs postes ; si les impositions se sont payées avec exactitude c'est à Mauduit qu'on le doit. - Ah si les privilégiés avaient pris le sage parti de se retirer sur leurs terres, de renoncer à de vaines prérogatives, ils y seraient heureux. - Que de sang n'aurait pas coulé !

Je veux donner une idée de ce qu'est une terre en Bretagne, et je choisis celle de Kerjégu. Je ne décris point un palais, quelque chateau de haut parage, mais une simple gentilhommière. La maison principale est de la plus grande simplicité. La chapelle, à droite en entrant, est placée dans une tourelle antique, dont les murs sont couverts de lierre. La cour est grande ; elle contient deux bâtiments sur les côtés, les écuries et la demeure des ouvriers. Une claire-voie laisse régner la vue sur le jardin, vaste, gâté par quelques ifs taillés pourtant avec recherche: on l'aperçoit de la salle basse, on en distingue toutes les parties des appartements supérieurs. Le jardin, formé de grands carrés entourés d'arbres fruitiers en éventail, est du meilleur rapport ; les fruits y sont délicieux, les légumes parfaits ; les couches sont chargées de melons excellents et de fleurs.

Une charmille, des bancs de gazon, un bosquet de lauriers, des fleurs, des plates-bandes, une corbeille sont les seuls ornements de ce jardin fécond.

Sur la gauche est un bois, planté d'ormeaux et de charmilles, alignés avec symétrie ; il règne sur toute la longueur du grand jardin : c'est un lieu frais et solitaire, où la méditation, la lecture et l'amour trouveraient un heureux asile. Deux énormes figuiers, une tonnelle de coudrier, forment la principale entrée de cette retraite.

Ce verger est entouré de fossés, de haies vives, mêlées d'aubépines odorantes, dont les fleurs, de couleur chair, pourprées, ou d'un blanc de neige, se mêlent au teintes variées de cent pommiers d'espèces différentes.

Si, sortant du jardin, laissant la grande allée, vous prenez sur la droite, vous arriverez, par un tapis d'herbes fleuries, à la barrière qui ferme les champs cultivés ; ils sont mis à l'abris des vents de la mer par un bois de sapin de prussiers et de grands ormeaux. I faut avoir vécu dans la Bretagne pour concevoir les agréments d'une pareille promenade, les accidents de ces fossés, de ces globes de fleurs, supportés par des troncs noueux épars dans les champs labourés. Des sentiers de verdure chargés de jonquilles sauvages, de marguerites, de glaïeuls humectés de rosée entourent les froments, les seigles, les blés noirs, les pommes de terre qu'on y cultive. Chaque saison varie ce coup d'oeil enchanteur ; chaque disposition de l'âme lui prête de nouveaux effets : la tristesse, la mélancolie, n'y purent pénétrer qu'à l'époque où la France entière y fut entourée d'un crêpe noir.

La chaleur du soleil vous force quelquefois de préférer le bois riant qui touche au manoir principal. On s'y rend par une allée double de grands arbres ; on se promène, on s'assied sur la mousse ; on descend aux prairies, au moulin, dont les ombrages sont plus épais et plus frais.

Que j'aimais au printemps ce pré, dont la barrire est en face de la porte principale de Kerjégu. Il est couvert de foin terrien, dont le fond vert est de loin surmonté par un voile transparent de couleur violette, formé de têtes de jonquilles que le zéphyr agite mollement. Il est coupé de boutons d'or, de perce-neige, de marguerites, de plantes aux rameaux légers, et de fleurs odoriférantes. Des pommiers, des poiriers, placés sans ordre, surmontent ce riche tapis ; des cerisiers, des frênes, des figuiers, d'énormes marroniers, des arbres encore sans feuillage, un grand ceintre d'ormeaux, de frênes et de saudres, le bourdonnement des abeilles, le chant du coq dans le lointain, le vol des papillons, un ciel pur, un air vif, varient à l'infini les douces impressions que ce lieu fait éprouver.

De là vous parvenez, par un joli sentier, au bois qui conduit à la mer. Vous la voyez à travers le feuillage, elle pénètre dans une anse qui peut porter bateau à trois cents pas de la maison. [...]

Les rochers qui touchent la mer sont couverts de lépas et de perce-pierre. Leurs sommets qui s'élèvent ici de soixante à soixante-dix pieds, portent une terre assez légère, des bruyères, de l'ache, des violiers sauvages, du serpolet, de l'éternel, des jacinthes de couleur. Tous ces terrains sont chargés de troupeaux.

On appelle bains de Diane, près de Plaçamen, une conque de quatre pieds de profondeur, de trente à quarante pieds de diamètre, ronde, régulière, creusée par la nature au milieu de rochers striés, concassés, où l'on peut prendre un bain délicieux. [...]

Je n'avais pas à vous décrire ces grands palais de l'Italie, ces beaux jardins de Pline, de Scaurus, de Luculius, où l'art parait à tous les inconvénients d'un climat sec, aride et brûlant, où de longs péristiles, où des salles formées de colonnes corynthiennes, recouvertes de voûtes épaisses, remplaçaient ces bocages frais et ces beaux dômes de verdure qui nous charment à Kerjégu. [...]

Notre gaité, nos bains sur un sable doré, des mets simples et délicats, les vins de Ségur et d'Ay, si préférables au Falerne... Rabelais, Bayle, Molière, ou Voltaire, lus par nous, à l'ouffisantmbre d'un hêtre ; Mauduit, si gai, si prévenant ; son épouse qui l'aime trop ; Roxane (la fille de Jacques Cambry), élancée comme un lis ; Mauduit, qui vaut seul tout un cercle de beaux esprits, qui se plaît tant aux champs, et qui savoure la campagne ; l'ingénieur Bigot qui nourrit son esprit aimable, éclairé, et sa vigueur, et sa jeunesse, d'un pain toujours insuffisant pour son vigoureux appétit ; les nymphes de La Porte Neuve, la demoiselle de Plaçamen (Françoise de Mauduit, soeur célibataire d'Hippolyte), qui n'accepte jamais la main qu'on lui présente ; un climat toujours tempéré qui ne connaît ni les glaces ni les chaleurs, rendent ce point du Finistère un petit paradis terrestre. »

Bien que Cambry semble décrire Hippolyte comme un exemple parfait de l'ancien noble ayant compris et accueilli favorablement les changements de son époque, il est loin d'être certain que le "vieux sage de Moëlan" soutienne réellement la Révolution. 

La description lyrique de son séjour 

Cet homme épousera sa seconde femme Angélique, veuve et héritière du sieur de Kerjégu, en 1793. La famille s'établira alors à Kerjégu mais Hippolyte séjourne régulièrement pour ses affaires dans sa maison de Quimperlé, où naitront deux de ses enfants. 

 

Le , les Anglais débarquèrent environ 3 000 chouans à Bélon (en Moëlan) et furent aidés par des personnalités locales comme Gabriel Hippolyte de Mauduit et Augustin du Païs, du Guilly ; ils furent attaqués à Quimperlé par une colonne républicaine dirigée par le général Rey, qui commandait alors la division du Finistère37 ; dans la nuit du 10 au , des chouans envahirent le domaine de la Porte-Neuve, faisant prisonnier Guillaume du Païs38, seigneur du Guilly (père) et pénétrèrent de force dans le presbytère à la recherche du curé constitutionnel Le Franc. Augustin Dupaïs39, fils de Guillaume du Païs, fut fusillé pour ses actes de chouannerie en novembre 1795 à Quimperlé40.

 

L'acte de décès est inscrit sur les registres de Moëlan.

Chevalier de saint Louis sur l'acte de baptême de son neveu Amédée 

 

Arrivé à Brest, le 23 février 1768, il se mit aussitôt en route pour Montpellier, d'où il passa à
Uzès en octobre 1768, à Perpignan en mars 1769, à Béziers en novembre 1769, à Brest en
juin 1770, à Port Louis, Lorient et Bellisle en novembre 1771, à Dunkerque en novembre
1772, à Sedan en octobre 1774, à Briançon en octobre 1776, à Montdauphin et Grenoble
en octobre 1777 et à Montpellier en juin 1778. Deux mois après, il vint s'embarquer à
Toulon pour la Corse, où il aborda, le 26 août, au moment où les hostilités commençaient
avec l'Angleterre. Le dépôt du corps était resté à Collioure.
En 1779, le sergent AMERATE, chargé de conduire 40 recrues aux bataillons de guerre,
s'embarqua sur une tartane de Marseille, armée de deux canons. La tartane fut chassée par un
corsaire anglais de MAHON, qui l'eut bientôt rattrapée. Le patron, perdant la tête, remit le
commandement de la Tartane à AMERATE, qui, ouvrant sur le corsaire un feu d'artillerie et
de mousqueterie bien dirigé, le contraignit à lâcher prise.
L'année suivante, le régiment recevait une recrue qui devait un jour porter la couronne de
Suède et la transmettre à sa postérité. BERNADOTTE vint monter sa première garde dans
cette île de Corse, où grandissait alors, dans l'ombre, celui qui devait s'appeler l'empereur
NAPOLÉON
Royal-Marine débarqua à Toulon le 28 avril 1784, et fut envoyé à Briançon, puis à
Grenoble en novembre 1784, à Vienne en novembre 1788 et dans les villes de la Provence
en mai 1789.

 

https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/e005e53aadcd83ee/5e5bc21d9ea5c

https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/e005e53aadca9e61/5e63e0ab3a2f5

https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/e005e53aadc90741/5e63ac29eb518

Royal la marine est à Brest en 1770 et port Louis Lorient belle isle en 1771

https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/e005e53aadcf30c9/5e5f7ea70510a Controlé jusqu'à la page 15 et controlé sur les registres de 1771

 

Document important à trouver : Les victimes de la Journée des Tuiles et l’opinion publique à Grenoble au lendemain du 7 juin 1788. par Paul Hamon (académie delphinale 1988) -> parle des Mauduit lors de la journée des tuiles 

 

Jean Baptiste de Couetus, futur bras droit de Charette, capitaine au Royal La Marine à la même époque 

https://books.google.fr/books?id=jzZyEAAAQBAJ&newbks=1&newbks_redir=0&lpg=PA92&dq=mauduit%20grenoble&hl=fr&pg=PA91#v=onepage&q&f=true

 

Autorisation de mariade accordé malgré consanguinité par Pie VI